Question écrite n° 77592 :
ICHN

12e Législature

Question de : M. Jean-Paul Chanteguet
Indre (3e circonscription) - Socialiste

M. Jean-Paul Chanteguet interroge M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les difficultés de maintien de l'activité économique dans les prairies naturelles en zones humides. La préservation et la gestion durables des zones humides sont reconnues d'intérêt général par la loi sur le développement des territoires ruraux. Pourtant les prairies naturelles sont en régression constante, notamment à cause des difficultés des éleveurs à parvenir à l'équilibre économique dans des espaces aux contraintes physiques importantes et soumises à des règles d'exploitation particulières. Ces contraintes ne sont compensées par aucun dispositif de soutien. Aussi, afin de préserver une activité économique soucieuse de l'environnement, des paysages et des traditions agricoles, il lui demande s'il ne serait pas envisageable de créer une mesure de compensation financière pour tous ceux qui contribuent à maintenir en l'état ces lieux indispensables à la préservation de la biodiversité, du dynamisme local et de la qualité de vie. Cette mesure pourrait prendre la forme d'une indemnité spéciale zones humides et pourrait s'inspirer de l'indemnité compensatoire de handicaps naturels instaurée pour les zones de montagne.

Réponse publiée le 31 janvier 2006

Les zones humides apportent une contribution incontestable au maintien de la biodiversité, à la protection de la ressource en eau et à la préservation des paysages. Le Gouvernement s'est attaché depuis trois ans à mobiliser des moyens importants en faveur de ces zones. Ainsi, la préservation et la gestion durable des zones humides ont été reconnues d'intérêt général dans la loi sur le développement des territoires ruraux. Cette reconnaissance se concrétise notamment par des dispositions fiscales en faveur des propriétaires qui assurent une bonne gestion de ces espaces. Les exploitants agricoles qui souhaitent mettre en oeuvre des pratiques respectueuses de l'environnement adaptées à ces zones peuvent également bénéficier d'un contrat de prime herbagère agro-environnementale (PHAE) ou d'un contrat d'agriculture durable (CAD). Ces contrats permettent en particulier d'assurer la poursuite des actions engagées dans le cadre d'opérations locales agro-environnementales (OLAE). En 2006, l'attention portée par le Gouvernement aux zones humides sera maintenue. Ainsi, les ressources budgétaires disponibles pour les CAD seront mobilisées dans toute la mesure du possible en faveur du renouvellement des contrats venant à échéance dans les zones herbagères et à la conclusion de contrats dans les zones sensibles, notamment les zones Natura 2000. Par ailleurs, une demande s'exprime en faveur de la mise en place d'un dispositif de type indemnité compensatrice spécifique pour les zones humides à l'instar de ce qui se fait déjà dans les zones défavorisées et les zones de montagne avec l'indemnité compensatoire des handicaps naturels (ICHN). Un dispositif exceptionnel et expérimental de ce type, mis en place pour le marais poitevin, est en cours d'évaluation et les résultats seront disponibles dans les prochaines semaines. Ils devraient permettre d'identifier les adaptations qui seraient nécessaires à une éventuelle extension. Le Gouvernement disposera ainsi des bases lui permettant de prendre position sur l'opportunité d'une évolution et d'un élargissement du dispositif dans le cadre de la préparation de la programmation 2007-2013 des crédits du développement rural. Pour cela, il devra bien sûr tenir compte de la contrainte budgétaire qui pèsera sur l'ensemble de cette programmation.

Données clés

Auteur : M. Jean-Paul Chanteguet

Type de question : Question écrite

Rubrique : Agriculture

Ministère interrogé : agriculture et pêche

Ministère répondant : agriculture et pêche

Dates :
Question publiée le 8 novembre 2005
Réponse publiée le 31 janvier 2006

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