Question au Gouvernement n° 2205 :
déficits publics

13e Législature

Question de : M. Pierre-Alain Muet
Rhône (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 12 mai 2010

SITUATION ÉCONOMIQUE

M. le président. La parole est à M. Pierre-Alain Muet, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Pierre-Alain Muet. Monsieur le Premier ministre, je vous ai écouté attentivement lorsque vous avez répondu à Jean-Marc Ayrault. (" C'est bien ! " sur les bancs du groupe UMP.) Vous avez dénigré les emplois-jeunes, mais regardez la réalité de notre pays. L'Allemagne, qui a connu, comme nous, la crise mondiale, avait le même taux de chômage que la France à la veille de la récession ; le sien n'a pas augmenté, le nôtre a explosé : 600 000 chômeurs de plus !
Vous raillez l'opposition, mais faisons un peu d'histoire. Avec vous, la France compte 600 000 chômeurs de plus, le déficit est passé à 8 % et la dette a doublé. Avec nous, entre 1997 et 2002, 2 millions d'emplois ont été créés (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC), le déficit excessif a été ramené à 1,5 % du PIB (Mêmes mouvements) et la dette réduite pour la première fois depuis vingt-cinq ans. (Mêmes mouvements.)
Monsieur le Premier ministre, il est temps que vous expliquiez aux Français ce que vous allez faire, car le plan de rigueur que vous annoncez se traduira par des coupes massives dans les budgets de l'éducation et de la santé ainsi que par des prélèvements obligatoires supplémentaires. Vous dites, ici, que vous n'augmenterez pas les impôts, mais vous envoyez à Bruxelles des chiffres qui révèlent une augmentation des prélèvements obligatoires de 40 milliards d'euros. Quels impôts allez-vous augmenter ?
Votre politique consiste, quand l'économie va bien, à faire des cadeaux fiscaux aux plus fortunés et, quand elle va mal, à faire payer tous les Français. Tous ? Non,...
M. le président. La parole est à Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi.
M. Pierre-Alain Muet. ...car il y a une catégorie... (Mmes et MM. les députés du groupe SRC se lèvent et applaudissent. - Huées sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. Madame la ministre, vous avez la parole. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Henri Emmanuelli. Ce n'est pas correct ce que vous faites, monsieur le président. Vous êtes un caporal-chef !
Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi. Monsieur le député Muet, en matière de chiffres, vous êtes expert. (" Et vous ? " sur les bancs du groupe SRC.) Je trouve donc regrettable que vous évoquiez le chiffre de 600 000 pour décrire l'augmentation du chômage. Le vrai chiffre, c'est 380 000 chômeurs en plus. Vérifiez donc ! (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
M. Jean Glavany. Non, c'est 680 000 !
Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie. Par ailleurs, je vous indique que j'ai un regret concernant la politique que votre gouvernement a pu mener pendant une certaine période. En effet, alors que vous avez bénéficié d'une croissance exceptionnelle dans un environnement international exceptionnel, vous n'avez pas jugé bon d'affecter ces réserves, ce supplément, à la réduction du déficit de la France. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Je veux maintenant rappeler quelques éléments chiffrés sur lesquels, j'en suis sûre, nous serons d'accord. En matière de croissance, ainsi que le Premier ministre l'a indiqué tout à l'heure, de tous les pays de la zone euro, la France a réalisé, en 2009, la meilleure performance. Quant aux prévisions de croissance de notre pays pour 2010, ce sont les meilleures de l'ensemble de la zone euro. Les seuls chiffres actuellement révisés à la hausse sont ceux des prévisions de croissance : voyez les projections du FMI.
Quels sont les chiffres en matière de consommation ? En 2009, monsieur Muet, vous aviez largement critiqué notre plan de relance. Pourtant, en France, non seulement la consommation est restée stable, mais elle a crû de manière permanente. Grâce à notre politique économique, nous n'avons pas enregistré un seul trimestre de baisse de la consommation.
Qu'il s'agisse de la croissance, de la consommation ou des gains de pouvoir d'achat, l'économie française résiste mieux que les autres. (Huées sur les bancs du groupe UMP.) Quant au chômage, pour la première fois, au mois de mars, les chiffres... (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. Merci.

Données clés

Auteur : M. Pierre-Alain Muet

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Finances publiques

Ministère interrogé : Économie, industrie et emploi

Ministère répondant : Économie, industrie et emploi

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 mai 2010

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