Question au Gouvernement n° 3379 :
Union méditerranéenne

13e Législature

Question de : M. Renaud Muselier
Bouches-du-Rhône (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 15 juin 2011

UNION POUR LA MÉDITERRANÉE

M. le président. La parole est à M. Renaud Muselier, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Renaud Muselier. Monsieur le président, je veux dire mon indignation face au comportement lamentable de M. Ayrault et de ses amis, qui m'inspire deux réflexions. Premièrement, ils s'inquiètent des finances des collectivités ; il est dommage qu'ils gardent un silence assourdissant sur la situation dans le département des Bouches-du-Rhône. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP.) Deuxièmement, si j'étais à leur place, je serais plus mesuré dans la stigmatisation des riches : qu'ils ne donnent pas trop de leçons en la matière, ils pourraient être victimes de la séquence de l'arroseur arrosé. (Mêmes mouvements.)
Monsieur le ministre d'État, ministre des affaires étrangères, vous nous avez annoncé il y a quelques semaines dans cet hémicycle qu'un nouveau secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée, M. Amrani, diplomate marocain que nous soutenons, avait été nommé. C'est un signe fort, qui amorce la reprise du processus de l'Union pour la Méditerranée, projet phare de coopération et d'échanges, lancé par le Président de la République lors du sommet de Paris en juillet 2008.
M. Christian Paul. Quelle réussite !
M. Renaud Muselier. Dans sa charte fondatrice, l'Union pour la Méditerranée se concentre sur plusieurs thèmes mobilisateurs, tels que la dépollution de la Méditerranée, les autoroutes maritimes et terrestres, l'énergie solaire ou une initiative méditerranéenne de développement des affaires.
M. Christian Paul. Et la démocratie ?
M. Renaud Muselier. Même si elle n'a pas été retenue sur le plan institutionnel, je voudrais y ajouter la culture, qui constitue un facteur fondamental de dialogue entre les peuples, de respect et de tolérance. En effet, l'objectif de l'UPM est non seulement de participer au développement du bassin méditerranéen, mais aussi de rassembler les pays de ce bassin autour d'une même volonté de vivre ensemble et de partager des valeurs communes.
Monsieur le ministre, comment envisagez-vous le rôle de cette nouvelle Union pour la Méditerranée, en particulier dans la reprise du processus de paix au Proche-Orient et, de manière générale, dans la recherche d'une paix durable en Méditerranée ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Alain Juppé, ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes.
M. Alain Juppé, ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes. Monsieur le député, ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises devant cette assemblée, l'Union pour la Méditerranée était une idée prémonitoire...
M. Patrick Lemasle. Avec Moubarak et Ben Ali !
M. Alain Juppé, ministre d'État. ...et elle est d'actualité. Elle est, du reste, sympathique aux Français - peut-être pas sur tous ces bancs - puisque 80 % d'entre eux estiment qu'il s'agit d'une bonne idée et l'associent à des valeurs positives. Il faut donc la faire fonctionner, et notre ambition est de la relancer, en agissant à trois ou quatre niveaux.
Tout d'abord, il s'agit d'améliorer sa gouvernance. À cet égard, comme vous, je me réjouis de la nomination d'un nouveau secrétaire général, M. Amrani, qui est un diplomate marocain de grande expérience.
Ensuite, il faut revenir à la philosophie initiale de l'Union pour la Méditerranée, qui était de mettre en oeuvre des projets concrets. Ces projets, vous les connaissez : l'Office méditerranéen de la jeunesse, le plan solaire, la Méditerranée propre. Il est vrai que nous n'avions peut-être pas pensé, à l'époque, à la culture, et votre mérite, monsieur le député, a été de lancer ce conseil culturel de l'Union pour la Méditerranée,...
M. Michel Sapin. Il est vrai qu'il s'y connaît, en culture, Muselier !
M. Alain Juppé, ministre d'État. ...que vous présidez et qui développe les échanges et les partenariats culturels. La dimension humaine, dans les relations entre le nord et le sud, est absolument essentielle.
Par ailleurs, il faut mieux impliquer l'Union européenne dans la relance du processus de l'Union pour la Méditerranée. C'est ce que nous avons obtenu de la Haute représentante et de la Commission, et c'est ce que nous sommes en train de faire.
Enfin, et vous avez raison de l'évoquer, même si l'Union pour la Méditerranée n'est pas le cadre politique de cette démarche, rien ne fonctionnera si nous ne parvenons pas à sortir le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens du blocage où il se trouve aujourd'hui. J'aurai peut-être l'occasion d'y revenir en répondant à une autre question, mais je voudrais simplement souligner que la France est aujourd'hui le pays qui prend tous les risques pour relancer une initiative afin de convier à nouveau autour de la table Israéliens et Palestiniens, en leur disant que le statu quo est intenable et qu'il faut se remettre à négocier pour trouver le chemin de la paix. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. Renaud Muselier

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Affaires étrangères et européennes

Ministère répondant : Affaires étrangères et européennes

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 15 juin 2011

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