Question au Gouvernement n° 2473 :
réforme

13e Législature

Question de : M. Yves Nicolin
Loire (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 15 septembre 2010

RÉFORME DES RETRAITES

M. le président. La parole est à M. Yves Nicolin, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Yves Nicolin. Monsieur le ministre du travail, le Président de la République avait annoncé, lors de son intervention devant le Congrès réuni à Versailles, sa décision de réformer notre régime de retraite afin de préserver la retraite de nos compatriotes.
M. Patrick Roy. C'est raté !
M. Yves Nicolin. Après la crise économique, cette réforme, essentielle, est devenue vitale. Elle n'est ni de droite, ni de gauche ; c'est tout simplement une réforme courageuse.
Ce texte est à la fois nécessaire, progressif et juste. Il est nécessaire parce qu'il vise le retour à l'équilibre de nos régimes de retraite ; il est progressif parce que les 62 ans s'appliqueront seulement en 2018 ; il est juste parce que les efforts sont partagés...
M. Jean-Paul Lecoq. Et le capital, il partage quoi ?
M. Yves Nicolin. ...et qu'il ménage les personnes qui ont commencé à travailler jeunes et celles dont la santé est altérée en raison de la pénibilité de leur travail.
Certains au Parti socialiste - dont Ségolène Royal et Martine Aubry - affirment la main sur le coeur qu'ils abrogeront le recul de l'âge légal de départ en retraite. (" Oui ! " sur les bancs du groupe SRC.) De deux choses l'une : soit ils sont irresponsables, soit ils mentent effrontément aux Français !
Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Les deux !
M. Yves Nicolin. Je voudrais ici dénoncer une imposture : celle du Parti socialiste, qui dans cette affaire porte l'hypocrisie à son summum.
Comme l'a rappelé ce week-end le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent,...
M. Jean-Paul Lecoq et M. Roland Muzeau. Excellente référence ! (Sourires sur les bancs du groupe GDR.)
M. Yves Nicolin. ...aucun dirigeant socialiste ne parle d'abroger la réforme de 2003, ni la réforme des régimes spéciaux, alors qu'à cette époque ils avaient déjà chanté aux Français le même refrain : " Élisez-nous, nous reviendrons en arrière ! " Comment revenir en arrière alors que les vingt-six autres pays européens ont déjà repoussé l'âge de départ en retraite au-delà de 60 ans, le plus souvent pour aller jusqu'à 65 ans ?
Monsieur le ministre, pouvez-vous exposer aux Français qui nous regardent...
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique.
M. Éric Woerth, ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique. Non, le Parti socialiste, s'il revenait au pouvoir un jour, ne reviendrait pas sur la réforme des retraites. Bien sûr que non ! Le Parti socialiste n'est pas revenu sur la réforme des retraites de M. Balladur, ni sur la réforme des retraites de 2003. (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Michel Sapin. Et pour cause ! Nous n'étions pas au pouvoir !
M. Éric Woerth, ministre du travail. Le Parti socialiste a toujours une réforme des retraites de retard ! (Vives protestations sur les bancs du groupe SRC.) La seule chose qu'il ait faite, c'est de créer le Fonds de réserve pour les retraites, justement pour éviter d'avoir à faire une réforme ! (Huées sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. Mes chers collègues, du calme !
M. Éric Woerth, ministre du travail. Nous sommes, nous, majorité présidentielle, Gouvernement, Président de la République, face à un défi : assurer le paiement des retraites des Français. Nous devons sauver le régime par répartition. (Mêmes mouvements.)
M. Albert Facon. Avec l'argent de qui ?
M. Éric Woerth, ministre du travail. Nous devons consolider notre régime par répartition parce qu'il est juste. La solidarité, qui permet aux chômeurs de continuer à cotiser et aux femmes de mener une vie de famille tout en cotisant, doit continuer à exister. (Vives protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Voilà ce que nous voulons sauvegarder ! (" Bettencourt ! Bettencourt ! " sur de nombreux bancs du groupe SRC.)
Le Parti socialiste est terriblement divisé sur les retraites : d'un côté, Mme Royal fait de l'électoralisme et de la démagogie ; de l'autre, Mme Aubry ne dit pas ce qu'elle pense. À un moment donné, elle a dit ce qu'elle pensait, c'est-à-dire qu'il fallait augmenter l'âge de la retraite - mais elle a été reprise par les vieux démons de la démagogie ! M. Strauss-Kahn et ses amis sont plus cohérents : ils vont dans la direction qui a été empruntée par l'ensemble des pays d'Europe.
Il n'y a pas un seul pays aujourd'hui qui n'ait réformé son système de retraite dans le sens du recul de l'âge de départ. La durée de vie augmente ; et lorsque la durée de la vie augmente, la durée de vie au travail augmente aussi ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

Données clés

Auteur : M. Yves Nicolin

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Retraites : généralités

Ministère interrogé : Travail, solidarité et fonction publique

Ministère répondant : Travail, solidarité et fonction publique

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 15 septembre 2010

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