Iran
Question de :
M. Didier Quentin
Charente-Maritime (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 3 novembre 2005
DECLARATIONS DU PRESIDENT IRANIEN
M. le président. La parole est à M. Didier Quentin, pour le groupe UMP.M. Didier Quentin. Monsieur le ministre des affaires étrangères, je veux reprendre, au nom du groupe de l'Union pour un mouvement populaire, la question que notre collègue Rudy Salles vous a posée au début de la séance.
Je tiens à exprimer l'indignation de tout le groupe de l'Union pour un mouvement populaire devant les propos récemment tenus par le chef de l'État iranien. Dans un discours prononcé le 26 octobre, à l'occasion d'une conférence intitulé " Le monde sans sionisme ", celui-ci a en effet déclaré : " Comme l'a dit l'imam... " - il s'agit de Khomeiny - " ...Israël doit être rayé de la carte. "
De telles déclarations publiques, qui pourraient être assimilées à un appel au génocide, du président en exercice de l'Iran sont tout simplement inacceptables. Le droit d'Israël à exister ne saurait être contesté à aucun moment et par qui que ce soit. Aucun membre de l'ONU, pas plus l'Iran qu'un autre, ne saurait se soustraire aux valeurs et principes fondamentaux de la charte des Nations unies, qui interdit à ses signataires de recourir aux menaces ou à la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique d'un autre État.
Ces propos scandaleux sont d'autant plus inquiétants et intolérables qu'ils se situent dans le contexte difficile des négociations engagées avec l'Iran sur ses projets nucléaires.
Vous venez, monsieur le ministre, de nous confirmer que la France a vivement condamné ces propos. Pouvez-nous indiquer plus précisément les initiatives que la France compte prendre pour obtenir que l'Iran revienne dans les meilleurs délais au respect élémentaire du droit des gens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.
M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères. Je répète, monsieur le député, que les propos de M. Ahmadinejad ne sont pas seulement choquants : ils sont inacceptables.
M. Albert Facon. Il est fatigué le ministre !
M. le ministre des affaires étrangères. Je veux d'abord vous répondre sur le dossier nucléaire iranien. Le 24 novembre, la France exprimera au Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale pour l'énergie atomique, son souhait d'une politique de fermeté, qui n'exclue pas la recherche de l'unité de la communauté internationale.
La fermeté, c'est de ne pas transiger sur l'objectif de voir l'Iran suspendre ses activités nucléaires sensibles, en particulier l'enrichissement de l'uranium dans son centre de recherche d'Ispahan. L'UE3, c'est-à-dire l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, a fait des propositions à l'Iran afin que ce pays ouvre une nouvelle page dans ses relations avec l'Europe. Si l'Iran refuse ces propositions, le Conseil de sécurité des Nations unies sera saisi du rapport de M. El-Baradei.
En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, la position de la France n'a pas varié : la terre pour les Palestiniens et la sécurité pour Israël. Cela impose très clairement que nous exigions de l'Iran qu'il ne remette jamais en cause l'existence même de l'État d'Israël. C'est le droit international, et il s'applique à tous. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Auteur : M. Didier Quentin
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 3 novembre 2005