Question au Gouvernement n° 2965 :
construction aéronautique

12e Législature

Question de : M. Pierre Cohen
Haute-Garonne (3e circonscription) - Socialiste

Question posée en séance, et publiée le 1er novembre 2006

EADS

M. le président. La parole est à M. Pierre Cohen, pour le groupe socialiste.
M. Pierre Cohen. Monsieur le Premier ministre, contrairement à ce que prétend votre ministre de l'économie et des finances, le plan de restructuration proposé par la direction d'EADS n'est ni réaliste ni crédible, car il obéit à une stratégie plus financière qu'industrielle.
Non, la crise n'est pas derrière nous. Malgré les prouesses techniques et technologiques, les menaces sont bien présentes pour tous les salariés des sites d'Airbus, en France comme en Europe, et les difficultés sont réelles pour tous les sous-traitants et les équipementiers. La commission d'enquête que les députés socialistes demandent permettrait d'évaluer le poids du management pendant la période où M. Forgeard était à la tête de l'entreprise, et ses conséquences dans la chaîne de décision et de production.
Aujourd'hui, le gouvernement français ne peut rester passif : ce serait coupable pour l'emploi, pour les entreprises et les territoires concernés.
Monsieur le Premier ministre, le gouvernement allemand envisage de soutenir activement Airbus. Au-delà de vos simples déclarations d'intention pour minimiser la crise, y êtes-vous prêt, l'État étant un actionnaire de référence d'EADS ? Tous les sous-traitants d'Airbus vont connaître des difficultés considérables. Allez-vous, monsieur le Premier ministre, mettre en oeuvre un plan de soutien spécifique pour les aider à faire face aux décisions de la direction d'EADS ? Enfin, soutiendrez-vous toutes les initiatives envisageables, qu'il s'agisse d'avances remboursables, de financement de l'innovation ou de recherche duale, civile et militaire ? Merci de répondre à ces trois questions. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Thierry Breton, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Comme vous le savez, monsieur Cohen, le projet d'A380 est essentiel pour la France et pour l'Europe. J'en veux pour preuve la présence du président-directeur général d'Airbus - qui est aussi désormais co-président d'EADS, ce dont nous nous réjouissons - aux côtés du Président de la République lors de son déplacement en Chine, il y a quelques jours. Comme vous le savez aussi, un contrat très important a été signé à cette occasion, concernant la commande de 150 appareils A320.
M. Jean-Pierre Brard. Heureusement que les Chinois sont là !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. La Chine, je le rappelle, est l'un des plus gros marchés du monde. En 1995, elle ne possédait que 29 avions Airbus, contre 300 aujourd'hui, auxquels il faut ajouter les 150 évoqués.
Plusieurs députés socialistes. Et la question ?
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. C'est là, évidemment, une excellente nouvelle pour l'entreprise, mais aussi pour l'emploi et les sous-traitants,...
M. Henri Emmanuelli. Pas du tout !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ...puisque toutes les pièces seront fabriquées dans les usines européennes, et en particulier dans celle de Toulouse.
Quoi qu'il arrive, Airbus est et restera un grand succès européen.
M. Henri Emmanuelli. Mais qu'est-ce que vous racontez ? Répondez aux trois questions qui vous ont été posées !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Il est vrai que l'entreprise a connu des problèmes : nous en avons souvent parlé dans cet hémicycle. L'appareil A380, plus grand porteur au monde, a nécessité des ajustements ; personne ne l'a nié.
Désormais, ces problèmes sont sur la table, et un projet de restructuration a été discuté avec les uns et les autres.
M. Jean-Pierre Brard. Ces propos sont bien embrouillés !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Je le répète : le Gouvernement fait toute confiance au président-directeur général d'Airbus, Louis Gallois, pour mener à bien ce projet qui a été approuvé par tous les actionnaires,...
Mme Chantal Robin-Rodrigo. Que faites-vous pour les salariés ?
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ...et qui permettra à Airbus de rester le premier constructeur aéronautique du monde. (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Henri Emmanuelli. Vous n'avez répondu à aucune des questions !

Données clés

Auteur : M. Pierre Cohen

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Industrie

Ministère interrogé : économie

Ministère répondant : économie

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 1er novembre 2006

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