Question au Gouvernement n° 2005 :
gouvernement

13e Législature

Question de : M. Patrick Lebreton
Réunion (4e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 18 février 2010

OUTRE-MER

M. le président. La parole est à M. Patrick Lebreton, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Patrick Lebreton. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. J'y associe notamment tous mes collègues députés ultramarins républicains.
Monsieur le Premier ministre, vous nous demandiez, hier, d'être des députés de la nation. À nous, aujourd'hui, de vous demander d'être des ministres de la République ! (" Très bien ! " sur plusieurs bancs des groupes SRC et GDR.)
Mme Penchard est actuellement candidate aux élections régionales en Guadeloupe. À l'occasion d'un meeting dimanche dernier, elle a déclaré, de manière clientéliste, à propos des crédits affectés à l'outre-mer : " Cela me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de La Réunion, au bénéfice de la Martinique ", avant de poursuivre : " Je n'ai envie de servir qu'une population, c'est la population guadeloupéenne ". (" Scandaleux ! " sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Ces propos ont suscité un très vif émoi. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) La candidature de Mme Penchard aux élections régionales est bien entendu légitime, son engagement en faveur de sa région d'origine est naturel. Toutefois, sa charge actuelle est celle de ministre de l'outre-mer, de tout l'outre-mer. Elle aurait dû être ministre non seulement de la Guadeloupe, mais également de la Martinique, de la Guyane, de La Réunion et de Mayotte, de Saint-Pierre et Miquelon et des collectivités du Pacifique. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Or, par ses déclarations, elle indique on ne peut plus clairement qu'elle entend utiliser les moyens ministériels au profit de ses ambitions politiciennes en Guadeloupe et, de fait, qu'elle se désintéresse des autres. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Par ces propos, inadmissibles, Mme Penchard se disqualifie totalement pour continuer à assumer sa charge de ministre de tout l'outre-mer : elle est hors jeu !
Monsieur le Premier ministre, ma question est donc simple : quand allez-vous annoncer la démission de Mme Penchard ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR. - Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. François Fillon, Premier ministre. (" Pin-pon ! Pin-Pon ! " sur les bancs du groupe SRC.)
M. François Fillon, Premier ministre. Monsieur le député, cette petite polémique est dérisoire ! (Vives exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
M. Jean Glavany. Pas toi, Fillon !
M. François Fillon, Premier ministre. Extraire d'un discours une phrase pour tenter de jeter le discrédit sur la politique du Gouvernement pour l'outre-mer est contraire à l'esprit que je me fais de la démocratie. (Protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
M. le président. Chers collègues, calmez-vous !
M. François Fillon, Premier ministre. La vérité, c'est que Marie-Luce Penchard est la ministre de tous les outre-mer ! (" Non, pas après ce qu'elle a dit ! "sur les bancs du groupe SRC.) Elle est y est d'ailleurs accueillie comme telle à chaque fois qu'elle s'y rend. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Vives exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
La vérité, c'est que Marie-Luce Penchard a été le principal artisan du conseil interministériel de l'outre-mer qui a porté à 1,5 milliard d'euros le niveau des aides que nous apportons au développement des territoires d'outre-mer.
M. Jean Glavany. Ce n'est pas digne !
M. François Fillon, Premier ministre. La vérité, c'est qu'au moment où les résultats des deux référendums...
M. Jean Glavany. Ce n'est pas digne !
M. François Fillon, Premier ministre. ...qui ont été conduits à la Martinique et en Guyane clarifient de manière spectaculaire la question institutionnelle, Marie-Luce Penchard... (" Démission, démission ! " sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. Je vous en prie !
M. François Fillon, Premier ministre. ... et le Gouvernement sont concentrés sur un seul objectif : accroître la compétitivité des territoires outre-mer et réduire les inégalités (Vives exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR), dont vous reconnaîtrez avec moi qu'elles ne datent pas d'aujourd'hui. (" Eh oui ! " sur les bancs du groupe UMP.)
M. Jean-Louis Bianco. Vous ne répondez pas à la question !
M. François Fillon, Premier ministre. La vérité, mesdames et messieurs les députés, c'est que le parti socialiste ne se pardonne pas de ne pas avoir nommé un ultramarin aux responsabilités de l'outre-mer ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Nous, nous l'avons fait et c'est notre fierté ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Huées sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Patrick Lebreton

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : État

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 18 février 2010

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