Question au Gouvernement n° 1971 :
emploi et activité

13e Législature

Question de : M. Jean-Marc Roubaud
Gard (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 10 février 2010

INDUSTRIE AUTOMOBILE

M. le président. La parole est à M. Jean-Marc Roubaud, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Jean-Marc Roubaud. Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie.
Monsieur le ministre, si le plan de relance a atténué les effets de la crise économique internationale et si notre pays a moins souffert que d'autres - je voudrais, à cet égard, saluer l'action de Patrick Devedjian, auprès duquel j'ai eu l'occasion de travailler (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP) -, il n'en reste pas moins que notre économie continue de détruire des emplois.
Ainsi, je voudrais attirer votre attention sur le problème de la filière automobile. En septembre 2009, vous avez installé une commission chargée de vous remettre un rapport dont les conclusions sont assez pessimistes, puisqu'elle prévoit, pour les deux prochaines années, 25 000 destructions d'emplois chez les équipementiers et 14 000 chez les sous-traitants. Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous dire quelles sont, dans ce contexte difficile, les mesures que vous comptez mettre en oeuvre pour éviter que cette mauvaise nouvelle ne se concrétise ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie.
M. Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie. En 2009, tous les pays développés ont connu une crise économique sans précédent. En France, avec près de 400 000 emplois, l'automobile est le secteur industriel le plus menacé. Sans l'intervention du gouvernement de François Fillon...
Un député du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. Et le Président de la République, il n'a rien fait ?
M. Jean-Pierre Brard. M. Estrosi prépare l'avenir, il zappe Sarkozy !
M. Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie. ...sans la participation de l'État, qui, aux côtés des grands industriels de l'automobile et avec la prime à la casse, a apporté 6,5 milliards d'euros, sans doute n'enregistrerions-nous pas aujourd'hui les bons résultats que voici : ce sont près de 2,8 millions de véhicules qui ont été vendus en 2009, ce qui représente une augmentation de 10 % par rapport à l'année précédente. C'est un record : jamais, depuis 1990, on n'avait vendu autant d'automobiles.
En même temps, nous avons constaté que les sous-traitants de rang 2 et plus, les fournisseurs de composants, rencontraient des difficultés. C'est pourquoi j'ai souhaité commander un rapport à une commission qui, après avoir travaillé avec les partenaires sociaux et toutes les entreprises du secteur automobile, a révélé les chiffres que vous avez rappelés : sur les deux ou trois années qui viennent, les petits sous-traitants risquent de perdre de 25 000 à 50 000 emplois.
Nous avons donc pris des mesures d'anticipation : nous avons créé, au sein du fonds de modernisation des équipementiers automobiles, un fonds de 50 millions d'euros destiné à accompagner les entreprises sous-traitantes de la filière automobile. Nous avons également réuni les états généraux de l'industrie, dont le Président de la République tracera, à la fin du mois de février, les grandes orientations de conclusion.
Il nous faut restructurer nos filières, depuis le donneur d'ordres jusqu'au sous-traitant. Il nous faut notamment veiller à ce que, pour les véhicules du futur, les grands industriels fassent travailler les équipementiers et les sous-traitants français : j'étais ce matin à San Sebastián pour le conseil européen " compétitivité ", où il a été question d'une plateforme unique pour les véhicules électriques. Pour les ouvriers français, travailler et produire en France, cela doit avoir un sens. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. Jean-Marc Roubaud

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Automobiles et cycles

Ministère interrogé : Industrie

Ministère répondant : Industrie

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 10 février 2010

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