grippe
Question de :
Mme Catherine Lemorton
Haute-Garonne (1re circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 11 novembre 2009
CAMPAGNE DE VACCINATION CONTRE LA GRIPPE A
M. le président. La parole est à Mme Catherine Lemorton, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.Mme Catherine Lemorton. Monsieur le président, ma question s'adresse à Mme la ministre de la santé.
Madame la ministre, la campagne de vaccination massive contre la grippe A commence après-demain, 12 novembre. En juillet dernier, vous avez passé une commande ferme de 94 millions de doses de vaccin, pour un montant de près de 800 millions d'euros. Vous avez affirmé vouloir en réserver 10 % pour les pays qui en auraient besoin, conservant pour le nôtre quelque 85 millions d'unités.
Maintenez-vous qu'il faudra deux injections à trois semaines d'intervalle pour que le vaccin soit efficace, alors que des essais cliniques montrent qu'une injection suffirait ? Comment pourrez-vous faire vacciner 43 millions de personnes deux fois en quatre mois seulement ? Combien y a-t-il aujourd'hui de professionnels de santé volontaires pour vacciner ces millions de Français ?
Pourquoi les enfants de six mois à vingt-quatre mois, ainsi que les femmes enceintes, pourtant publics prioritaires de votre campagne de vaccination, sont-ils obligés d'attendre encore trois semaines la mise sur le marché d'un vaccin sans adjuvant, alors que la pandémie est là ? Y avait-il, dans le contrat signé avec le laboratoire, des clauses concernant la date de livraison ainsi que des pénalités de retard ?
Pouvez-vous nous dire comment seront pris en compte les effets secondaires à long terme (Protestations sur plusieurs bancs du groupe UMP), afin de ne pas reproduire la situation vécue lors de la vaccination massive contre l'hépatite B du temps de M. Douste-Blazy ? C'est là, je vous le rappelle, l'une des raisons de la défiance de nos concitoyens.
À trop vouloir en faire, on peut aussi mal faire ! (Nouvelles protestations sur les bancs du groupe UMP.) Il est encore temps de rassurer les Français en répondant à toutes ces questions. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports. Madame la députée, nous sommes confrontés à la première pandémie du XXIe siècle, à la première pandémie grippale. C'est une question de santé publique, pas de politique politicienne. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Cette grippe, extrêmement contagieuse, présente des formes graves qui attaquent particulièrement les publics sensibles - jeunes enfants, femmes enceintes. La meilleure façon de s'en protéger, c'est le vaccin.
C'est pourquoi le Gouvernement a décidé de proposer à tous nos compatriotes qui le souhaitent de se faire vacciner. La campagne de vaccination commencera après-demain.
M. Maxime Gremetz. Professeur Debré, venez au secours !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. Vous avez posé une excellente question : faudra-t-il une ou deux injections ? Pour l'instant, nous avons constaté une bonne réponse immunitaire avec une seule injection, mais nous ne savons pas si elle sera durable. Les autorités sanitaires suivent la question avec beaucoup d'attention. Nous avons le temps : pour qu'il y ait une deuxième injection, il faut qu'il y en ait eu une première. (Rires et applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. Jean Glavany. Quel talent !
M. Maxime Gremetz. C'est une pharmacienne qui le dit !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. Nous allons donc surveiller avec beaucoup de soin si la réponse immunitaire est durable. Si tel est le cas, bien entendu, une seule injection suffira.
Cela ne nous cause aucun souci, car de nombreux pays moins précautionneux que nous tapent à notre porte pour nous racheter les vaccins.
M. Albert Facon. Marché noir !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. Quant à l'adhésion des professionnels de santé, elle augmente. C'est ainsi, par exemple, madame Lemorton, que 55 % des médecins du CHU de Toulouse sont d'ores et déjà vaccinés. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Auteur : Mme Catherine Lemorton
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : Santé et sports
Ministère répondant : Santé et sports
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 11 novembre 2009