Question au Gouvernement n° 1101 :
États-Unis

12e Législature

Question de : M. Philippe Vitel
Var (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 22 janvier 2004

RELATIONS ENTRE LA FRANCE
ET LES ÉTATS-UNIS

M. le président. La parole est à M. Philippe Vitel, pour le groupe UMP.
M. Philippe Vitel. Madame la ministre de la défense, vous avez rencontré récemment, à Washington, votre homologue américain, Donald Rumsfeld, ainsi que la conseillère pour la sécurité nationale auprès du Président Bush, Condolezza Rice.
Après avoir prononcé un discours devant les parlementaires américains, vous êtes intervenue devant les membres du Centre pour les études stratégiques et internationales, insistant sur la nécessité de retrouver le chemin de l'écoute réciproque, dans un esprit d'amitié sereine et de confiance.
A l'issue de ces entretiens, vous avez déclaré avoir perçu la volonté des Etats-Unis de tourner la page des tensions avec la France.
Madame la ministre, pouvez-vous évoquer devant la représentation nationale les éléments qui vous conduisent aujourd'hui à espérer l'amélioration prochaine de nos relations ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de la défense.
Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense. Monsieur le député, effectivement, lors de mes entretiens, à Washington comme à New York, j'ai perçu une nette détente et une volonté, pour reprendre l'expression de mes interlocuteurs, de « tourner la page ».
Qu'est-ce qui peut rendre cette attitude crédible ?
D'abord, le fait que, le temps passant, l'administration américaine ne peut, aux yeux de sa propre opinion publique, rester longtemps dans une situation de brouille avec un de ses alliés les plus anciens.
Ensuite, elle prend conscience que les difficultés rencontrées en Irak correspondent à certaines des mises en garde que nous avions formulées l'année dernière, ce qui rend notre attitude passée peut-être plus compréhensible.
Par ailleurs, et c'est peut-être l'essentiel, elle constate que notre coopération militaire, notamment en Afghanistan, mais également dans les Balkans, se déroule d'une façon exemplaire et que la France est un des rares alliés à faire un effort significatif de défense, ce qui lui a permis d'intervenir réellement en disposant d'une expertise et d'un crédit, notamment dans le monde arabe.
Je crois qu'il y a désormais une volonté affichée à Washington de renforcer le dialogue avec la France et avec l'Union européenne, ainsi que de rechercher les voies d'une meilleure coopération dans la lutte contre le terrorisme, contre la prolifération des armes de destruction massive et contre le trafic de drogue ou d'armes conventionnelles.
On constate aussi moins de réticences vis-à-vis de la politique extérieure et de sécurité de l'Europe et la volonté de mieux combiner l'action de la défense européenne et de l'OTAN.
Il y a également la volonté - et la demande a été exprimée notamment par M. Kissinger - de tenir un forum réunissant les Occidentaux entre eux, notamment la France et les Etats-Unis, sur des sujets tels que la situation en Irak ou dans l'ensemble de cette région.
Bref, les bases d'une coopération renouvelée et solide sont posées. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Données clés

Auteur : M. Philippe Vitel

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : défense

Ministère répondant : défense

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 22 janvier 2004

partager