politiques communautaires
Question de :
M. Jean-Paul Dupré
Aude (3e circonscription) - Socialiste
M. Jean-Paul Dupré attire l'attention de M. le ministre délégué à l'aménagement du territoire sur la répartition des fonds structurels au titre des années 2007-2013 à l'intérieur du prochain objectif « compétitivité régionale et emploi » qui regroupe les actuels objectifs 2 et 3. Alors que la très grande majorité des acteurs de terrain - collectivités locales et associations - demandaient que les sommes allouées au nouvel objectif soient réparties par moitié entre le Fonds européen de développement régional (FEDER) et le fonds social européen (FSE), le comité interministériel à l'aménagement et à la compétitivité des territoires (CIACT) du 6 mars a rompu cet équilibre. La répartition retenue est en effet de 56 % en faveur du FEDER et de 44 % pour le FSE. Cette décision revient à faire financer l'économie par la solidarité. Elle s'inscrit en rupture avec les politiques menées en faveur de l'insertion et de l'emploi et suscite de très vives inquiétudes à l'heure où le chômage demeure une préoccupation majeure. Il lui rappelle que le FSE cofinance la totalité de la politique nationale et territoriale de la formation, de l'insertion et de l'emploi, et notamment la cohésion sociale française, et que, sur la période 2000-2004, 1 240 000 demandeurs d'emploi par an ont bénéficié du FSE. De nombreux pays européens ont, quant à eux, parfaitement compris l'importance de l'enjeu puisqu'ils proposent à la commission plus de 60 % pour le FSE et moins de 40 % pour le FEDER. Il lui demande quelles mesures il compte prendre pour corriger les effets dévastateurs de la décision du CIACT du 6 mars.
Réponse publiée le 2 mai 2006
La France a obtenu, pour la période 2007-2013, 12,7 milliards d'euros de fonds européens, dont 9,1 milliards au titre de l'objectif « compétitivité régionale et emploi », qui regroupe les actuels objectifs 2 et 3. Le Gouvernement a décidé que ces 9,1 milliards seraient répartis à 56 % pour le fonds européen de développement régional (FEDER), qui permet de soutenir les investissements productifs et les infrastructures, et à 44 % pour le fonds social européen (FSE), qui a pour objet le développement des ressources humaines. En effet, avec la suppression du zonage, le FEDER interviendra sur une population éligible multipliée par 3, ce qui réduit d'autant l'intensité d'aide par habitant, alors que le FSE de l'actuel objectif 3 était déjà disponible sur l'intégralité du territoire. De plus, compte tenu du montant des crédits du FEADER, le FEDER sera également amené à intervenir en faveur du développement rural. Par ailleurs, l'effet de levier constaté du FEDER sur la mobilisation de crédits nationaux, publics et privés est 2 fois plus important que celui du FSE. Enfin, la Commission européenne compare les montants 2000-2006 et 2007-2013 de la politique de cohésion économique et sociale par objectif et non par fonds : l'actuel objectif 2 (avec FEDER et FSE) correspond au FEDER du futur objectif « compétitivité régionale et emploi » ; l'actuel objectif 3 (FSE) correspond au FSE du futur objectif « compétitivité régionale et emploi ». Or, la répartition actuelle entre l'objectif 2 et l'objectif 3 est respectivement de 56 % et de 44 %. La décision du Gouvernement est donc parfaitement équilibrée entre le besoin de soutenir l'investissement productif créateur d'emplois et la nécessité d'accompagnement et de formation des demandeurs d'emploi.
Auteur : M. Jean-Paul Dupré
Type de question : Question écrite
Rubrique : Aménagement du territoire
Ministère interrogé : aménagement du territoire
Ministère répondant : aménagement du territoire
Dates :
Question publiée le 28 mars 2006
Réponse publiée le 2 mai 2006