Question écrite n° 15033 :
taxe d'aide au commerce et à l'artisanat

13e Législature

Question de : Mme Laure de La Raudière
Eure-et-Loir (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Mme Laure de La Raudière attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé de la consommation et du tourisme sur l'avenir de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA). En effet, certaines entreprises dénoncent l'iniquité relative à l'affectation de cet impôt : l'objectif premier de cet impôt était d'aider le commerce et l'artisanat. Or, sur les 600 millions perçus au titre de la TACA, seuls 75 millions sont consacrés au FISAC. Par ailleurs, la forte augmentation de cette taxe (168 % dans le PLF 2004, qui a fait l'objet d'une rectification partielle en 2006, mais pas sur la tranche 3) a grandement contribué à fragiliser la santé financière de certaines entreprises, notamment les entreprises de la distribution et des services de l'automobile. Aussi, elle souhaiterait savoir si le Gouvernement envisage une révision profonde de la TACA (assiette, taux, barèmes...) ou bien de mieux prendre en compte les secteurs historiquement les plus touchés en raison de leurs forts besoins en surface.

Réponse publiée le 6 mai 2008

À la suite de la suppression de la taxe sur les achats de viande (TAV), le Gouvernement a été conduit en 2004 à réviser à la hausse les taux de la TACA. Globalement, l'effet combiné de ces deux mesures s'est traduit par une diminution notable de la pression fiscale pour le commerce et l'artisanat : alors que le montant cumulé de la TAV et de la TACA s'élevait à 773 millions d'euros en 2003, le produit de la TACA a été de 595 millions d'euros en 2006. Sensible aux difficultés que certains commerçants du secteur non alimentaire ont pu rencontrer face à cette augmentation, le Gouvernement a travaillé en relation avec le Parlement et proposé deux modifications de la TACA. Ainsi, les taux pour les commerces dont le chiffre d'affaires au mètre carré est le moins élevé ont été abaissés de 20 % à compter du 1er janvier 2006, puis à nouveau de 10 % à compter du 1er janvier 2007. Le coût annuel de ces mesures est évalué à soixante-dix-huit millions d'euros. S'y ajoutent divers dispositifs d'exonération qui contribuent à fortement réduire la pression fiscale pesant sur le commerce local : les commerces réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 460 000 euros hors taxes, soit plus de 90 % des commerces recensés en France, ne sont ainsi pas assujettis à cette taxe, tandis que ceux qui réalisent un chiffre d'affaires annuel au mètre carré inférieur à 1 500 euros se voient appliquer un taux minoré. En ce qui concerne la situation particulière des entreprises de la distribution et des services de l'automobile, il importe de rappeler que pour les commerces ayant une surface de vente et un chiffre d'affaires annuel au mètre carré modestes et les établissements dont l'activité requiert des surfaces anormalement élevées, tels les concessionnaires automobiles, des réductions de taux de - 20 % pour le premier cas et de - 30 % pour le second sont opérées. La réduction de taux est même portée à - 50 % lorsque l'établissement relève des deux catégories. Par ailleurs, la question de la TACA a de nouveau été abordée au Sénat lors de la première lecture du projet de loi de finances pour 2008. Plutôt que d'adopter de nouvelles mesures à portée limitée qui ne résoudraient pas réellement le problème de l'acceptabilité de cette taxe par les commerçants assujettis, le Gouvernement a proposé, début 2008, une évolution plus globale, tenant compte des évolutions récentes du commerce qui pourrait intervenir lors de l'examen du projet de loi de modernisation de l'économie qui sera présenté au printemps prochain.

Données clés

Auteur : Mme Laure de La Raudière

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôts et taxes

Ministère interrogé : Consommation et tourisme

Ministère répondant : Économie, industrie et emploi

Dates :
Question publiée le 22 janvier 2008
Réponse publiée le 6 mai 2008

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