Question au Gouvernement n° 3149 :
jeunes

13e Législature

Question de : M. Alain Vidalies
Landes (1re circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 7 avril 2011

EMPLOIS JEUNES

M. le président. La parole est à M. Alain Vidalies, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Alain Vidalies. Je remercie David Habib de me céder sa place. En effet, puisque les députés de la majorité, dans la détresse suscitée par leur échec aux dernières élections (Protestations sur les bancs du groupe UMP - Applaudissements sur les bancs du groupe SRC), n'ont plus comme solution que de s'interroger par anticipation sur le programme du prochain gouvernement de la République, je vais leur répondre au sujet des emplois jeunes.
La situation de départ, vous la connaissez : 660 000 jeunes aujourd'hui demandeurs d'emploi, 22,5 % de la population active jeune au chômage, soit trois fois plus que le taux de chômage du reste de la population. Ne faut-il donc rien faire et se borner à annoncer, mois après mois, de petites modifications dont les effets se lisent dans ces chiffres ? Non, la question de l'emploi des jeunes est une grande cause nationale, qui doit être au coeur du débat républicain.
Non seulement les jeunes sont confrontés au chômage, mais leur accès au monde du travail s'effectue presque toujours dans la précarité, dans des conditions de stage souvent inacceptables. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Pour remédier à cette situation, nous proposons donc des emplois jeunes ; vous nous rétorquez qu'ils ont été un échec : je vous renvoie à vos propres documents et à une étude de la DARES parue en 2006, selon laquelle 83 % des jeunes étaient satisfaits par ce dispositif, 75 % d'entre eux ayant décroché un CDI au bout de deux ans. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Les Français sauront comparer ces résultats avec les vôtres !
" Travailler plus pour gagner plus " : tel était votre slogan en matière d'emploi. Mais les heures supplémentaires détaxées coûtent 3 milliards ! C'est une machine infernale à supprimer des emplois et à engloutir les fonds publics ! Oui, les Français auront le choix ! Nous allons économiser ces 3 milliards et créer 300 000 emplois ! (Applaudissements sur les bancs des groupe SRC et GDR. De nombreux députés du groupe SRC se lèvent pour applaudir.)
M. le président. La parole est à M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé. (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Mes chers collègues, songez une seconde à l'image que vous offrez ! Monsieur le ministre, vous avez la parole.
M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Parler, comme vous le faites, du prochain Gouvernement, monsieur Vidalies, est une marque soit d'imprudence soit d'impudence, et les Français détestent ça ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Par ailleurs, encore faudrait-il savoir qui, chez vous, parle des emplois jeunes, des emplois d'avenir. Est-ce M. Hollande, qui évoque un, deux ou trois ans, comme il le fait aujourd'hui dans un hebdomadaire ? Est-ce M. Fabius ou Mme Aubry, qui, eux, parlent de cinq ans ? Personne ne le sait, alors que ce n'est pas du tout pareil.
Car, en définitive, ce n'est pas un avenir que vous proposez aux jeunes, ni un emploi dans l'entreprise, mais une solution transitoire. Vous refaites les mêmes erreurs que par le passé : vous n'offrez aucune perspective aux jeunes et ne songez qu'aux jeunes qualifiés en oubliant tous les autres ! (Vives protestations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Christian Paul. Mensonges !
M. Patrick Roy et M. Jean Mallot. Rengaine !
M. Xavier Bertrand, ministre. Vous avez complètement perdu de vue l'objectif initial des emplois jeunes et, je le répète, vous vous apprêtez à refaire les mêmes erreurs.
Mais ce qui est pire, monsieur Vidalies, c'est qu'encore une fois vous cherchez à dresser les Français les uns contre les autres ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Vous ne nous servez pas cette fois-ci votre sketch sur les riches, mais dites à ceux qui bénéficient des heures supplémentaires, aux ouvriers et aux employés, que vous allez leur retirer ce qu'ils avaient en plus pour le donner à d'autres. (Exclamations sur les mêmes bancs.)
Je suis désolé, mais les classes moyennes ont déjà fait les frais de votre politique des 35 heures, et elles savent pertinemment qu'elles seront les premières sacrifiées par le parti socialiste ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Alain Vidalies

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : Travail, emploi et santé

Ministère répondant : Travail, emploi et santé

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 avril 2011

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