chômage
Question de :
M. Michel Issindou
Isère (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 24 février 2010
CHÔMAGE DES JEUNES
M. le président. La parole est à M. Michel Issindou, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.M. Michel Issindou. Monsieur le Premier ministre, à l'heure où votre Gouvernement s'attaque au chantier des retraites, vous semblez oublier l'autre bout de l'échelle. La catégorie des 15-24 ans se démarque par son taux de chômage record. Dans cette tranche d'âge, un quart de ceux qui sont entrés dans la vie active sont aujourd'hui en recherche d'emploi, soit cinq points de plus que la moyenne européenne et cinq points de plus en 2009 par rapport à 2008.
Confrontés à la pénurie d'emplois, les jeunes diplômés en viennent à accepter des postes sous qualifiés et sous-payés, tandis que ceux qui n'ont pas obtenu de diplôme voient fondre leurs chances d'insertion professionnelle. Pour tous, la précarité est au bout du chemin. Stages interminables, CDD non renouvelés, temps partiels, intérims de plus en plus espacés : voilà aujourd'hui la dure réalité du marché du travail pour nos jeunes.
Comme si cela n'était pas suffisant, ils doivent composer avec un service public de l'emploi au bord de l'implosion. Le moins que l'on puisse dire est que la création de Pôle emploi est loin d'avoir amélioré leur situation.
M. Jean-Paul Bacquet. C'est vrai !
M. Lucien Degauchy. Que font les régions ?
M. Michel Issindou. S'agissant de votre politique anti-crise, vous ne manquerez pas de brandir votre plan d'urgence pour l'emploi des jeunes. Nous y trouvons quelque 30 000 contrats aidés dans le secteur non marchand, chiffre notoirement insuffisant si l'on en juge par les besoins sociaux qui se font jour dans nos banlieues, nos lycées ou nos hôpitaux. Nous manquons de médiateurs de quartier, de surveillants scolaires, d'auxiliaires de vie sociale. Autant d'offres d'emplois en puissance pour des jeunes qui ne demandent qu'à travailler.
Monsieur le Premier ministre, ma question est simple : la nécessité de préserver le lien social ne vous semble-t-elle pas justifier la multiplication par cinq du nombre d'emplois-jeunes, comme vous le réclament les députés socialistes ? Sinon, comment allez-vous expliquer à nos jeunes désespérés que vous ne souhaitez pas leur donner la chance et la fierté de travailler ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'emploi.
M. Patrick Roy. Et du chômage !
M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'emploi. Monsieur le député, vous connaissez bien le sujet de l'emploi. Toutefois, permettez-moi de faire une légère correction s'agissant de l'emploi des 15-24 ans. Notre but n'est pas de mettre tout le monde au travail à quinze ans, mais bien plutôt d'assurer une formation qui débouche sur un travail ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Vous le savez, cela fait un an que nous nous battons, avec Christine Lagarde, Martin Hirsch, Fadela Amara et Xavier Darcos, afin d'éviter que la crise n'entraîne une génération sacrifiée.
M. Patrick Roy. Vous ne vous battez pas !
M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État. Nous l'avons fait d'abord avec l'alternance et l'apprentissage.
M. Patrick Roy. Le chômage explose !
M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État. Le début de l'année 2009 a été très dur, puisque les chiffres montraient une baisse de 40 %. Mais nous avons pu redresser la barre, et nous avons terminé l'année avec une augmentation de 3 % de l'apprentissage, augmentation que nous avons pu vérifier ensemble dans votre département, l'Isère.
Nous nous sommes battus également en mobilisant tous nos outils de la politique de l'emploi, notamment les programmes d'embauche dans les petites entreprises. Je pense notamment au programme " Zéro charge ".
Les résultats sont là. En effet, alors que le taux de chômage des jeunes avait fortement augmenté au début de l'année 2009, depuis l'annonce, en mai dernier, du plan en faveur de l'emploi des jeunes voulu par le Président de la République et le Premier ministre, mois après mois, il a fortement reculé.
M. Patrick Roy. Non, il s'est accru !
M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État. Nous sommes parvenus à ramener à l'emploi plus de 23 000 jeunes, chiffre statistique sur lequel tout le monde s'entend. Nous avons réussi à faire ce qui n'avait jamais été observé jusqu'à présent dans notre pays : faire en sorte que les jeunes ne soient pas les premiers sacrifiés dans cette crise.
M. Patrick Roy. Si !
M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État. Nous ne misons pas sur des emplois jeunes au rabais, ni sur l'assistanat. Voilà ce qui nous différencie. Même en période de crise, nous considérons que nos jeunes ont le droit de se battre pour de vrais emplois, pour de vraies formations. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Michel Issindou
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : Emploi
Ministère répondant : Emploi
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 24 février 2010