Question écrite n° 93805 :
politique de l'emploi

13e Législature

Question de : Mme Michèle Delaunay
Gironde (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Mme Michèle Delaunay attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur l'annonce de l'arrêt des financements d'une grande majorité des contrats d'accompagnement à l'emploi et des contrats uniques d'insertion. Cette annonce provoque aujourd'hui une vague d'incompréhension et d'inquiétude auprès de nombreux Bordelais comme auprès des associations. Plusieurs personnes sans emploi qui croyaient être sur le point de signer un CAE ou un CUI ainsi que des responsables associatifs souhaitant renouveler leurs salariés en CAE ou CUI ou contractualiser une nouvelle embauche se trouvent aujourd'hui sans solution. Le désarroi des chômeurs en passe de signer un CAE ou un CUI n'est que trop compréhensible. Après des mois, voire des années, marquées par de très nombreuses et infructueuses démarches, ils pensaient avoir retrouvé un emploi. Ils ne peuvent aujourd'hui que ressentir colère et angoisse à l'annonce de cette cessation de financement. Les associations sont elles aussi dans l'incrédulité et l'inquiétude. Disposant de recettes limitées, les CAE et CUI leur permettent de maintenir et de développer leur activité. Leur survie est bien souvent dépendante de ces aides à l'embauche. En ces temps où la crise frappe durement les plus fragiles, la suppression de la grande majorité des CAE et CUI recentrés, faute de financements, sur le soutien aux auxiliaires de vie scolaire de l'éducation nationale pour aider les enfants handicapés et sur l'appui aux ateliers et chantiers d'insertion, aggrave les difficultés d'accès à l'emploi. Le Gouvernement a annoncé faire du maintien dans l'emploi, de l'emploi des jeunes et de la création d'emploi une de ses priorités. La décision qui vient d'être prise contrevient en tout point à cette annonce. À la fin du mois d'octobre 2010, 17 548 CAE avaient été signés en Aquitaine sur l'objectif de 19 026 fixé par la direction générale de l'emploi et de la formation. Ces contrats sont « victimes de leur succès » ce qui démontre bien l'importance du besoin auxquels ils répondaient et le manque qui va résulter de leurs suppressions. Au regard de ces éléments il apparaît indispensable de revoir la décision qui va être prise et pour le moins d'en limiter les effets délétères. Elle lui demande quelle solution transitoire sera apportée aux personnes dont les contrats n'ont pu être reconduits ou signés en 2010. Elle l'interroge sur le renouvellement en 2011 de ces contrats ainsi que sur le montant de l'aide de l'État pour les CAE et les CUI pour l'année à venir.

Réponse publiée le 8 février 2011

Le ministre du travail, de l'emploi et de la santé a pris connaissance avec intérêt de la question relative aux dispositions concernant les contrats uniques d'insertion (CUI). La programmation pour 2010, fixée initialement à 360 000 contrats dans le secteur non marchand, a été abondée en cours d'année pour atteindre le montant de 400 000 contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE), le plus élevé depuis de nombreuses années. Ce volume témoigne de l'engagement fort du Gouvernement pour continuer à faire face à la crise économique. Après une année de forte mobilisation en 2009 (avec 380 000 contrats CAE effectivement conclus), près de 520 000 contrats aidés auront été mobilisés au total durant l'année 2010, si l'on y ajoute les contrats initiative emploi (CIE). En raison des besoins importants des employeurs (associations, communes, ateliers et chantiers d'insertion [ACI], etc.) et des personnes en difficulté d'accès à l'emploi, ainsi que des taux élevés de prise en charge des rémunérations, le rythme des prescriptions a été très élevé et certaines régions ont atteint leur enveloppe annuelle dès le mois d'octobre. Par conséquent, en fin d'exercice, un recentrage sur les embauches prioritaires a dû être opéré pour tenir compte des contraintes budgétaires. Toutefois, afin de ne pas interrompre brutalement les recrutements et de ne pas pénaliser les employeurs qui mettent en oeuvre ces outils d'insertion, un recensement des besoins incompressibles a été réalisé et des enveloppes complémentaires ont été attribuées aux régions déficitaires pour faire face aux priorités, par exemple assurer les renouvellements des CAE dans les ACI, les renouvellements d'assistants de vie scolaire (AVS) dans l'éducation nationale ou honorer les engagements pris à l'égard des conseils généraux en faveur des personnes bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Les 340 000 entrées prévues en 2011 témoignent de la poursuite de l'engagement du Gouvernement et sont cohérentes avec la perspective d'une amélioration de la situation économique dans l'année qui vient.

Données clés

Auteur : Mme Michèle Delaunay

Type de question : Question écrite

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : Travail, emploi et santé

Ministère répondant : Travail, emploi et santé

Dates :
Question publiée le 23 novembre 2010
Réponse publiée le 8 février 2011

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