taxe sur les véhicules de sociétés
Question de :
M. Philippe Briand
Indre-et-Loire (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Philippe Briand appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur une récente disposition du code général des impôts instituant la création d'une nouvelle taxe sur les véhicules de société basée sur l'émanation de CO2. Il souligne avec force que les entreprises vont devoir désormais s'acquitter de cette taxe supplémentaire pour des véhicules faisant l'objet de remboursement de frais kilométriques par les entreprises elles-mêmes, et dont elles ne sont - par définition - même pas propriétaires. Á titre d'exemple, il lui rappelle que pour une entreprise employant cinq agents qui effectuent chacun plus de 5 000 kilomètres par an avec leur véhicule personnel, celle-ci subira une augmentation de taxe d'environ 7 000 euros ! De plus, une entreprise qui possède un véhicule de 7 CV de plus de dix ans devra s'acquitter d'une taxe de 3 000 euros, et, comble de tout, même si ce véhicule ne roule pas ! Devant cette difficulté - et étant donné que cette nouvelle taxe n'est pas déductible des bénéfices de l'entreprise - il demande au Gouvernement ce qu'il compte faire pour remédier à cette situation, et éviter ainsi une surfiscalisation supplémentaire des PME particulièrement dommageable à l'investissement, à l'emploi, au dynamisme économique et moral des entreprises.
Réponse publiée le 11 avril 2006
La réforme de la taxe sur les véhicules de société (TVS) a profondément modifié ce régime afin de rendre la taxe plus équitable et d'encourager la détention de véhicules peu polluants. La vignette qui restait due par les seules sociétés a été supprimée et intégrée dans la TVS. En outre, le barème a été modifié pour favoriser l'acquisition de véhicules faiblement polluants en abaissant le tarif des véhicules les plus propres et en augmentant fortement celui des véhicules les plus polluants. Enfin, l'exonération des véhicules de plus de dix ans, qui polluent le plus, a été supprimée. L'assujettissement à la TVS de véhicules appartenant aux collaborateurs d'une société n'est pas un fait nouveau puisque la législation antérieure prévoyait que c'était le cas dès lors que la société « entretenait » le véhicule. La jurisprudence considérait effectif cet entretien lorsque l'entreprise remboursait 85 % des coûts. Peu précis, ce fait générateur a entraîné de nombreux contentieux et redressements, la prescription étant alors de dix ans. C'est pourquoi le nouveau texte a introduit une règle plus simple. Désormais, un barème clair est établi. La TVS acquittée par l'entreprise est fonction des kilomètres parcourus par le collaborateur avec son véhicule, et qui lui sont remboursés par celle-ci. Ainsi, la TVS est due à hauteur de 0 % pour moins de 5 000 kilomètres remboursés ; 25 % entre 5 001 et 10 000 kilomètres ; 50 % entre 10 001 et 15 000 kilomètres ; 75 % entre 15 001 et 20 000 kilomètres ; 100 % au-delà de 20 000 kilomètres. Naturellement, ce barème ne prend en compte que les seuls kilomètres réalisés à titre professionnel, en excluant les trajets domicile-travail. Par ailleurs, le régime des pénalités a été aligné sur le régime de la TVA, ramenant la prescription de dix à trois ans et supprimant la pénalité de 80 % pour lui substituer une pénalité de 5 % ou 10 %, majorée de l'intérêt de retard. Ces règles simples permettent d'éviter que certaines entreprises s'exonèrent du paiement de la TVS en externalisant la gestion de leur flotte automobile auprès de leurs employés dans une démarche d'optimisation fiscale. Néanmoins, eu égard aux enjeux économiques, les services travaillent, en liaison avec les commissions des finances des assemblées, à une possible évolution de ce dispositif, à tout le moins dans ses modalités d'application, afin d'alléger son poids sur les petites et moyennes entreprises.
Auteur : M. Philippe Briand
Type de question : Question écrite
Rubrique : Impôts et taxes
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 21 mars 2006
Réponse publiée le 11 avril 2006