Question écrite n° 83073 :
équarrissage

12e Législature

Question de : M. Damien Meslot
Territoire-de-Belfort (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Damien Meslot attire l'attention de M. le ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales sur les conséquences pour les entreprises de boucherie des mesures de sécurité sanitaire dues à la crise de la vache folle, alors qu'elles ne portent aucune responsabilité dans cette crise. Parmi les mesures figure le retrait des os de la colonne vertébrale des bovins de plus de douze mois. Par mesure d'extrême précaution, cet os est non seulement retiré de la consommation mais classé matériau à risque spécifié (MRS) et éliminé par un circuit autorisé, assuré par les équarisseurs. Ces frais sont partiellement couverts par une aide de 1 000 euros. L'État, en lien avec la filière, a décidé de réformer le service public de l'équarrissage (SPE) pour alléger les charges qui pèsent sur la filière, et faire sortir les MRS bouchers du SPE. La boucherie artisanale a participé à cette réflexion de fond et partage pleinement ce souci de rationalisation des coûts. Dans ce contexte, la boucherie artisanale a mis en place en juin 2005 un protocole d'expérimentation des six sites pilotes, pour examiner des modes collectifs et moins coûteux de collecte ou de portage des os de la colonne vertébrale. Les entreprises de boucherie ont reçu l'autorisation officielle de mener cette expérimentation qui se déroulera jusqu'au 1er mars 2006. Or sans attendre les résultats de cette expérimentation, le ministère de l'agriculture a décidé de réduire l'aide de 50 % dont bénéficient les bouchers au 1er janvier prochain. Une période d'un an est nécessaire pour mener à bien matériellement cette expérimentation pour mettre en place les allégements réglementaires qui y seront liés et négocier avec les équarrisseurs. Une campagne d'information et de pédagogie auprès des 16 000 bouchers concernés par cette mesure devra aussi être entreprise afin que la réforme soit efficace et apporte de réelles économies. La boucherie artisanale assumant de nombreuses charges en matière de sécurité sanitaire, elle souhaiterait qu'un report à 2007 de la dégressivité de l'aide soit envisagé. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer s'il est dans ses intentions de reporter à 2007 la dégressivité de l'aide afin de permettre à l'expérimentation actuellement menée de prouver tout son bien-fondé. - Question transmise à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche.

Réponse publiée le 21 février 2006

L'attention du ministère chargé de l'agriculture a été appelée sur les conditions de sortie des sous-produits issus de la découpe des bovins en boucherie du périmètre du service public de l'équarrissage (SPE). L'élimination de ces sous-produits, les colonnes vertébrales de bovins, se caractérise par une prédominance des opérations de collecte. Si cette prestation ne concerne qu'un faible volume à l'échelle de l'équarrissage français (1,6 % du poids des déchets), le coût de la collecte, représentant plus de 90 % du montant global de la prestation d'élimination, est le facteur déterminant de possibles économies. Afin de réduire les frais de collecte, le Gouvernement a récemment autorisé l'allongement des délais de conservation de ces sous-produits jusqu'à une durée de deux semaines, voire d'un mois, sous certaines conditions sanitaires. Parallèlement, et dans un même souci de rationalisation des coûts consacrés à l'élimination des sous-produits, les professionnels du secteur ont proposé, en juillet dernier, un protocole d'expérimentation de nouvelles modalités de collectes et de transport de ces déchets. Partageant cette démarche, le ministère chargé de l'agriculture a souhaité qu'une telle expérimentation puisse se faire dans le respect des exigences réglementaires relatives à l'entreposage et au transport des sous-produits, dès le début du mois de novembre 2005, et pour une durée de cinq mois. Si les résultats de cette expérimentation devaient s'avérer satisfaisants, un ou plusieurs dispositifs de collecte des sous-produits issus des boucheries pourraient être mis en place et permettraient de dégager des économies substantielles sur cette prestation. Par ailleurs, la réforme du service public de l'équarrissage engagée depuis le début 2004 vise à mettre le dispositif national en conformité avec les règles de financement définies au plan communautaire, à en rationaliser le fonctionnement et à en limiter le coût. En termes d'organisation, la volonté du législateur a été de réduire le périmètre du service public à la stricte activité d'équarrissage concernant les cadavres d'animaux collectés en exploitations agricoles. Cette mesure, qui est entrée en application le 1er octobre dernier, s'est traduite par l'ouverture à la libre contractualisation des prestations d'élimination des déchets produits par les abattoirs et les ateliers de découpe. Le maintien temporaire des prestations réalisées auprès des adhérents dans le cadre du service public de l'équarrissage jusqu'à la fin de l'année 2005 a été décidé, afin de permettre la mise en oeuvre progressive des nouveaux délais de conservation et le lancement des expérimentations locales conduites par la Fédération nationale des bouchers-charcutiers. Depuis le 1er janvier 2006, les prestations de collecte et d'élimination des déchets provenant des boucheries relèvent, elles aussi, de relations commerciales entre les bouchers et les équarrisseurs. La possibilité de récupérer la taxe sur la valeur ajoutée sur le prix des prestations de collecte et d'élimination des sous-produits et la rationalisation des collectes sont susceptibles d'occasionner des économies de 50 % sur les coûts constatés en 2005. Tenant compte de ces éléments et conscient des implications de cette réforme sur le fonctionnement de ces entreprises, le Gouvernement apportera son soutien au secteur de la boucherie en 2006, par une aide de 500 euros par an et par boucherie, dont la gestion est confiée au ministère en charge des PME.

Données clés

Auteur : M. Damien Meslot

Type de question : Question écrite

Rubrique : Agroalimentaire

Ministère interrogé : PME, commerce, artisanat et professions libérales

Ministère répondant : agriculture et pêche

Dates :
Question publiée le 17 janvier 2006
Réponse publiée le 21 février 2006

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