AFPA
Question de :
M. William Dumas
Gard (5e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
M. William Dumas attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur la situation inquiétante de l'association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). La Région Languedoc-Roussillon, consciente des enjeux liés au transfert des financements de l'AFPA de l'État aux régions, a décidé la signature d'une convention d'anticipation État/AFPA/région tripartite le 13 novembre 2006. Cette convention prévoyait le maintien pour 2007 et 2008 d'une subvention de fonctionnement général permettant à l'AFPA la poursuite de ses actions de formation destinées aux demandeurs d'emploi, du fonctionnement de ses services d'hébergement et de restauration, de l'accompagnement des stagiaires et de leur rémunération. Cette période transitoire devait permettre de préparer l'échéance du 1er janvier 2009, date à laquelle l'AFPA devait être soumise aux règles de droit commun de la formation qui imposent aux régions la passation de marchés publics pour le choix des organismes de formation. La région, au même titre que l'ensemble des régions représentées à l'assemblée des régions de France (ARF), a considéré que la période de deux ans accordée aux régions et à l'AFPA pour se préparer à la concurrence était insuffisante, et que l'AFPA et son personnel se retrouverait dans une situation très difficile. Aussi, craignant pour la pérennité d'un appareil de formation unique dans ses ambitions et indispensable pour les jeunes, les entreprises et l'économie des territoires, et face au constat de l'incapacité de l'État à définir clairement les modalités d'application du transfert prévu par la loi du 13 août 2006, la région Languedoc-Roussillon a décidé de surseoir pour 2009 à la mise en concurrence de l'AFPA pour ses différentes activités transférées et de maintenir le principe d'une subvention. La région Languedoc-Roussillon, ainsi que d'autres régions, a réitéré à Mme la Ministre sa demande de proroger d'une à deux années les conventions tripartites. Aussi, il demande ses intentions en la matière.
Réponse publiée le 23 décembre 2008
L'association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) est un acteur essentiel de la formation professionnelle en France. Les conditions dans lesquelles elle exerce ses activités sont amenées à évoluer du fait de la décentralisation complète de la formation des demandeurs d'emploi, qui sera effective au le 1er janvier 2009, et d'une soumission plus directe aux règles de la concurrence, comme vient de le rappeler le Conseil de la concurrence dans un avis en date du 18 juin 2008. Ces évolutions suscitent des inquiétudes que le Gouvernement entend et comprend. C'est la raison pour laquelle il s'attache à ce que des réponses précises soient apportées d'ici à l'automne par la gouvernance aux questions qui se posent concernant les orientations stratégiques de l'institution et son positionnement. Dans cette perspective, des échanges réguliers ont lieu avec l'Association des régions de France et les partenaires sociaux afin de préciser le cadre juridique et financier dans lequel doit se construire le plan stratégique de l'AFPA pour les cinq prochaines années. Comme le ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi l'a indiqué devant la représentation nationale en début d'année, la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) a animé, en mars dernier, un groupe de travail associant l'Association des régions de France et quelques représentants des régions. Ce groupe a eu pour objectif principal de sécuriser la passation des marchés publics de formation professionnelle et, à cette fin, de fournir aux régions une boîte à outils souple, simple et sûre. Dans ce cadre, la DGEFP a clairement rappelé que la formation professionnelle est une activité économique pour laquelle la passation de marchés publics doit être le mode principal d'intervention, complété, à titre subsidiaire, par l'octroi limité de subventions. C'est bien en considérant ce cadre juridique en vigueur, précisément défini par les règles communautaires, que le ministre a adressé au président de l'Association des régions de France le 7 mai dernier les outils méthodologiques concrets permettant aux collectivités de garantir les procédures d'achat public de prestations de formation professionnelle, issus des travaux de ce groupe de travail. Ces procédures permettront de structurer une offre régionale de formation de qualité, prenant en compte les besoins des actifs en mobilité professionnelle et des entreprises qui recrutent. Cette offre pourra, selon le besoin des régions, être complétée par une palette de prestations associées à la formation, pour permettre aux demandeurs d'emploi de recevoir une formation, qualifiante dans les meilleures conditions possibles. Par ailleurs, sans préjuger des orientations et choix qui seront retenus dans le courant de l'automne, trois points doivent être soulignés avec force. D'abord, le Gouvernement est attaché au principe d'une AFPA nationale et à sa gouvernance tripartite associant l'État, les régions et les partenaires sociaux. La décentralisation de l'organisation et du financement des stages de cet organisme, qui sera effective au 1er janvier 2009, n'implique pas pour le Gouvernement une remise en cause de cette organisation. Ensuite, si les règles communautaires et nationales imposent à l'AFPA de se soumettre aux règles de concurrence pour une large partie de ses activités, l'État accompagnera, dans le cadre d'un nouveau contrat de progrès pour cinq ans, ces nécessaires évolutions. Enfin, l'AFPA de demain doit reposer sur des bases économiques, financières et juridiques solides, ce qui suppose de réfléchir de manière approfondie à un schéma d'ensemble incluant les problématiques d'amélioration de la productivité, d'utilisation du patrimoine et de repositionnement des services d'orientation professionnelle. L'AFPA a de nombreux atouts. Elle est riche d'une grande expérience en matière de formation qualifiante et certifiante des demandeurs d'emploi. À ce titre, elle est et doit rester un acteur important d'un service public de l'emploi rénové.
Auteur : M. William Dumas
Type de question : Question écrite
Rubrique : Formation professionnelle
Ministère interrogé : Économie, industrie et emploi
Ministère répondant : Économie, industrie et emploi
Dates :
Question publiée le 14 octobre 2008
Réponse publiée le 23 décembre 2008