consommation
Question de :
Mme Sylvia Pinel
Tarn-et-Garonne (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 14 juillet 2011
HAUSSE DES PRIX
M. le président. La parole est à Mme Sylvia Pinel, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.Mme Sylvia Pinel. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Deux rapports récents montrent une hausse inquiétante des prix dans la grande distribution qui continue de réaliser des marges confortables sur le dos des agriculteurs, lesquels voient leurs revenus baisser et sont déjà trop nombreux à percevoir les minima sociaux.
Plus largement, cette inflation des prix, dont l'INSEE nous montre la progression depuis plusieurs mois, porte un coup d'arrêt au pouvoir d'achat des Français. Deux sur trois n'ont pas vu leur salaire augmenter depuis deux ans, et quatre sur dix depuis cinq ans. Et ce n'est pas sur une hausse du SMIC qu'ils pourront compter pour gagner plus puisque, hier, vous nous avez annoncé qu'il ne serait pas augmenté en août ! Alors que, depuis 2007, vous vous êtes contentés du minimum légal, voilà encore une occasion manquée, qui aurait donné un coup de pouce aux salariés quand, précisément, tout augmente : les produits de première nécessité qui ont connu jusqu'à 20 % de hausse depuis janvier, le prix des fournitures lors de la prochaine rentrée scolaire, puisque vous avez décidé de ne pas renouveler cette année l'accord passé avec la grande distribution qui permettait une stabilité des prix, le montant du loyer, dont l'indice de référence de prix signe sa plus forte hausse depuis deux ans, le prix du logement, les dépenses de santé à cause de déremboursements de médicaments et des franchises, sans compter la flambée des prix du carburant de l'électricité et du gaz.
Face à tout cela, votre gouvernement ne propose rien. C'est encore le budget des ménages les plus modestes et les plus défavorisés qui trinque. Tout augmente sans cesse, alors que l'inflation galope et que le pouvoir d'achat s'érode. Le salaire ne permet plus de vivre mais de survivre ! Si bien qu'en ce début de vacances, près de la moitié de nos concitoyens s'est résignée à ne pas partir, faute d'argent.
Monsieur le Premier ministre, ne pensez-vous pas qu'il est très urgent d'agir, dans le temps qu'il vous reste, pour stopper cette hausse des prix généralisée et préserver le pouvoir d'achat des Français qui se lèvent tôt, travaillent plus et gagnent toujours moins ? (" Bravo ! " et applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. François Baroin, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. François Baroin, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Madame la députée, je ne sais pas dans quel monde vous vivez (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR)...
M. Jean-Paul Lecoq. Allez voir les gens dans les usines !
M. François Baroin, ministre. ...et si vous vous rendez compte de la situation actuelle de l'économie mondiale en général, de l'économie européenne en particulier et de la réalité de l'économie française !
Les chiffres, non du Gouvernement, mais de l'INSEE, organisme statistique indépendant, ne sont pas ceux que vous citez, madame la députée. L'augmentation du coût de la vie sera stabilisée à hauteur de 2,1 %.
M. Jean-Paul Lecoq. Et l'augmentation du SMIC ? Elle sera de combien ?
M. François Baroin, ministre. C'est d'ailleurs en ce sens qu'un certain nombre de mesures déclinant l'alignement des dispositifs de solidarité se feront sur l'évolution du coût de la vie. L'évolution du pouvoir d'achat et du niveau des salaires fait qu'il y aura une augmentation d'au moins 1 % cette année. C'est évidemment toujours insuffisant et nous souhaiterions toujours plus, mais c'est plus que la moyenne européenne...
M. Patrick Lemasle. C'est faux !
M. François Baroin, ministre. ...plus que la moyenne mondiale, et c'est dans une logique de dynamique, car un certain nombre d'indicateurs se sont mis au vert.
Premier indicateur : le taux de croissance du premier trimestre marque une augmentation de 0,9 %. C'est le taux trimestriel le plus élevé depuis cinq ans, précisément depuis le deuxième trimestre de l'année 2006.
M. Patrick Lemasle. Il n'y a que lui qui y croit...
M. François Baroin, ministre. Cela veut dire que la consommation est repartie à la hausse. Regardez les derniers chiffres concernant la production industrielle : il y a une augmentation de plus de 4 %.
M. Patrick Lemasle. Tout va bien, monsieur Baroin !
M. François Baroin, ministre. Plutôt que d'entraîner les Français sur le chemin de la morosité, aidez-les ! C'est une question de responsabilité politique, comme pour la règle d'or ; c'est une question de responsabilité collective, comme la mise en lumière de la réalité de l'économie française qui n'est ni de gauche ni de droite, mais simplement l'addition des efforts des acteurs qui créent de la richesse et des emplois. Nous allons dans la bonne direction. Ayez au moins l'honnêteté de le reconnaître !
Nous avons pris des mesures pour faire en sorte que, dans cette sortie de crise et dans la gestion de la tension budgétaire, nous soyons en mesure de corriger l'augmentation du gaz...
M. Patrick Lemasle. De 20 % !
M. François Baroin, ministre. ...de stabiliser l'augmentation de l'électricité et de prendre des mesures pour l'évolution du prix du pétrole puisque nous avons revalorisé le barème kilométrique qui permet aux salariés et aux travailleurs, aux 5 millions de personnes qui utilisent leur voiture, d'aller sur leur lieu de travail. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Auteur : Mme Sylvia Pinel
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique économique
Ministère interrogé : Économie, finances et industrie
Ministère répondant : Économie, finances et industrie
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 14 juillet 2011