Question au Gouvernement n° 3594 :
SNCF

13e Législature

Question de : M. Pascal Deguilhem
Dordogne (1re circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 27 octobre 2011

HORAIRES DE LA SNCF

M. le président. La parole est à M. Pascal Deguilhem.
M. Pascal Deguilhem. Monsieur le ministre chargé des transports, vous n'avez évidemment pas le pouvoir de faire partir et arriver les trains à l'heure. Il y a pourtant bien des choses à dire sur ce sujet : la réalité vécue aujourd'hui par les usagers n'est pas conforme à la satisfaction affichée de la direction de la SNCF.
Mais si vous n'avez pas ce pouvoir, vous avez un devoir : celui de ne pas laisser des centaines de milliers d'usagers du train sans solution acceptable dans le grand chambardement des horaires SNCF annoncé pour le 11 décembre prochain. À partir de cette date en effet, des centaines de milliers de salariés, d'étudiants, de lycéens, d'apprentis vont voir leur temps de trajet considérablement rallongé, leur arrêt supprimé, quand ce n'est pas leur train, puisque d'ici là seules quelques modifications à la marge pourront être apportées. Bref, ceux qui ont le plus besoin d'une solution de transport collectif, moderne, durable, ceux qui ont organisé leur vie en fonction de la desserte ferroviaire, vont en être privés du fait d'une gestion technocratique de cette réorganisation massive. À aucun moment une réelle concertation n'a été mise en place avec les usagers, les élus locaux, les acteurs économiques, alors même que de très nombreux itinéraires se verront appliquer ces nouveaux horaires totalement déconnectés des besoins des usagers, aujourd'hui ulcérés.
Qui plus est, ce chamboulement intervient dans un contexte de fonctionnement dégradé par les réductions de personnel, la vétusté de quantité de matériels, les incidents de réseau, le quasi-abandon de certaines lignes, et ce malgré les efforts notables des régions.
Monsieur le ministre, vous avez la possibilité de réunir rapidement, dans chaque département, sous l'autorité des préfets, l'ensemble des acteurs concernés pour faire évoluer cette grille horaire car l'inquiétude, l'incompréhension et le mécontentement prédominent. En avez-vous l'intention ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
M. le président. La parole est à M. le ministre chargé des transports.
M. Thierry Mariani, ministre chargé des transports. Monsieur le député, mon intention est que notre pays conserve un réseau ferroviaire moderne et qui sache s'adapter.
Quel est le problème de la France ?
M. Patrick Lemasle. C'est vous, le problème !
M. Thierry Mariani, ministre. Pendant des années, tous gouvernements confondus, nous avons su développer la grande vitesse. Mais peut-être avons-nous aussi, les uns comme les autres, un peu oublié le réseau classique.
Depuis des années, on rénovait traditionnellement cinq cents kilomètres de lignes classiques chaque année. Nous avons décidé, avec Nathalie Kosciusko-Morizet, de passer à plus de mille kilomètres par an afin que, au-delà de la grande vitesse, les dessertes d'aménagement du territoire restent opérationnelles.
Cela va-t-il poser des problèmes ? Oui, il faut dire la vérité. Dix-sept mille trains circulent chaque jour, qui marquent, en moyenne, six arrêts et demi. Pour nous mettre en capacité de rénover deux fois plus de voies classiques et garantir à nos concitoyens, dans les années à venir, des lignes classiques toujours au niveau, mais également pour permettre au réseau d'absorber les nouvelles lignes de TGV - je pense à la ligne Rhin-Rhône que nous avons inaugurée avec le Président de la République -, 85 % des horaires vont effectivement changer le 11 décembre. Je le dis à tous les Français, en vous remerciant de votre question : oui, il y aura des changements. Je reconnais qu'un certain nombre de concitoyens auront des horaires qui leur conviendront moins. Permettez-moi aussi de penser qu'un certain nombre d'autres auront des horaires qui leur conviendront mieux.
Ce 11 décembre, c'est simplement une révolution pour faire en sorte que la France préserve le haut niveau de ses voies ferrées, qui a toujours constitué son atout et qui doit le rester dans les années à venir.
M. le président. Je vous remercie, monsieur le ministre.
Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Temps de parole écoulé !
M. Thierry Mariani, ministre. J'en profite, monsieur le président, pour dire que tous les voyageurs de la SNCF se verront distribuer ce tract pour mieux les informer. (Protestations sur plusieurs bancs des groupes SRC et GDR.)
M. le président. Allons, mes chers collègues ! M. le ministre a pris un tout petit peu de retard pour une annonce supplémentaire. Ce n'est pas bien méchant !

Données clés

Auteur : M. Pascal Deguilhem

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Transports ferroviaires

Ministère interrogé : Transports

Ministère répondant : Transports

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 octobre 2011

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