chômage
Question de :
M. Michel Lefait
Pas-de-Calais (8e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 7 octobre 2009
EMPLOI DES JEUNES
M. le président. La parole est à M. Michel Lefait, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.M. Michel Lefait. Monsieur le secrétaire d'État à l'emploi, à la fin du mois d'octobre, 650 000 jeunes de plus, diplômés ou non, se retrouveront sur le marché du travail. Vous aurez compris que je veux à nouveau vous alerter sur l'extrême gravité du chômage des jeunes, qui explose et reste l'une des plaies ouvertes de notre société. Depuis des mois, à grand renfort de publicité, vous multipliez les dispositifs et les plans censés lutter contre ce fléau. Mais ils se révèlent tous plus inopérants les uns que les autres.
M. Patrick Roy. Hélas !
M. Michel Lefait. Décrets d'application retardés, entreprises et public mal ciblés, mesures mal calibrées : force est de constater que votre politique pour l'emploi des jeunes est marquée du sceau de l'échec et de l'inefficacité ! Je n'en veux pour preuve que la mesure-phare de votre dernier plan, bâti à la hâte en avril dernier : la prime à l'embauche des stagiaires en CDI : elle connaît à ce jour un flop retentissant ! Et ce ne sont pas les mesurettes ni les remèdes homéopathiques annoncés à Avignon la semaine dernière, et qui concernent moins d'un jeune sur dix, qui inverseront la tendance. Non, monsieur le secrétaire d'État, ce n'est pas d'un RSA au rabais - qui ne s'adresse d'ailleurs qu'à une infime minorité - que notre jeunesse a besoin, mais d'un emploi stable avec un vrai salaire !
Devant un aussi maigre bilan et l'insupportable angoisse de tous ces jeunes qui se voient condamnés à une précarité sans fin, ma question sera aussi simple que leur impatience est grande : quand reconnaîtrez-vous que les solutions que vous avez appliquées jusqu'ici sont hors de proportion avec l'ampleur du désastre ? Quand prendrez-vous la véritable mesure du drame qui touche notre jeunesse désespérée de n'avoir aucune perspective d'avenir ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
M. le président. La parole est à M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'emploi.
M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'emploi. Monsieur Lefait, sur la question de l'emploi des jeunes, nous n'avons pas attendu pour agir. Sur ce point au moins, votre intervention était équitable : vous avez reconnu que, dès avril, un plan d'urgence pour l'emploi des jeunes a été adopté. Depuis, conformément à ce que m'a demandé Christine Lagarde, j'ai travaillé d'arrache-pied sur le terrain avec les missions locales, les partenaires sociaux et les entreprises, ainsi qu'avec les organismes d'apprentissage - qui apprécieront la façon dont vous avez salué leur travail -, pour mettre en oeuvre les mesures du plan. Où en sommes-nous ?
S'agissant de l'apprentissage, nous avions un risque d'effondrement des entrées : en août, elles ont doublé par rapport à juillet, et, en septembre, nous sommes quasiment au même niveau qu'avant la crise.
Pour ce qui est du dispositif " zéro charges ", destiné à faciliter l'embauche de jeunes dans les très petites entreprises, un dispositif simple et apprécié sur le terrain, j'indique que la moitié des 500 000 embauches ont bénéficié à des jeunes. Je suppose que ce sujet vous intéresse, monsieur Lefait, et que vous avez donc noté que les résultats ne se sont pas fait attendre : alors que nous avions de très mauvais chiffres pour le premier trimestre de l'année 2009, l'emploi des jeunes a beaucoup mieux résisté sur le deuxième trimestre et au début du troisième.
M. Maxime Gremetz. Arrêtez ! Le mensonge a des limites !
M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État. Cela étant, il est hors de question de se satisfaire de la situation actuelle. Le Président de la République souhaite que nous avancions, d'une part, sur le sujet de l'autonomie et, d'autre part, dans le renforcement des mesures favorisant l'apprentissage parce que ce sont de vraies mesures de soutien à l'emploi des jeunes.
Monsieur le député, je comprends que vous éprouviez des remords en la matière. En effet, les socialistes se sont contentés de deux propositions vis-à-vis des jeunes : ou bien les inviter à rester un peu plus longtemps sur les bancs de l'université pour éviter d'encombrer les statistiques du chômage (Protestations sur les bancs du groupe SRC) ; ou bien les cantonner dans des emplois-jeunes qui étaient des emplois sans lendemain. (Mêmes mouvements.) Nous, nous préférons miser sur l'apprentissage et sur le premier accès à l'emploi, clef de l'autonomie. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. Maxime Gremetz. Quelle arrogance !
Auteur : M. Michel Lefait
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : Emploi
Ministère répondant : Emploi
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 7 octobre 2009