ordre du jour
Question de :
M. Pascal Terrasse
Ardèche (1re circonscription) - Socialiste
M. Pascal Terrasse attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le projet de loi relatif à la répression de l'activité mercenaire, déposé au Sénat le 4 avril 2002. Ce projet n'a pas connu d'évolution depuis le début de la nouvelle législature. De même, la France n'a toujours pas ratifié la convention de l'ONU réprimant le mercenariat. Or, si depuis de nombreuses années, la France condamne systématiquement la tenue sur son territoire d'activités tendant à organiser le recours à la force par des mercenaires dans des pays tiers, elle continue à être considérée comme admettant ou tolérant le mercenariat sur son sol car aucune mesure législative le réprimant n'a été adoptée. Et les récents événements en Tanzanie démontrent, s'il en était besoin, que ce sujet demeure malheureusement d'actualité. Aussi il lui demande si le Gouvernement compte inscrire l'examen de ce projet de loi à l'ordre du jour au Parlement afin que la France soit dotée, pour l'avenir, d'une législation réprimant les pratiques mercenaires.
Réponse publiée le 24 février 2003
Le Gouvernement est fermement attaché au principe de la répression des mercenaires, ainsi qu'à celle des personnes se livrant à une activité de recrutement, d'utilisation, de financement et d'instruction de mercenaires français ou étrangers. En l'état actuel, notre code pénal ne comporte pas de dispositions spécifiques pour lutter efficacement contre de telles pratiques. L'utilisation de mercenaires dans des conflits armés ou dans tout autre situation de trouble interne contribue à aggraver la violence, à déstabiliser des gouvernements ou même des Etats et à porter atteinte aux droits de l'homme. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a demandé l'inscription à l'ordre du jour, dans les meilleurs délais, du projet de loi déposé devant le Sénat au printemps dernier et relatif à la répression de l'activité de mercenaire. Il est prévu que les activités liées au mercenariat fassent l'objet d'incriminations spécifiques en droit français, et que les ressortissants français comme les individus ayant leur résidence sur notre territoire puissent être poursuivis et jugés par les tribunaux français pour s'être livrés à de telles pratiques en France ou à l'extérieur du territoire national. Au niveau international, les activités liées au mercenariat font l'objet d'une convention internationale de 1989, qui prévoit pour les Etats parties de ne pas recruter, utiliser, financer ou instruire des mercenaires, d'interdire les activités de cette nature, et de prendre des mesures nécessaires pour les prévenir. En outre, elle établit une compétence dite « quasi universelle » des tribunaux nationaux pour connaître des infractions qu'elle définit. Dans la mesure où l'efficacité de la lutte contre le mercenariat requiert à l'évidence une coopération internationale accrue, le Gouvernement poursuit sa réflexion sur la question de l'adhésion de la France à cet instrument.
Auteur : M. Pascal Terrasse
Type de question : Question écrite
Rubrique : Parlement
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 16 décembre 2002
Réponse publiée le 24 février 2003