ostréiculture
Question de :
Mme Annick Le Loch
Finistère (7e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Mme Annick Le Loch attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur la gravité des difficultés rencontrées par l'ostréiculture française et l'attente des professionnels d'une mobilisation publique les associant étroitement. Confronté en 2008 à une crise de mortalité de l'huître creuse sans précédent depuis 30 ans, l'ensemble des professionnels attend des administrations concernées et du milieu scientifique des éclairages quant à son origine et le dégagement d'orientations visant à anticiper et prévenir les prochaines crises. Dans le cadre de son nouveau contrat quadriennal 2009-2012, l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) a mis en place une nouvelle programmation de recherche « Aquaculture durable » dont l'objectif est d'assurer la pérennité et la durabilité de la filière ostréicole. À cet effet, l'Institut préconise la création d'un véritable observatoire des ressources conchylicoles. En outre, le projet « observation, analyse et prévisions des performances conchylicoles » doit traiter les aspects liés à l'épidémiologie et à l'analyse de risques afin de pouvoir proposer des outils de gestion de l'activité conchylicole. Elle souhaite connaître l'état d'avancement de la mise en oeuvre de ce programme, les moyens spécifiques que le Gouvernement entend donner à l'Institut pour dégager et communiquer les avancées les plus rapides à la profession. Elle souhaite en outre savoir quelles initiatives sont prises pour développer des actions collectives rassemblant professionnels, administrations et scientifiques alors que l'Ifremer reconnaît avoir constaté à l'occasion de la crise de 2008 la faiblesse de connaissances actualisées des pratiques de l'ostréiculture (type d'élevage, densité, transferts des lots d'huîtres entre bassins de production) et que les professionnels, dans leur diversité croissante, souhaitent être associés étroitement à l'effort de recherche nécessaire à la sauvegarde de l'ostréiculture française.
Réponse publiée le 18 août 2009
Le secteur de l'ostréiculture a connu en 2008 des mortalités d'une ampleur exceptionnelle, qui ont concerné essentiellement le naissain et les juvéniles et ont touché l'ensemble des bassins de production français. La survenue de nouvelles mortalités depuis début mai, qui présentent des caractéristiques similaires à celles de 2008, nécessite d'engager tous les travaux pour préserver l'avenir de la production ostréicole française. Afin de soutenir les entreprises ostréicoles touchées en 2008 par des mortalités sans commune mesure avec les épisodes de mortalité observés de façon récurrente en période estivale, un important dispositif d'accompagnement a été mis en place dès la fin de l'été 2008. L'État est ainsi intervenu à hauteur de 40 millions d'euros, dont 34 millions au titre des calamités agricoles. Ces aides ont notamment permis la reconstitution du cheptel disparu. Le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche a souhaité que l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER) mobilise tous les moyens disponibles pour poursuivre les recherches engagées en 2008, et le tienne informé des mesures concrètes mises en oeuvre pour, d'une part, répondre aux préoccupations de la profession ostréicole et, d'autre part, apporter un appui scientifique et technique à la décision des services administratifs. Un représentant officiel a été désigné au sein d'IFREMER pour coordonner les actions menées au sein de I'IFREMER et assurer la communication externe, auprès des professionnels comme de l'administration. Enfin, il est apparu nécessaire que l'IFREMER engage un partenariat avec toutes les structures de recherche et d'expérimentation impliquées sur ce sujet afin de déterminer les causes de ces phénomènes de mortalité et d'identifier des pistes pour préserver la production. Les premières conclusions des études menées mettent en avant la conjonction de facteurs environnementaux fragilisant les huîtres et les rendant plus sensibles à des agents pathogènes (virus et/ou bactéries) « opportunistes ». Afin de valider ces hypothèses, l'IFREMER a par ailleurs engagé sur l'ensemble des secteurs impactés une étude épidémiologique, qui doit permettre de déterminer les causes et les déterminants possibles des mortalités constatées. En outre, a été mis en place, depuis le début de l'année 2009, un observatoire de la ressource conchylicole, dont l'objectif est notamment, au travers d'observations réalisées sur 13 sites ateliers répartis dans les différents bassins de production, l'acquisition de manière pérenne des données de croissance, de survie et de reproduction des huîtres creuses de différents âges, origines et dans différents environnements représentatifs de la production nationale. Enfin, l'IFREMER a engagé des réflexions, en concertation avec la profession ostréicole et les administrations concernées, sur les perspectives d'introduction de nouvelles souches d'huîtres et la sélection d'animaux plus résistants aux mortalités. Le ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche apporte une contribution financière à ces programmes de recherche au travers de la convention relative au concours apporté par l'IFREMER au ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche en matière de maîtrise d'ouvrage et d'expertise halieutique et aquacole en 2009.
Auteur : Mme Annick Le Loch
Type de question : Question écrite
Rubrique : Aquaculture et pêche professionnelle
Ministère interrogé : Alimentation, agriculture et pêche
Ministère répondant : Alimentation, agriculture et pêche
Dates :
Question publiée le 7 juillet 2009
Réponse publiée le 18 août 2009