politique spatiale
Question de :
M. Pierre Cohen
Haute-Garonne (3e circonscription) - Socialiste
Question posée en séance, et publiée le 30 octobre 2002
INDUSTRIE SPATIALE
M. le président. La parole est à M. Pierre Cohen, pour le groupe socialiste.
M. Pierre Cohen. Madame la ministre déléguée à l'industrie, l'emploi ne fait plus partie des priorités du Gouvernement. (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et du groupe Union pour la démocratie française.)
M. Guy Teissier. Affirmation stupide !
M. Pierre Cohen. En effet, vous avez diminué de 6,3 % le budget du ministère de l'emploi.
M. Alain Néri. Eh oui !
M. Pierre Cohen. Vous avez annoncé la semaine dernière la remise en cause des dispositifs de la loi relative aux nouvelles régulations économiques, afin de faciliter les licenciements. (« Tout à fait ! » sur les bancs du groupe socialiste.) Vous supprimez les emplois-jeunes et les emplois aidés. (Mêmes mouvements.) Vous stoppez la relance par la consommation. Résultat : d'ores et déjà, de nombreux plans de licenciements sont annoncés.
Prenons l'exemple de l'un de nos plus beaux fleurons technologiques et industriels : le secteur spatial. Chez Astrium, une première vague de licenciements va supprimer 500 emplois, tandis que 500 autres sont menacés à Alcatel Space, avec un premier plan de suppression d'effectifs concernant 850 salariés.
M. Michel Delebarre. Et vlan !
Un député du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle. C'est faux !
M. Pierre Cohen. Le devenir même de cette entreprise et de ses sites est en jeu.
M. Jean Auclair. Merci, les socialistes !
M. Pierre Cohen. Dans ce contexte, qui menace aussi une industrie de sous-traitance très qualifiée, vous prévoyez la baisse du budget du Centre national d'études spatiales, où s'annonce une crise sans précédent.
M. Michel Delebarre. Et vlan !
M. Pierre Cohen. Pourtant, vous le savez, les projets dans ce secteur ne manquent pas : Pléiade, pour l'observation de la Terre ; prolongement d'Hélios, dans le domaine militaire ; Syracuse, pour les télécommunications.
M. Richard Mallié. Quelle est la question ?
M. Pierre Cohen. Ajoutons Galileo, sur lequel l'Union européenne a de grandes hésitations.
Au moment où les Etats-Unis, le Japon, l'Italie, l'Espagne, et bien d'autres pays, misent sur les technologies et la recherche, vous prenez le risque, en diminuant ces budgets, de fragiliser, voire de remettre en cause ces programmes et ces savoir-faire.
Un député du groupe socialiste. Exact !
M. Pierre Cohen. Madame la ministre, au-delà de la grave crise qui va toucher l'ensemble du secteur spatial, en particulier son industrie, comment la France entend-elle continuer à jouer un rôle déterminant au sein de l'Europe pour maintenir son leadership ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée à l'industrie.
Mme Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'industrie. Monsieur le député, vous venez de dresser un bilan accablant de la gestion du précédent gouvernement. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe Union pour la démocratie française et du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
La situation que vous venez de décrire est en effet consternante, et nous souscrivons à votre analyse.
M. René Couanau. Très bien !
Mme la ministre déléguée à l'industrie. C'est la raison pour laquelle, avec mon collègue François Fillon, nous nous employons à prendre des mesures absolument nécessaires. (« Lesquelles ? » sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. Jacques Desallangre. Avec un budget de la recherche en baisse !
M. le président. S'il vous plaît, laissez parler Mme la ministre.
Mme la ministre déléguée à l'industrie. Ce ne sont pas des mots, monsieur le député. Vendredi dernier encore, devant la représentation nationale, j'ai soutenu le budget du ministère de l'industrie. (« Il est en baisse ! » sur les mêmes bancs.) Dans ce budget, vous savez parfaitement qu'il y a une augmentation très importante des crédits destinés à la revitalisation des régions fragilisées, aux actions de conversion et de restructuration. Le ministre des affaires sociales et moi-même travaillons aussi sur la formation permanente.
M. Jacques Desallangre. Vous ne dites rien du budget de la recherche !
Mme la ministre déléguée à l'industrie. Et, lundi prochain, je serai à Epinal (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains) pour annoncer les mesures que nous aurons prises dans le secteur du textile. Parce que nous, monsieur le député, nous agissons plus que nous ne parlons. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe Union pour la démocratie française et du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Auteur : M. Pierre Cohen
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Espace
Ministère interrogé : industrie
Ministère répondant : industrie
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 octobre 2002