Question au Gouvernement n° 3167 :
fonctionnement

13e Législature

Question de : Mme Laurence Dumont
Calvados (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 13 avril 2011

ÉDUCATION NATIONALE

M. le président. La parole est à Mme Laurence Dumont, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
Mme Laurence Dumont. Monsieur le ministre du travail, on en reparlera des retraites ! Car naturellement, si nous le pouvons, nous abrogerons votre réforme des retraites en 2012. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Nous l'abrogerons parce qu'elle est injuste et qu'elle ne règle rien financièrement. Bien sûr, nous rétablirons le droit de prendre sa retraite à soixante ans ! Bien sûr, nous prendrons en compte la pénibilité et l'allongement de la vie ! Bien sûr, nous assurerons le financement du système grâce à une contribution du capital ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Mais nous en reparlerons...
Monsieur le ministre de l'éducation nationale, vous avez attendu le lendemain des cantonales pour dévoiler la carte scolaire, et pour cause ! Le mécontentement confine à la colère partout, en ville et en milieu rural où l'école est souvent le dernier service public.
Mais ce ne sont pas seulement des classes qu'on va fermer. Ce sont aussi des postes qui assurent la cohésion de notre système éducatif et la réussite de tous les élèves. Exit les conseillers pédagogiques, supprimés les maîtres d'aide aux apprentissages, virés les enseignants spécialisés des RASED, oubliés les auxiliaires de vie scolaire : vous n'épargnez rien, ni personne !
Hier à Caen, les parents des écoles de la Grâce-de-Dieu et de La Guérinière, situées en réseaux de réussite scolaire - les anciennes ZEP -, ont appelé avec succès à une opération " école morte ". Ces familles vous disent leur opposition résolue à votre école à deux vitesses.
En effet, ce sont ces quartiers pour lesquels l'école de la République devrait faire le plus ! Or, comble des injustices, ce sont les écoles situées dans les quartiers déjà marqués par les difficultés sociales qui sont votre cible ! Ce choix est indigne d'un ministre de la république !
M. Jean-Marc Roubaud. Démago !
Mme Laurence Dumont. Monsieur le ministre, je connais trop votre réponse pour daigner vous poser une question, mais entendez la colère ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de la vie associative.
Mme Jeannette Bougrab, secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de la vie associative. Madame la députée, avec cette énième question que vous posez depuis janvier sur les moyens dévolus au système éducatif, vous confortez de manière édifiante la pensée unique du " toujours plus de moyens " ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Vous prétendez que nous diminuons les moyens de l'éducation nationale : c'est faux ! Il y a aujourd'hui 35 000 professeurs de plus par rapport à 1990, alors que 540 000 élèves en moins sont scolarisés.
M. Marcel Rogemont. Vous avez supprimé 100 000 postes de professeurs depuis 2002 !
Mme Jeannette Bougrab, secrétaire d'État. Dotée de plus de 60 milliards d'euros, soit le quart du budget de l'État, l'éducation nationale a le plus gros budget et demeure la priorité du Gouvernement, avec un objectif : la réussite de chaque élève. Ce budget, alors que nous sommes en pleine crise économique, est en augmentation de 1,6 %, et nous allons recruter cette année 17 000 personnes : le ministère de l'éducation nationale demeure le premier recruteur de France !
M. Albert Facon. Il y a des fermetures partout !
Mme Jeannette Bougrab, secrétaire d'État. Contrairement à vous, nous sommes porteurs d'une vision pour la jeunesse. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.). Nous sommes soucieux de faire du sur-mesure, pour chaque élève et dans chaque territoire, car seule une répartition ciblée des moyens est efficace.
À votre dogme du " toujours plus de moyens ", nous répondons par la responsabilisation des acteurs de terrain, qui connaissent les élèves. (Mêmes mouvements.) Nous répondons par l'innovation pédagogique, car nous tenons compte de la diversité de nos élèves. (Mêmes mouvements.) Nous répondons soutien aux élèves, notamment les plus fragiles - je rappelle que plus d'un milliard d'euros est consacré à l'éducation prioritaire et que la scolarisation des enfants handicapés a progressé de 40 % en cinq ans.
Décidément, madame la députée, vous regardez systématiquement derrière vous lorsqu'il s'agit de la jeunesse. Nous avons choisi, nous, de regarder vers l'avant ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : Mme Laurence Dumont

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : Jeunesse et vie associative

Ministère répondant : Jeunesse et vie associative

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 13 avril 2011

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