développement
Question de :
M. Claude Birraux
Haute-Savoie (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 16 janvier 2008
BIOTECHNOLOGIES
M. le président. La parole est à M. Claude Birraux, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Claude Birraux. Je voudrais, madame la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, vous soumettre quelques considérations à caractère scientifique sur les biotechnologies, qui s'inspirent d'un rapport de 2005, rédigé par notre collègue de l'opposition Jean Yves Le Déaut et adopté par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, rapport qui souligne la dimension stratégique des sciences de la vie et des biotechnologies.
Ce document qualifiait les biotechnologies de technologies clés : résultat d'un continuum entre la recherche, les technologies et la production, elles peuvent trouver des applications non seulement dans l'agriculture et l'agroalimentaire, mais aussi en médecine et en pharmacie, dans la production de médicaments ou de textiles, de carburants, de produits biodégradables, dans la lutte contre la pollution ou dans le traitement des déchets. Mais ce rapport constatait aussi l'affaiblissement de la position de la France et de l'Europe dans ce domaine.
Sa première recommandation était de combattre l'immobilisme et de lutter contre l'obscurantisme, ...
M. Noël Mamère. L'obscurantisme, c'est vous !
M. Claude Birraux... et la seconde de définir et d'afficher une stratégie scientifique et industrielle en faveur des sciences de la vie et des biotechnologies.
Madame la ministre, dans le contexte d'émotion et de défiance suscité par des annonces récentes, quels sont votre stratégie et vos objectifs pour les biotechnologies dans notre pays ? (" Il n'y en a pas ! " sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) Comment restaurer la confiance, celle des scientifiques dans leur mission et quant à leur place dans la société, celle des citoyens dans la science, ...
M. Noël Mamère. Ça n'a rien à voir avec la science !
M. Claude Birraux ...le progrès scientifique, l'intelligence et la raison humaines ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Vous l'avez dit, monsieur le député, la recherche en biotechnologie est aujourd'hui un enjeu d'indépendance nationale : nous devons rester maîtres de notre destin.
Chaque jour, nous importons et nous consommons des OGM. Nous devons savoir quel est l'impact de chacune de ces plantes sur la santé et l'environnement.
M. Noël Mamère. Très bien !
Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Tant qu'on l'ignore, la seule solution est de poursuivre encore la recherche.
M. Noël Mamère. Très bien !
Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les biotechnologies sont porteuses de formidables espoirs, comme l'a dit Jean-Louis Borloo, et c'est pourquoi il faut continuer à développer notre recherche en agronomie, qui occupe déjà le deuxième rang mondial.
Mais parler des OGM en général n'a pas de sens. Chaque plante génétiquement modifiée est un cas particulier, qui doit faire l'objet d'un examen spécifique. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Il n'y a rien de commun entre des peupliers utilisés dans la fabrication de biocarburants, du tabac qui deviendra peut-être un médicament contre le cancer ou du maïs destiné à l'alimentation animale.
Si le Gouvernement, se fondant sur le principe de précaution, a fait le choix de suspendre la mise en culture du maïs Monsanto 810, il lance en même temps un signe très fort d'encouragement à tous les chercheurs, en débloquant, d'ici à 2011, 45 millions d'euros de crédits supplémentaires pour la recherche en biotechnologie végétale via l'Agence nationale de la recherche. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Cela dit, nos chercheurs ont besoin de sérénité pour travailler. Qu'ils renoncent ou que, pour avancer, ils soient contraints de s'expatrier signifierait que nous tournons le dos à notre avenir, et il n'en est pas question. Le texte sur les OGM qui sera examiné par votre assemblée doit concilier la transparence et la sécurité dont ils ont besoin pour leurs expériences. Ils doivent désormais pouvoir s'appuyer sur la confiance de la société française tout entière. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)
Auteur : M. Claude Birraux
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Recherche
Ministère interrogé : Enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : Enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 janvier 2008