Question écrite n° 78570 :
personnels d'insertion et de probation

12e Législature

Question de : M. François Asensi
Seine-Saint-Denis (11e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains

M. François Asensi souhaite attirer l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice sur les moyens alloués aux services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP). Des événements tragiques ont remis récemment la récidive au coeur de l'actualité. La loi dite « Perben 2 » qui s'est voulue comme une adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité s'est traduite par une augmentation importante de la charge de travail des services concernés, rendant de plus en plus difficile leur mission de prévention de la récidive. Elle n'a pourtant pas prévu de volet de programmation pour les recrutements. Ce constat établi par l'ensemble des organisations syndicales est confirmé par le député Jean-Luc Warsmann dans son rapport d'information du 15 juin 2005. La pénalisation croissante de la récidive risque d'être frappée d'inefficacité si on ne fait pas préalablement le maximum pour la prévenir. Il faudra sanctionner toujours plus, alors que tout n'aurait pas été entrepris en amont pour empêcher les délits. Face à un problème de société aussi sensible que celui de la récidive, la demande de personnel apparaît comme légitime. Il lui demande quelles sont précisément les prévisions de recrutement pour les services pénitentiaires d'insertion et de probation.

Réponse publiée le 10 janvier 2006

Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire l'attention qu'il porte aux services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP) et plus particulièrement aux moyens à mettre en oeuvre pour assurer la mise en application de la loi n° 2004-204 du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité. La montée en charge des dispositifs prévus par la loi Perben II a généré en effet un surcroît des prises en charge depuis janvier 2005. Afin de pouvoir répondre à cette augmentation conséquente de la charge de travail des SPIP, 200 créations d'emplois de conseiller d'insertion et de probation ont été obtenues en loi de finances 2005 et ce dans le prolongement des préconisations du rapport Warsmann. Toutefois, compte tenu des délais de recrutement (quatre mois) et de la durée statutaire de la formation à l'École nationale de l'administration pénitentiaire (deux ans), les conseillers d'insertion et de probation n'arriveront sur le terrain qu'en septembre 2007. Par ailleurs, quatre-vingts nouveaux emplois de conseiller d'insertion et de probation ont été obtenus au titre du projet de loi de finances pour 2006, dans le but de poursuivre le renforcement en effectifs des services pénitentiaires d'insertion et de probation. En matière de recrutement, il convient de noter qu'une promotion de 290 élèves conseillers d'insertion et de probation est entrée à l'École nationale d'administration pénitentiaire (ENAP) au mois d'octobre, soit la plus importante promotion de conseillers d'insertion et de probation jamais enregistrée. En outre, un concours de conseillers d'insertion et de probation pour environ 300 postes sera organisé en 2006. Depuis 2002, 585 emplois de conseiller d'insertion et de probation ont été créés, représentant un accroissement de 38,36 % des effectifs. Enfin, pour répondre aux besoins urgents des services, un amendement du Gouvernement adopté par le Parlement durant l'examen du projet de loi de finances 2006 prévoit le recrutement de 400 travailleurs sociaux et personnels administratifs supplémentaires qui rejoindront les services pénitentiaires d'insertion et de probation dès 2006. Compte tenu de la difficulté de fonctionnement des services pénitentiaires d'insertion et de probation, il a été décidé la création d'une mission d'évaluation qui doit procéder à une étude attentive et apporter ses conclusions permettant de quantifier cette réalité. Ces éléments seront, bien sûr, portés à la connaissance des organisations syndicales d'ici à quelques mois. Il pourra ensuite être entamé une véritable concertation avec les partenaires sociaux qui permettra de définir, au vu des conclusions de ce rapport et à travers les discussions qui interviendront, les propositions à mettre en oeuvre afin de donner une nouvelle dimension aux missions des travailleurs sociaux.

Données clés

Auteur : M. François Asensi

Type de question : Question écrite

Rubrique : Système pénitentiaire

Ministère interrogé : justice

Ministère répondant : justice

Dates :
Question publiée le 22 novembre 2005
Réponse publiée le 10 janvier 2006

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