Japon
Question de :
M. Olivier Dassault
Oise (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 6 avril 2011
AIDE DE LA FRANCE AU JAPON
M. le président. La parole est à M. Olivier Dassault, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Olivier Dassault. Ma question s'adresse à Mme Nathalie Kosciusko-Morizet.
Il est inutile de rappeler l'ampleur et la violence du tsunami qui a dévasté le Japon. La dignité du peuple japonais force l'admiration, mais le Pays du Soleil Levant doit aujourd'hui se relever de cet immense désastre. Nous entretenons avec lui de profonds liens d'amitié, et des relations bilatérales constantes depuis le XVIIeme siècle. Le dialogue de nos deux cultures a toujours été fructueux, et le souvenir de Paul Claudel, qui y fut notre ambassadeur, y est toujours ardent.
M. Bernard Roman. Parler de " procès staliniens ", c'est scandaleux, monsieur le Premier ministre ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP)
M. Olivier Dassault. Il est juste de ne pas laisser seul ce pays sinistré. De nombreuses initiatives individuelles de solidarité ont ainsi vu le jour dans notre pays, et la visite du Président de la République à Tokyo, la semaine dernière, a été très appréciée, tout comme votre présence à ses côtés. Cette visite est le signe manifeste que nous ne tournons pas le dos au Japon, ni du point de vue politique, ni en matière commerciale, économique et même touristique.
Plus que toute autre, la question de la sécurité nucléaire s'ajoute à celle du sinistre. Votre déplacement sur place a été l'occasion de mettre en avant les coopérations nécessaires entre nos deux pays. " La vie est une bougie dans le vent ", nous enseigne un proverbe japonais. À nous de préserver cette flamme, de savoir la protéger, quitte à la mettre sous globe.
N'est-ce pas aujourd'hui le rôle de la France de prendre l'initiative d'une réflexion nouvelle pour établir dans le monde des normes performantes de sécurité nucléaire ? Non seulement parce que nous présidons actuellement le G8 et le G20, mais aussi en raison de l'expertise avérée de nos chercheurs et de nos entreprises en la matière, avec au premier rang le Commissariat à l'énergie atomique, AREVA et EDF.
Madame la ministre, quelles initiatives la France entend-elle prendre pour venir en aide au Japon et au peuple japonais ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement.
Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement. Monsieur Olivier Dassault, je vous remercie d'avoir posé cette question grave sur un sujet tragique, une question que j'aurais aimé pouvoir écouter dans un silence respectueux, ce dont nous a privé l'opposition.
Le Président de la République était jeudi au Japon pour porter un message de compassion, de solidarité et aussi d'admiration du peuple français au peuple japonais. Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a accueilli Nicolas Sarkozy en citant un proverbe qui dit toute l'émotion, par ailleurs visible, qui a imprégné ce déplacement : " Les vrais amis sont ceux qui viennent sous la pluie. "
S'agissant de l'accident très grave de Fukushima, j'ai moi-même été frappée de voir combien les Japonais étaient inquiets, bien sûr de ses suites, mais aussi à l'idée qu'ils puissent être mis à l'écart en raison de cet accident nucléaire, combien ils étaient inquiets que les étrangers ne veuillent plus séjourner au Japon, inquiets que leurs produits ne se vendent plus alors qu'ils ont besoin de redémarrer leur économie pour reconstruire leur pays.
La France s'est mobilisée à leurs côtés dans cette terrible épreuve, notamment en matière de coopération nucléaire. La crise n'est pas finie car la situation à la centrale de Fukushima n'est pas stabilisée. Concernant le problème majeur qui se pose aujourd'hui, celui du pompage et du traitement de l'eau contaminée, la France dispose de compétences au CEA et chez AREVA qu'elle a mises à la disposition des Japonais. Des experts sont auprès des équipes de TEPCO pour dispenser leur expertise.
Et puis nous devons tirer tous les enseignements de la catastrophe de Fukushima. En France, le Premier ministre l'a annoncé : il s'agira d'un audit, centrale par centrale, pour tirer les leçons de la catastrophe. Au niveau international, le Président de la République et le Premier ministre japonais ont convenu de travailler ensemble à des règles internationales en matière de sûreté ; le Président de la République m'a demandé de réunir, dans le cadre du G20, les autorités de sûreté nucléaire pour établir ces règles. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Olivier Dassault
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Écologie, développement durable, transports et logement
Ministère répondant : Écologie, développement durable, transports et logement
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 6 avril 2011