Question écrite n° 86246 :
tabagisme

12e Législature

Question de : M. Jean-Marc Roubaud
Gard (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Jean-Marc Roubaud appelle l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur les fumeurs. En 2004, le nombre de fumeurs a diminué de manière conséquente. Aujourd'hui, plusieurs tabacologues constatent une baisse de leurs consultations et le marché des substituts n'est plus aussi florissant. Autre indicateur : le nombre de personnes qui appellent Tabac Info Service est également en baisse. En conséquence, il lui demande s'il envisage de prendre des mesures afin de relancer les campagnes anti-tabac.

Réponse publiée le 13 juin 2006

Du 26 décembre 2005 au 8 janvier 2006, la campagne radiophonique des appels à Tabac Info Service, le site d'aide à l'arrêt du tabac de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) a été rediffusée sur les radios grand public. Depuis le début de l'année 2006, un guide de prévention du tabagisme sur les lieux de travail, élaboré à l'initiative du ministère de la santé et des solidarités, de l'INPES, de la Caisse nationale de l'assurance maladie et de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, intitulé « Pas à pas, une entreprise sans tabac », est mis gratuitement à la disposition de toutes les entreprises et administrations, ainsi qu'aux salariés, sur simple appel au 0825 309 301 (0.15 euro la minute) ou sur le site Internet ww-w.tabac-info-service.fr. Par ailleurs, à l'occasion de la journée mondiale sans tabac du 31 mai 2006, l'INPES diffusera pendant la période entourant cette journée une nouvelle campagne télévisée et radiophonique de prévention sur le tabagisme passif. En effet, chaque année en France, le tabac est responsable de 66 000 décès. Pour faire face à ce problème de santé publique, la Direction générale de la Santé a organisé plusieurs concertations sur ce thème et plus particulièrement sur le tabagisme passif. Ainsi, le rapport européen sur le tabagisme passif, rendu public en mars 2006, estime à 5863 les décès liés au tabagisme passif en France chaque année. Parallèlement, il a été démontré que le tabagisme passif présente un sur-risque de certains cancers dont celui du poumon, de maladies respiratoires et cardiovasculaires. Pour les enfants, la fumée du tabac est un facteur fortement aggravant de mort subite du nourrisson et d'otites récidivantes. Par ailleurs, la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique renforce le contrôle de l'application de la loi du 10 janvier 1991 en matière d'interdiction de fumer dans les lieux collectifs, principe posé par l'article L. 3511-7 du code de la santé publique. Sont dorénavant chargés du respect de cette disposition, les agents du ministère de la santé ou des collectivités territoriales habilités à constater les infractions aux dispositions du code de la santé publique, les médecins inspecteurs de la santé publique, les ingénieurs du génie sanitaire, les inspecteurs de l'action sanitaire et sociale et également les inspecteurs du travail. Ainsi, l'article L. 3512-4 du code de la santé publique, créé par l'article 36 de la loi du 9 août 2004, modifie en son chapitre II le code du travail pour habiliter les inspecteurs du travail à faire ces contrôles. Les infractions constatées sont, comme précédemment, passibles de sanctions. Le fait de fumer hors des emplacements autorisés est puni d'une amende de 450 euros maximum (contravention de 3e classe). Les subventions aux associations de lutte contre le tabagisme pour le financement d'actions portant sur l'application de la réglementation ont fortement augmenté depuis 2003. La récente décision de la Cour de Cassation (29 juin 2005) selon laquelle l'employeur est tenu d'assurer la protection effective des non-fumeurs, quitte à user de son pouvoir disciplinaire à l'égard des contrevenants, devrait inciter les employeurs à un meilleur respect de la réglementation en vigueur. Enfin, suite à l'augmentation du prix du tabac, la France compte un million quatre cent mille fumeurs de moins sur ces trois dernières années. Pour renforcer cette action et lutter contre le tabagisme passif, la question de l'interdiction de fumer dans les lieux publics se pose actuellement. Un débat et une concertation approfondie doivent avoir lieu, associant l'ensemble des acteurs concernés. Cette concertation élargie permettra qu'une telle évolution soit acceptée et puisse devenir effective. Le Gouvernement et le Premier ministre ont d'ores et déjà engagé ce débat. Par ailleurs, une mission parlementaire a été constituée. Les décisions définitives seront prises sur ces bases, avant la fin de l'année.

Données clés

Auteur : M. Jean-Marc Roubaud

Type de question : Question écrite

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 21 février 2006
Réponse publiée le 13 juin 2006

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