pouvoir d'achat
Question de :
M. Bruno Le Roux
Seine-Saint-Denis (1re circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 9 décembre 2009
POUVOIR D'ACHAT
M. le président. La parole est à M. Bruno Le Roux, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.M. Bruno Le Roux. Monsieur le Premier ministre, plusieurs millions de nos concitoyens vivent cette fin d'année avec angoisse.
Salariés, retraités ou chômeurs, ils pensent à juste titre que vous n'avez pas pris la mesure de la crise qui constitue pour eux une réalité chaque jour plus dramatique.
L'augmentation du pouvoir d'achat ressemble pour chacun d'entre eux, au mieux à un mensonge, au pire à une escroquerie quand ils voient le maintien des niches fiscales et les cadeaux faits aux plus riches par votre gouvernement, surtout en période de crise, avec le bouclier fiscal. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Pour eux, nous vous demandons une mesure immédiate de 200 euros, pour enfin montrer que votre plan de relance s'adresse aussi à nos concitoyens les plus démunis.
Pour ceux qui, de plus en plus nombreux, sont touchés par le chômage, annoncer pour 2010, comme le fait votre gouvernement, des mesures plus offensives ressemble à un abandon, alors même que vous maintenez cette machine à détruire les emplois sur fonds publics que constitue l'encouragement aux heures supplémentaires. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Pour eux, nous vous demandons un allongement de six mois de la durée d'indemnisation du chômage.
Pour ces salariés modestes, pour ces chômeurs qui vont se trouver en fin de droit, pour ces jeunes installés dans la précarité, qui doutent de l'avenir, pour ces retraités qui voient chaque mois leur vie se dégrader,...
M. Dominique Dord. Démago !
M. Bruno Le Roux. ...allez-vous enfin, en 2009 - le temps vous est compté - mettre en oeuvre ces mesures : 200 euros pour nos concitoyens les plus modestes, un allongement de la durée d'indemnisation du chômage ? Cela ne remédiera pas à l'injustice de votre politique mais cela apportera, pour cette fin d'année, un peu d'espoir à nos concitoyens les plus touchés. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie. Franchement, monsieur Le Roux, arrêtons la démagogie (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC. - Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP) car en matière de coeur et de solidarité à l'égard de nos concitoyens les plus démunis, les mesures les plus pragmatiques sont celles qui ont été prises par le Gouvernement, sous l'impulsion du Premier ministre.
La vérité, c'est que le monde entier a connu une année de crise sans précédent et que la plupart des grandes nations ont suivi l'exemple de la France et des initiatives du gouvernement de François Fillon.
Nous avons mis en place un plan de relance à la fois ambitieux, solidaire et efficace.
M. Bruno Le Roux. Non, pas solidaire !
M. Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie. Ambitieux, parce que 27 milliards d'euros d'investissement, c'était une réponse directe pour soutenir ceux qui craignaient le plus pour leur emploi. Solidaire, parce que le Gouvernement a consacré près de 3 milliards d'euros aux Françaises et aux Français les plus en difficulté et les plus démunis.
M. Christian Paul. En baissant la TVA dans la restauration !
M. Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie. Efficace, parce qu'en cette période de récession, la croissance aura chuté deux fois moins en France que dans la totalité des pays de la zone euro et que nous enregistrons pour la première fois au troisième trimestre une croissance positive de 0,3 %. La consommation a résisté au mois de septembre, avec une augmentation de 1,1 %, et, en octobre, elle est en augmentation de 2,4 %. La prime à la casse à l'automobile a, bien sûr, bénéficié à la plupart de nos ouvriers.
M. Bruno Le Roux. Nous voulons une vraie réponse !
M. Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie. Lors de la visite du Premier ministre en Alsace, monsieur Le Roux, il fallait voir ces milliers d'ouvriers d'Alstom applaudir et remercier le Gouvernement de ses efforts (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) pour comprendre que l'industrie française, les entreprises françaises, l'emploi en France résistent grâce au courage et à la volonté du gouvernement de François Fillon. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur quelques bancs du groupe NC.)
Auteur : M. Bruno Le Roux
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique économique
Ministère interrogé : Industrie
Ministère répondant : Industrie
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 9 décembre 2009