Question au Gouvernement n° 1366 :
lait

13e Législature

Question de : M. Yannick Favennec
Mayenne (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 3 juin 2009

CRISE DE LA PRODUCTION LAITIÈRE

M. le président. La parole est à M. Yannick Favennec, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Yannick Favennec. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche.
Monsieur le ministre, hier, dans ma circonscription du nord de la Mayenne, lors d'un comice agricole, j'ai rencontré nombre de producteurs laitiers en colère parce que particulièrement inquiets et désabusés.
M. Christian Paul. Ils ont raison !
M. Yannick Favennec. Aujourd'hui, au moment où je vous pose cette question, des milliers de producteurs de tout le grand Ouest sont rassemblés à Laval, afin d'exprimer leur désarroi.
Leurs exploitations sont en grande difficulté, car ils ont subi une baisse de 30 % du prix du lait en un an. Actuellement, il faut le dire, ils produisent à perte. Certains, notamment parmi les plus jeunes, risquent de ne jamais s'en remettre.
Grâce à la médiation que vous avez mise en place, le dialogue a été renoué au sein de la filière laitière.
M. Jean Glavany. Vous l'avez supprimée !
M. Yannick Favennec. À l'heure qu'il est, se déroule la réunion de la dernière chance.
Monsieur le ministre, je sais qu'avec le Premier ministre, vous mettez tout en oeuvre pour qu'un accord sur un prix du lait juste et équitable pour les producteurs soit enfin trouvé. Mais, en cas d'échec de cette négociation, quelles initiatives comptez-vous prendre afin de sortir ce secteur d'une crise qui n'a que trop duré ?
Cette sortie de crise passe aussi par une régulation indispensable de la filière, qui ne peut intervenir que par des décisions européennes, notamment par la mise en oeuvre d'une gestion maîtrisée des volumes de production.
Que comptez-vous faire, monsieur le ministre, pour donner aux producteurs de lait de véritables perspectives d'avenir, allant au-delà de la nécessaire rentabilité de leur exploitation ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Luc Chatel, secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation, porte-parole du Gouvernement.
M. Luc Chatel, secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le député Yannick Favennec, vous me permettrez tout d'abord d'excuser M. Michel Barnier, qui participe actuellement au conseil des ministres de l'agriculture à Prague, et dont l'attention est naturellement totalement concentrée (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR)...
M. Patrick Roy. Comme le lait !
M. Luc Chatel, secrétaire d'État....sur ce sujet de la crise laitière.
Monsieur le député Favennec, vous connaissez bien ce sujet et vous savez que, depuis plusieurs jours, le Gouvernement a multiplié les initiatives, afin de répondre à l'inquiétude des producteurs de lait.
D'abord, vous l'avez rappelé, nous avons constitué une médiation qui a permis de renouer les fils du dialogue : les différents acteurs qui ne se parlaient plus se sont réunis jeudi dernier et ils vont encore se retrouver cet après-midi. Nous souhaitons qu'ils puissent trouver un accord sur un juste prix du lait qui permette de rémunérer à sa juste valeur le travail des producteurs de lait...
M. Maxime Gremetz. Vous les tuez !
M. Luc Chatel, secrétaire d'État. ...qui doivent pouvoir vivre du fruit de leur labeur.
Le Gouvernement a aussi fixé un cadre réglementaire nouveau où l'interprofession trouvera toute sa part...
M. Christian Bataille. Bridel aussi !
M. Luc Chatel, secrétaire d'État. ... en fixant une direction nationale, avec un indice de prix qui servira de base aux négociations régionales ou partenariales.
M. Maxime Gremetz. Des faits !
M. Luc Chatel, secrétaire d'État. Ensuite, Michel Barnier a obtenu plusieurs gestes de la part de la Commission : le versement de 70 % des aides directes à la filière au 16 octobre prochain - le Premier ministre l'a confirmé - ; l'avancement de la clause de rendez-vous qui doit traiter de l'avenir après 2015.
M. Christian Bataille. Vous n'êtes pas convaincants !
M. Luc Chatel, secrétaire d'État. On ne peut en effet imaginer une filière laitière totalement dérégulée. Si les quotas sont supprimés, il faut des systèmes de régulation structurés et organisés au niveau européen (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.)
Enfin, avec Christine Lagarde, nous avons organisé des contrôles dans les centrales d'achat de la grande distribution, afin de vérifier la formation des prix du lait.
M. Christian Bataille. C'est l'anarchie libérale !
M. Luc Chatel, secrétaire d'État. On ne peut pas continuer à voir des prix à la production baisser éternellement, alors que les consommateurs - je me tourne vers Jean-Paul Charié - ne les voient jamais baisser. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. Yannick Favennec

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Élevage

Ministère interrogé : Industrie et consommation

Ministère répondant : Industrie et consommation

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 3 juin 2009

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