Question au Gouvernement n° 177 :
Bangladesh

13e Législature

Question de : Mme Chantal Bourragué
Gironde (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 21 novembre 2007

SITUATION AU BANGLADESH

M. le président. La parole est à Mme Chantal Bourragué, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
Mme Chantal Bourragué. Ma question s'adresse à Mme Rama Yade, secrétaire d'État auprès du ministre des affaires étrangères et européennes, chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme.
Madame la secrétaire d'État, le Bangladesh pleure aujourd'hui ses morts après avoir été la proie d'une catastrophe climatique. Jeudi 15 novembre, Sidr, un cyclone de catégorie 4, a ravagé le sud du pays, faisant plus de 3 500 victimes sur son passage. Ce n'est là qu'un bilan provisoire, le Croissant Rouge estimant le bilan définitif plus proche de 10 000 victimes. Ce cyclone a touché plus de quatre millions de personnes et fait près de 300 000 sans-abri. 300 000 maisons ont été complètement détruites et plus de 600 000 autres gravement endommagées. La plus grande partie des cultures a été totalement ravagée.
Ce nouveau drame humanitaire va aggraver la situation d'un pays déjà en proie à de lourdes difficultés. Le Bangladesh, qui figure parmi les pays les plus pauvres du monde, est également l'un des plus peuplés, avec 150 millions d'habitants pour une superficie de 144 000 kilomètres carrés, soit le tiers de la France.
Depuis lundi, les secouristes se sont lancés dans une véritable course contre la montre pour acheminer vivres et médicaments aux millions de sinistrés. Leur tâche est rendue difficile par la configuration géographique du Bangladesh. Nombre de villages, isolés, sont particulièrement difficiles d'accès, et près de 200 îles n'ont pas encore été atteintes par les secours.
Face à cette nouvelle catastrophe, la communauté internationale doit plus que jamais se mobiliser. L'Arabie Saoudite a déjà annoncé l'octroi d'une aide d'urgence...
M. Roland Muzeau. Ah ! La démocratie !
Mme Chantal Bourragué. ...tout comme les Etats-Unis, ainsi qu'un certain nombre de partenaires européens.
Les Bengalis vont porter longtemps le deuil de ce nouveau ravage de la nature. Les images sont terribles, la situation alarmante. Au deuil, à la faim et à la soif s'ajoute le risque d'épidémie de choléra. La France ne peut rester sourde à la détresse de ces milliers de familles. Alors que le bilan s'alourdit d'heure en heure, pouvez-vous nous dire, madame la secrétaire d'État, quelles mesures le gouvernement français envisage de prendre afin de venir en aide à cette population ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme.
Mme Rama Yade, secrétaire d'État chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme. Madame la députée, je comprends votre émotion, que partage toute la France : nous ne pouvons rester insensibles à la nouvelle catastrophe qui vient de frapper le Bangladesh et de plonger ses habitants dans la détresse. Depuis 130 ans, c'est la deuxième catastrophe naturelle la plus grave qui ait frappé ce pays : on recense déjà plus de 3 000 victimes, et le bilan ne cesse de s'alourdir à mesure que les secours accèdent aux zones sinistrées. Au total, plus de 7 millions de personnes ont été touchées.
Dès ce week-end, le Gouvernement a affirmé sa totale solidarité avec le Bangladesh...
M. Roland Muzeau. Il faut envoyer Kouchner !
Mme la secrétaire d'État chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme. ...et sa pleine disponibilité pour répondre aux besoins de ce pays.
Une première aide d'urgence, d'un montant de 600 000 euros, a été mise en place par la France dès dimanche matin.
M. Jean-Pierre Brard. Avec ça, ils vont aller loin !
Mme la secrétaire d'État chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme. Une moitié de cette aide sera consacrée à l'aide alimentaire tandis que l'autre ira à une ONG franco-bangladaise présente sur place. Par ailleurs, la France contribuera à l'aide européenne à hauteur de 6,5 millions d'euros.
M. Jean-Pierre Brard. Ça représente combien de sacs de riz ?
Mme la secrétaire d'État chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme. La délégation à l'action humanitaire du ministère est en contact permanent avec les ONG et la Croix Rouge. Des organisations humanitaires françaises et internationales sont déjà sur place, où elles travaillent sans relâche depuis dimanche ; plusieurs autres nous ont fait part de leur disponibilité.
L'action sur place est difficile : les zones touchées et les sinistrés sont dispersés, et les voies d'accès souvent inutilisables. L'aide doit être d'autant plus coordonnée, rationnelle et adaptée aux besoins du pays. Comme vous le voyez, la France ne ménage pas ses efforts et continuera à le faire tant que la situation l'exigera. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur quelques bancs du groupe Nouveau Centre.)
M. Jean-Pierre Brard. Tout ça manque un peu d'émotion !

Données clés

Auteur : Mme Chantal Bourragué

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Affaires étrangères et droits de l'homme

Ministère répondant : Affaires étrangères et droits de l'homme

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 21 novembre 2007

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