politique à l'égard des jeunes
Question de :
Mme Huguette Bello
Réunion (2e circonscription) - Gauche démocrate et républicaine
Question posée en séance, et publiée le 23 novembre 2011
G20 SUR LA JEUNESSE
M. le président. La parole est à Mme Huguette Bello, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaineMme Huguette Bello. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Dérèglements financiers ou climatiques, crise de la dette souveraine, accumulation des déficits, mondialisation spéculative : au bout du compte, c'est toujours la jeunesse qui paie le plus lourd tribut. Le chômage en est l'un des meilleurs indicateurs. Il vient d'atteindre, à l'échelle de la planète, le plus haut niveau jamais enregistré : 40 % des jeunes sont sans emploi en Grèce, 47 % en Espagne, 30 % en Italie, 25 % en France ! Mais le triste record de l'Union européenne est détenu par la région Réunion où six jeunes sur dix sont au chômage, un taux voisin de celui de la bande de Gaza ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Comparaison scandaleuse !
Mme Huguette Bello. Partout, le taux de chômage des jeunes est au moins deux fois supérieur à celui de l'ensemble de la population ! Et, pour ceux qui ont la chance d'avoir un travail, il s'agit, dans les trois-quarts des cas, d'un emploi précaire. La précarité est sans frontières, mais elle a surtout le visage de la jeunesse. De surcroît, elle se décline le plus souvent au féminin.
L'avalanche actuelle des plans de rigueur et des programmes d'austérité dégrade, dans une grande indifférence, une situation déjà dégradée. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Éric Raoult. Parlez-nous de Vergès !
Mme Huguette Bello. Les jeunes sont devenus les variables d'ajustement des choix politiques. L'éducation est sacrifiée, alors que la crise commande d'en faire la priorité des priorités ! (Exclamations sur les mêmes bancs.) Nous savons tous qu'une société ne peut pas vivre contre sa jeunesse qui doit être au centre de nos décisions parce qu'elle est au centre de la vie ! C'est pourquoi la jeunesse doit être l'enjeu principal des rencontres internationales. Si les marchés l'ignorent, la France, l'Europe, le monde doivent s'en souvenir ! Alors, monsieur le Premier ministre, à quand le G20 de la jeunesse ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.
M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. Madame Bello, ce gouvernement est sans doute celui qui a le plus fait pour la jeunesse depuis vingt-cinq ans. (Exclamations sur les bancs des groupes GDR et SRC.)
M. Michel Vergnier. Arrêtez ce discours !
M. Luc Chatel, ministre. Que nous demandent les jeunes, madame la députée ? Que nous stoppions nos dettes car ils ne les paieront pas.
Plusieurs députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. C'est faux !
M. Luc Chatel, ministre. C'est d'abord en pensant à la jeunesse de notre pays que ce gouvernement a engagé un plan de rétablissement des finances publiques. Nous ne pouvons, en effet, plus continuer avec un système qui fait peser sur nos jeunes le remboursement d'une dette qui représente 20 000 euros par habitant.
Que nous demandent nos jeunes ? Qu'une place leur soit faite dans la société, et qu'ils soient bien formés. Ce gouvernement est celui qui a le plus fait pour l'université depuis vingt-cinq ans. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Mme Huguette Bello. Non !
M. Luc Chatel, ministre. Ainsi, les investissements d'avenir - d'un montant de 35 milliards d'euros - auront été consacrés principalement à la modernisation des universités, pour les rendre autonomes.
Ce gouvernement, de même, est celui qui a le plus fait pour l'individualisation des jeunes, notamment dans le domaine du décrochage scolaire, madame la députée. Cela concerne tous les départements de métropole et d'outre-mer.
Que nous demandent les jeunes ?
M. Jean-Paul Lecoq. Des emplois !
M. Luc Chatel, ministre. Que nous soyons capables de pouvoir exprimer leur générosité dans la société. Nous avons créé le service civique volontaire. Ainsi, 15 000 jeunes se sont engagés, cette année, pour les autres grâce à ce service civique. Ils seront 25 000 l'année prochaine.
Les jeunes nous demandent aussi de prendre des responsabilités. C'est cette majorité qui a voté l'abaissement à seize ans pour créer une entreprise, madame la députée.
Mme Huguette Bello. On est bien avancés avec cela !
M. Luc Chatel, ministre. C'est cette majorité qui a voté une disposition qui permet à tout jeune de seize ans de créer, aujourd'hui, une association.
Telle est notre vision de la société : une jeunesse mieux formée, une jeunesse mieux préparée qui peut s'insérer dans la société. Vous le voyez, la jeunesse, c'est le fil conducteur de la politique du Gouvernement ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)
M. Christian Bataille. C'est faux !
Auteur : Mme Huguette Bello
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Jeunes
Ministère interrogé : Éducation nationale, jeunesse et vie associative
Ministère répondant : Éducation nationale, jeunesse et vie associative
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 23 novembre 2011