Question au Gouvernement n° 229 :
mer et littoral

12e Législature

Question de : M. Édouard Landrain
Loire-Atlantique (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 5 décembre 2002

RISQUES DE MARÉE NOIRE

M. le président. La parole est à M. Edouard Landrain, pour le groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.
M. Édouard Landrain. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Monsieur le Premier ministre, la nappe d'hydrocarbures échappée lors du naufrage du pétrolier poubelle Prestige, après avoir souillé les côtes portugaises et espagnoles, s'approche des côtes françaises : elle serait à 250 kilomètres. Déjà, des oiseaux mazoutés sont découverts le long des côtes aquitaines.
Très judicieusement, le Gouvernement a immédiatement activé le volet maritime du plan Polmar. Pouvez-vous nous dire quelles sont, par ailleurs, les mesures et dispositions prises pour faire face à une éventuelle marée noire sur notre littoral et rassurer nos populations maritimes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et du groupe Union pour la démocratie française.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre. Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, monsieur le député Landrain, comme un certain nombre d'entre vous, j'ai manifesté derrière les banderoles « Erika, plus jamais ça ! » (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle. - Murmures sur les bancs du groupe socialiste.) Je me souviens de la situation que nous avons vécue, les uns et les autres, dans nos régions. Je me souviens des activités touristiques effondrées, de la conchyliculture dévastée, de toutes ces difficultés majeures et des années nécessaires pour restaurer l'image des territoires ainsi abîmés. Tout cela est encore au plus profond de nous-mêmes.
C'est pour cela, d'abord, que nous avons exprimé notre profonde solidarité avec les autorités espagnoles et les autorités régionales de Galice, où Mme Bachelot s'est rendue immédiatement.
M. Arnaud Montebourg. Nous sommes sauvés !
M. le Premier ministre. Nous avons, ensuite, fait notre travail en proposant à l'Union européenne les véritables décisions d'avenir, des décisions que nous sommes déjà prêts, en ce qui nous concerne, nous, la République française, à assumer, en faisant en sorte que notre armée puisse mettre les bateaux poubelles à 200 milles de nos côtes pour faire respecter la protection de notre littoral. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et du groupe Union pour la démocratie française.)
Sur cette catastrophe menaçante, les informations ne sont pas aujourd'hui pessimistes, nous ne sommes pas face à une situation d'extrême urgence. Cependant, j'ai décidé de créer un comité interministériel permanent de vigilance, de manière que l'ensemble des partenaires de l'action nationale puissent suivre l'évolution des nappes qui menacent nos côtes. Nous mettons en place une mobilisation à la fois environnementale, scientifique,...
M. Henri Emmanuelli. Il faut les moyens !
M. le Premier ministre. ... et financières. Les moyens seront là ! Quand on veut, on met les moyens nécessaires ! Et c'est ce que nous ferons ! (Applaudissements sur les bancs du groupe Union pour la démocratie française. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Bernard Roman. On met combien ?
M. le Premier ministre. Mais je tiens aussi à dire que l'ensemble des dispositions sont prises en concertation avec les professionnels de la mer, qui connaissent mieux que d'autres cet environnement naturel. Nous travaillons avec les pêcheurs, avec les conchyliculteurs, avec l'ensemble des acteurs de notre littoral, pour dégager tous les moyens nécessaires.
On a constaté, dans le passé, que de telles catastrophes prenaient les gouvernements par surprise.
Plusieurs députés du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle. Eh oui !
M. le Premier ministre. Je ne souhaite pas que le gouvernement que j'ai l'honneur de diriger soit, sur ce sujet, surpris par les événements. C'est pourquoi Roselyne Bachelot sera dès dimanche prochain sur le littoral, avec l'ensemble des acteurs, pour nous préparer à toute éventualité. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et du groupe Union pour la démocratie française. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)

Données clés

Auteur : M. Édouard Landrain

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Déchets, pollution et nuisances

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 5 décembre 2002

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