croissance
Question de :
Mme Marylise Lebranchu
Finistère (4e circonscription) - Socialiste
Question posée en séance, et publiée le 17 mars 2005
POLITIQUE ECONOMIQUE
M. le président. La parole est à Mme Marylise Lebranchu, pour le groupe socialiste.Mme Marylise Lebranchu. Monsieur le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, depuis trois ans, le Gouvernement, auquel vous appartenez désormais, conduit la politique de la France.
M. Lucien Degauchy. Vérité de La Palice !
Mme Marylise Lebranchu. Tout homme ou toute femme politique qui croit en l'action publique ne peut plus entendre l'argument de " l'héritage " ni les leçons données en permanence à la gauche. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Hier, ni Jean-Marc Ayrault, ni Pierre Bourguignon, ni donc aucun Français, n'ont obtenu de réponses à leurs questions. C'est pourquoi je vous demande de nous dire, comment, avec plus de mille milliards d'euros de déficit,...
M. Lucien Degauchy. La faute à qui ?
Mme Marylise Lebranchu. ...avec 10 % de chômage - ces chiffres traduisent la réalité d'aujourd'hui pour les Français -,...
M. François-Michel Gonnot. Non, ils traduisent votre bilan !
Mme Marylise Lebranchu. ...avec une révision à la baisse de la croissance, avec l'engagement de baisser les déficits publics et celui de baisser encore les impôts des plus favorisés, vous allez faire pour assumer les engagements du Premier ministre d'augmenter le pouvoir d'achat de nos compatriotes, qui a perdu 0,3 % en 2003, et d'ouvrir des négociations salariales dans la fonction publique (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), et l'engagement pris ce matin de faire bénéficier la minorité d'entreprises, qui pourront faire verser 200 euros de plus d'intéressement, d'une baisse de l'impôt sur les sociétés. Et j'en passe !
Bref, comment allez-vous procéder pour diminuer les impôts, donc les recettes, augmenter les dépenses, et vous attaquer, enfin, au chômage, drame premier de trop nombreux de nos concitoyens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains. - Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Thierry Breton, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Madame la députée, je vous répondrai brièvement : nous ferons en faisant ce que vous n'avez pas fait pendant cinq ans ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président. Je vous en prie !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Vous avez raison, en France, le pouvoir d'achat est un vrai problème. Il est au coeur des préoccupations du Gouvernement (Exclamations ininterrompues sur les bancs du groupe socialiste), qui a pris des mesures à cet égard. (Vives protestations, puis huées et claquements de pupitres sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président. Donnez un autre spectacle !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. L'augmentation du pouvoir d'achat a été de 1,5 % en 2004, et l'action du Gouvernement en cette matière va continuer, car les Français payent l'addition du financement de la RTT, non négociée et imposée. Nous avons donc pris des mesures. La bonne nouvelle, c'est que les solutions existent. Jean-Louis Borloo a pris les initiatives qu'il fallait. Le SMIC augmente de 5 % par an et la prime pour l'emploi de 4 %. Nous disposons à présent des éléments nécessaires pour envisager la redistribution des profits des entreprises.
Telles sont les mesures prises par le Gouvernement. Nous avons donc bon espoir, madame la députée, que ce que vous n'avez pas réalisé le soit, en vue d'améliorer le pouvoir d'achat de tous les Français. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.- Huées sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. Mes chers collègues, je vous en prie, donnez de nous une autre image !
Auteur : Mme Marylise Lebranchu
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique économique
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 17 mars 2005