Internet
Question de :
M. Éric Raoult
Seine-Saint-Denis (12e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le développement des sites négationnistes « pro turc », qui semblent se polariser sur la France. En effet, pour punir la France des initiatives parlementaires visant à réprimer la négation de l'existence du génocide arménien, des groupes nationalistes turcs ont créé des sites internet, comme « Tête de turc », ou sous d'autres appellations qui visent à nier ces événements survenus de 1915 à 1922. Ces sites semblent, malheureusement, être discrètement aidés, en sous main, par les autorités turques dans une campagne de pression contre la France. Dès lors, notre pays se devrait de protester contre cette situation regrettable. Il lui demande donc quelles initiatives de réprobation contre ces pratiques nouvelles de désinformation et de propagande il compte prendre. - Question transmise à M. le ministre des affaires étrangères.
Réponse publiée le 10 avril 2007
Il existe effectivement des sites internet nombreux et variés consacrés à la Turquie, dont un certain nombre organisés par ou à l'attention de la communauté turque, dont la France accueille sur son sol plus de 300 000 représentants. Ces sites internet, quel que soit leur objet, bénéficient de la liberté d'expression reconnue par les lois de la République et peuvent s'exprimer dans la limite des dispositions qui encadrent cette liberté fondamentale. Le Gouvernement est particulièrement vigilant au respect par les sites internet de l'ensemble de leurs obligations légales, dont celles fixées par la loi du 21 juin 2004, qui prévoit, en particulier, que l'exercice de la liberté de communication au public par voie électronique peut être limitée par le respect de la dignité de la personne humaine. Concernant plus particulièrement le génocide arménien, son apologie est sanctionnée par l'article 24, alinéa 3, de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui condamne l'apologie des crimes contre l'humanité quels qu'ils soient. Si une procédure civile a été engagée en son temps à l'encontre du consul général de Turquie à Paris pour des éléments diffusés sur le site internet de ce consulat général, la cour d'appel de Paris a fait droit, dans un arrêt du 8 novembre dernier, à la fin de non-recevoir soulevée par le consul général en raison de l'immunité de juridiction dont il bénéficie en application de la convention de Vienne du 24 avril 1963 sur les relations consulaires.
Auteur : M. Éric Raoult
Type de question : Question écrite
Rubrique : Télécommunications
Ministère interrogé : culture et communication
Ministère répondant : affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 13 juin 2006
Réponse publiée le 10 avril 2007