taxe d'aide au commerce et à l'artisanat
Question de :
M. André Vallini
Isère (9e circonscription) - Socialiste
M. André Vallini attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les conséquences pour les commerces d'articles de sport et de loisirs de l'augmentation de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA). L'augmentation de la TACA a été décidée pour compenser la disparition de la taxe sur les achats de viande suite à une décision communautaire en la matière. Pourtant, si la loi du 13 juillet 1972 qui a institué la TACA repose sur le principe de solidarité et d'entraide entre les professionnels du commerce, le régime actuel de la TACA est particulièrement injuste dans la mesure où elle est supportée de manière aléatoire selon les secteurs de la distribution, certains bénéficiant d'abattements et d'exonérations en raison de leur non-assimilation à des commerces. La volonté du Gouvernement de « rééquilibrer la pression fiscale entre les redevables de la TACA » a créé une très forte augmentation de la TACA en 2005 dans certains secteurs et accentué ces distorsions. Á l'heure où notre pays a plus que jamais besoin d'un véritable soutien à la croissance et à l'emploi et afin de ne pas pénaliser certains types de commerce comme celui des articles de sport, il souhaite savoir si le Gouvernement envisage de modifier le mode de calcul de cette taxe, par exemple en élargissant son assiette à des formes de commerce qui y échappent comme les magasins d'usines le commerce des services, ou en proposant un coefficient de pondération pour tenir compte de la spécificité des commerces nécessitant une surface d'exposition supérieure à la moyenne.
Réponse publiée le 11 avril 2006
Le Gouvernement a été amené en 2004 à réformer la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA), suite à la suppression de la taxe sur les achats de viande (TAV). L'effet combiné pour les moyennes et grandes surfaces de la hausse de la TACA et de la disparition de la TAV s'est traduit par une diminution globale de la pression fiscale. L'addition de ces deux taxes avait en effet rapporté 771 millions d'euros en 2003, alors que la TACA majorée a rapporté 595 millions d'euros au titre de 2004. Néanmoins, la réforme entreprise a pu générer des effets de transfert entre redevables : le champ de la TACA n'étant pas le même que celui de la TAV, la hausse du taux de cette taxe a pu créer des difficultés pour certains commerçants. Une solution durable et équitable, de nature à répondre dans les meilleurs délais aux préoccupations des professions concernées, a donc été recherchée. A cet effet, une mission d'étude et de proposition a été confiée dans un premier temps à un magistrat de la Cour des comptes, en lui demandant d'envisager toutes les modalités d'évolution de cette taxe permettant de ménager à la fois le nécessaire équilibre général du budget de l'État, et un niveau de prélèvement acceptable pour les secteurs d'activité concernés, indispensables à l'économie du pays. Le rapport issu de cette mission a servi de base aux réflexions menées cet automne, en étroite concertation avec le Parlement. Ces réflexions ont débouché sur la présentation d'un amendement parlementaire au projet de loi de finances rectificative pour 2005, soutenu par le Gouvernement et qui permettra une réduction de l'imposition pour la plus grande majorité des redevables dès 2006. En effet, la loi de finances rectificative pour 2005 prévoit une diminution du taux minimum et du taux intermédiaire de la taxe qui permettra une baisse de l'impôt comprise entre 6 et 20 % pour les commerçants dont le chiffre d'affaires au mètre carré est inférieur à 12 000 euros, soit 90 % des redevables. L'allégement moyen par commerçant sera de l'ordre de 12 %. Cette réforme qui représente un effort budgétaire de l'ordre de 70 millions d'euros, permet donc une atténuation sensible de la charge fiscale pesant sur les commerçants au titre de la TACA et de répondre ainsi de la façon la plus satisfaisante possible aux préoccupations des intéressés. Ces décisions prises par le Gouvernement et le Parlement, en réduisant ainsi la fiscalité sur le commerce, marquent leur intérêt pour un secteur d'activité dont la contribution sera décisive dans la « bataille pour l'emploi ».
Auteur : M. André Vallini
Type de question : Question écrite
Rubrique : Impôts et taxes
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 27 décembre 2005
Réponse publiée le 11 avril 2006