Question au Gouvernement n° 2984 :
fonctionnement

13e Législature

Question de : M. Jean-Pierre Kucheida
Pas-de-Calais (12e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 16 février 2011

ÉDUCATION NATIONALE

M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Kucheida, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Jean-Pierre Kucheida. Monsieur le ministre de l'éducation - je ne sais pas si l'on peut encore dire : " nationale " - (" Non ! " sur les bancs du groupe SRC) , quand un enfant sait qu'il est en train de mal agir, il se retranche derrière des mensonges, des non-dits, il use de subterfuges pour cacher ses bêtises. Vous agissez comme cet enfant, monsieur le ministre.
Lycée Condorcet de Lens : 20 élèves supplémentaires et 3 enseignants en moins. Lycée Béhal de Lens : 15 postes supprimés. Lycée Henri-Darras de Liévin : 35 élèves en plus et 8 postes supprimés. Lycée d'Avion 5 postes supprimés. Collège d'Hersin-Coupigny : troisième d'insertion supprimée. Mme le recteur fait bien le sale travail !
L'iceberg des suppressions est devant nous. Pour éviter le naufrage, vous nous le cachez, comme cet enfant. Pourquoi ? Parce que, fin mars, il y a les élections cantonales.
M. Bernard Roman. Eh oui !
M. Jean-Pierre Kucheida. On compte 1 170 suppressions de postes dans le Nord-Pas-de-Calais : c'est un traumatisme qui ne se balaiera pas. Et c'est ainsi dans toutes les régions de France.
M. Bernard Roman. C'est scandaleux !
M. Jean-Pierre Kucheida. Aussi, je vous poserai trois questions auxquelles, pour une fois, j'attends des réponses sincères. Est-ce possible ? (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Pourquoi vous acharnez-vous à démolir un système éducatif que l'Europe nous enviait il y encore peu ? Comment pouvez-vous vous satisfaire d'une politique qui gratifie ses exécutants les plus zélés de primes exorbitantes au mépris de l'avenir des élèves ? Quand prendrez-vous conscience du fait que l'avenir des élèves dépend des conditions de travail de leurs enseignants, conditions que le Gouvernement ne cesse de détériorer ?
Cerise sur le gâteau : laissez-moi vous informer que le dernier rapport de l'OCDE place le taux d'encadrement des écoles primaires de notre pays en dernière position. Merci, monsieur le ministre ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
M. Michel Herbillon. Caricature !
M. le président. La parole est à M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.
M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. Monsieur Kucheida, et si nous ouvrions les yeux ensemble ? (Exclamations et rires sur de nombreux bancs du groupe SRC.)
Peut-on se satisfaire d'avoir augmenté de 80 % le budget d'enseignement par élève depuis trente ans et de voir la France, cinquième puissance économique mondiale, arriver au vingt-deuxième rang dans l'appréciation de son système éducatif ? La réponse est non.
Peut-on accepter l'idée que, pendant des années, nous avons recruté des dizaines de milliers d'enseignants supplémentaires...
M. Maxime Gremetz. Arrêtez !
M. Luc Chatel, ministre. ...et que, dans le même temps, le nombre d'élèves par génération qui atteint le baccalauréat n'a pas augmenté depuis 1995 ?
Peut-on se satisfaire de l'augmentation continue du budget du système éducatif alors que, chaque année, 120 000 jeunes sont laissés au bord du chemin ?
La réponse ne consiste pas à ajouter des moyens aux moyens.
M. Henri Emmanuelli. Vous dites n'importe quoi !
M. Luc Chatel, ministre. Du reste, je vous encourage à lire un ancien ministre socialiste de l'éducation nationale, M. Claude Allègre,...
M. Maxime Gremetz. Le mammouth !
M. Luc Chatel, ministre. ...qui, cette semaine, dans Le Point, montre très bien que le budget de l'éducation est colossal mais que les résultats ne sont pas à la hauteur. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Cela signifie qu'il faut procéder d'une autre manière, qu'il faut nous montrer capables d'encourager les initiatives des enseignants, qu'il faut faire de la différenciation, qu'il faut personnaliser les parcours. (Mêmes mouvements.)
C'est ce défi que nous avons choisi de relever. C'est ainsi que nous améliorerons les performances du système éducatif. L'avenir de nos enfants mérite mieux que les polémiques que vous ne cessez de distiller. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
M. Maxime Gremetz. Que faites-vous du rapport de l'OCDE ?

Données clés

Auteur : M. Jean-Pierre Kucheida

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : Éducation nationale, jeunesse et vie associative

Ministère répondant : Éducation nationale, jeunesse et vie associative

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 février 2011

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