Question écrite n° 84942 :
maladies rares

12e Législature

Question de : M. Jean-Claude Leroy
Pas-de-Calais (3e circonscription) - Socialiste

M. Jean-Claude Leroy attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur les inquiétudes exprimées par la Fédération des maladies orphelines (FMO) au sujet du plan national Maladies rares. Ce plan, présenté par le Gouvernement en novembre 2004, correspond à l'une des cinq grandes priorités de santé publique. Prenant en compte le rôle joué par la Fédération des maladies orphelines, le plan prévoit de soutenir son action : sur le financement global de 100 millions d'euros, une enveloppe de 200 000 euros par an lui est expressément et nominativement dédiée. Cette fédération effectue des actions indispensables envers les personnes touchées et leurs familles, en mettant notamment à leur disposition un service de téléphonie sociale pour informer, soutenir et orienter les malades et leurs familles dans le système de soin, en particulier pendant la période difficile et souvent longue du diagnostic. La FMO traite ainsi 5 000 demandes par an, émanant tant des malades eux-mêmes que d'intervenants médicaux, sociaux et judiciaires, effectuant ainsi une véritable mission de service public. Or, malgré l'efficacité et la nécessité de ses actions, la FMO n'a, à ce jour, toujours pas perçu cette subvention de 200 000 euros prévue par le plan et semble rencontrer des obstacles, notamment administratifs, pour obtenir le versement effectif de la somme allouée. Aussi il lui demande de lui indiquer si le Gouvernement entend respecter ses engagements financiers et accorder à la Fédération des Maladies orphelines l'aide prévue dans le plan national maladies rares.

Réponse publiée le 14 mars 2006

La présidente de la Fédération des maladies orphelines (FMO) a en effet sollicité l'attribution d'une subvention de 200 000 euros par an pour le fonctionnement de la téléphonie santé de la FMO en arguant du fait que l'association Maladies rares info services a perçu cette somme de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES). La direction générale de la santé (DGS) a reçu plusieurs fois la FMO et a répondu au courrier de sa présidente, Mme Grandin, réclamant une subvention de 200 000 euros dès le 31 octobre dernier. Le 8 novembre 2005, à l'occasion du comité de suivi du plan maladies rares, le cabinet du ministre, la direction générale de la santé et la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) lui ont expliqué que le montant de 400 000 euros par an attribué par l'INPES, inscrit dans le plan national Maladies rares au titre de l'information donnée aux malades, aux professionnels et au grand public, ne concerne pas uniquement le développement de la téléphonie en santé. La FMO n'était citée qu'à titre d'exemple d'association parmi d'autres diffusant de l'information existant préalablement au plan. C'est à la suite d'un rapport de l'IGAS de 1998 que le ministère de la santé a cherché à rationaliser et à professionnaliser l'ensemble des services de téléphonie santé. Il travaille depuis sur un cadre de référence sur les objectifs, les missions, les prestations et les services rendus aux usagers des services téléphoniques en santé. Un groupe de travail, piloté par la DGS en lien avec l'INPES, a rédigé un « Référentiel services téléphoniques en santé » devant permettre de promouvoir les pratiques professionnelles pour un service public performant et de qualité dans une démarche adaptative. Les adaptations de ce référentiel à la spécificité des maladies rares ont été discutées et arrêtées par le sous-groupe « téléphonie » du groupe de travail « information » du plan maladies rares, au sein duquel la FMO était représentée par sa présidente Mme Grandin. Il est ressorti des travaux de ce groupe que la complexité de l'information à délivrer nécessite un très grand professionnalisme, requérant une culture médicale étendue. Le groupe a ainsi conclu que la téléphonie en santé devait être placée sous la responsabilité de médecins qualifiés. De plus, l'INPES prévoit de réorganiser en 2006 plusieurs dispositifs de téléphonie santé existants pour atteindre ces objectifs. Le seul service existant, répondant d'ores et déjà à ces exigences, est celui mis en oeuvre par l'association Maladies rares info services. Ce dispositif compte dans son équipe deux médecins à temps plein sur un total de cinq professionnels de l'écoute. Ce service satisfait, par ailleurs, tous les autres critères du référentiel, en particulier en matière de confidentialité et de neutralité de l'écoute. En effet, l'association Maladies rares info services n'est pas liée à une association de malades mais est une structure autonome uniquement dédiée à la fonction de téléphonie en santé avec un numéro Azur, 0810-63-19-20, fonctionnel depuis 1995 (anciennement Allo-Gènes). Ce service, disposant de plusieurs lignes, peut absorber toute la demande d'information actuelle. Il a donc semblé opportun de faire porter le financement sur ce service, qui remplit les missions telles que définies dans le référentiel de l'INPES. De plus, l'INPES comme la DGS et la DHOS pensent qu'il est inutile de développer deux lignes différentes sur cette mission, à l'instar de ce qui est effectué pour Tabac info services, Sida info service ou Accompagner la fin de vie. C'est pourquoi la DGS a demandé à M. Gilles Boustany, directeur général de la FMO, le 6 juillet 2005, d'envisager une collaboration entre le service de téléphonie de la FMO et celui de « Maladies rares infos services », afin d'optimiser les réponses apportées aux appelants. En outre, la Plate-forme Maladies rares, où se situe maladies rares info services, est financée en grande partie par le Téléthon.

Données clés

Auteur : M. Jean-Claude Leroy

Type de question : Question écrite

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 7 février 2006
Réponse publiée le 14 mars 2006

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