grippe
Question de :
Mme Catherine Lemorton
Haute-Garonne (1re circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 13 janvier 2010
CAMPAGNE DE VACCINATION CONTRE LA GRIPPE A
M. le président. La parole est à Mme Catherine Lemorton, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.Mme Catherine Lemorton. Monsieur le président, ma question s'adresse à Mme la ministre de la santé et des sports.
Madame la ministre, le 22 juillet dernier, au cours d'une audition de la commission des affaires sociales de notre assemblée, au regard des 94 millions d'unités vaccinales contre la grippe A, je vous posais la question suivante : " Avez-vous évalué la logistique humaine nécessaire pour la vaccination de deux fois 47 millions de Français ? "
Le 16 septembre, toujours face à cette commission, vous affirmiez que vous " n'entendiez pas prendre de décision seule " et que " si l'observation, l'expertise et l'analyse sont scientifiques, les décisions sont politiques et, dans l'un et l'autre cas, l'exercice s'enrichit d'être collégial ".
Le 15 décembre, vous affirmiez avoir choisi " la sécurité et la transparence " en préférant avoir recours à des centres de vaccination plutôt qu'aux médecins libéraux. Lors de la même audition, vous annonciez enfin qu'une vaccination durait " vingt minutes en moyenne pour une équipe rodée ", alors que la circulaire du 21 août prévoyait trente injections par heure et par agent vaccinateur.
À quel moment disiez-vous la vérité, madame la ministre ? (Protestations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Le 4 janvier 2010, vous vous défendiez en affirmant que " ce serait à refaire, vous le referiez ". Vous admettrez que c'est pour le moins inquiétant.
M. Richard Mallié. Elle se prend pour qui celle-là ?
Mme Catherine Lemorton. Face à une autre pandémie, refuseriez-vous à nouveau d'accorder aux députés les moyens d'exercer un contrôle sur une campagne de vaccination ? Vous priveriez-vous à nouveau du réseau des médecins de ville ?
Madame la ministre, vous cherchez à vous couvrir en comparant cette pandémie à des crises sanitaires passées qui n'ont rien à voir avec celle-ci. Le principe de précaution doit servir à protéger la population, non à protéger le portefeuille ministériel. (Vives protestations sur les bancs du groupe UMP. - Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Ma question est simple : quand allez-vous accorder aux parlementaires le droit de contrôler cette campagne à travers une mission d'information ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Protestations et quelques claquements de pupitres sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports. Allons, madame Lemorton, ne rejoignez pas les experts de la troisième mi-temps, ce n'est pas digne de vous ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur quelques bancs du groupe NC.) Ne vous vautrez pas dans les charmes de la lucidité a posteriori ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Le Gouvernement a fait des choix à la fois techniques et éthiques ; il a choisi d'être dans le club des pays qui assuraient la protection maximale à leurs concitoyens. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Je remarque d'ailleurs que ce choix n'a jamais été contesté, y compris sur les bancs de la gauche, à l'Assemblée nationale. Dois-je rappeler qu'un député socialiste, à la fin du mois de juillet, trouvait que le Gouvernement français n'en faisait pas assez ? (Mêmes mouvements.)
Oui, nous avons fait, avec d'autres pays comme la Grande-Bretagne, le Canada ou la Suède, le choix de protéger le maximum de nos concitoyens. Nous avons d'ores et déjà vacciné 5,5 millions de personnes contre une grippe qui a déjà fait 230 morts, et nous continuerons cette campagne de vaccination.
Jusqu'à ce jour, des contraintes logistiques nous ont empêchés d'associer la médecine de ville à la campagne de vaccination, pour la protéger. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Rappelez-vous, mesdames, messieurs les députés, la semaine précédant Noël : un million de consultations supplémentaires liées à la grippe et un million de vaccinations à assurer.
M. Philippe Plisson. Baratin !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. Aujourd'hui, nous observons un ralentissement dans la pandémie. Les médecins généralistes sont prêts ; nous travaillons avec eux, nous avons besoin d'eux pour continuer cette campagne de vaccination et assurer la meilleure protection possible à nos concitoyens. Voilà la vérité, madame Lemorton ! Vous devriez vous associer à cette campagne au lieu de la dénigrer ! (" Bravo ! " et applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Applaudissements sur quelques bancs du groupe NC.)
Auteur : Mme Catherine Lemorton
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : Santé et sports
Ministère répondant : Santé et sports
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 13 janvier 2010