politique de l'emploi
Question de :
Mme Danièle Hoffman-Rispal
Paris (6e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 30 novembre 2011
CHÔMAGE
M. le président. La parole est à Mme Danièle Hoffman-Rispal, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)Mme Danièle Hoffman-Rispal. Monsieur le Premier ministre, les chiffres du chômage viennent d'être publiés : 34 400 demandeurs d'emploi supplémentaires en octobre. Ce sont les plus mauvais résultats enregistrés depuis douze ans ! Interrogé en août, déjà, sur vos mauvais résultats, vous déclariez : " Il n'est pas question de fatalisme. " Pourtant, vous semblez succomber à cette faiblesse ; n'avez-vous pas affirmé dimanche que " les chiffres ne seront pas bons et [que] chacun sait qu'ils ne peuvent pas être bons à cause d'une crise dont on ne sort pas " ?
Nous ne nions pas la crise et ses conséquences, mais vous avez une responsabilité certaine dans l'aggravation du chômage. Votre politique d'austérité, si ce n'est de récession, a eu des conséquences indéniables sur l'augmentation du chômage, particulièrement pour les seniors et les juniors. Nous vous interrogeons depuis plusieurs mois sur vos mesures pour relancer l'emploi, mais vous n'avez eu de cesse de nous répéter que tout aller s'améliorer.
Monsieur le Premier ministre, la baisse de 12 % du budget de l'emploi, c'est vous ! La subvention aux heures supplémentaires qui casse l'emploi, c'est vous ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) La suppression des dispositifs de chômage partiel, c'est vous ! (Même mouvement.) La suppression de 15 000 contrats aidés, c'est vous ! (Même mouvement.) L'absence de soutien aux PME, c'est vous ! (Même mouvement.) Le chômage, monsieur le Premier ministre, ce n'est pas seulement la crise : que faites-vous, depuis dix ans que vous gouvernez ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé.
M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Madame la députée, vous savez fort bien que, quand la croissance n'est pas suffisante, il est beaucoup plus difficile de contenir la montée du chômage !
M. Roland Muzeau. C'est vous qui avez cassé la croissance !
M. Xavier Bertrand, ministre. Vous savez également, mais vous ne l'avez pas dit, qu'il n'y a qu'en Allemagne que le chômage baisse. Quant à la France, c'est encore le pays qui résiste le mieux à la montée du chômage dans toute l'Europe (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR) : que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou même aux États-Unis, le chômage augmente dans des proportions beaucoup plus grandes.
M. Michel Lefait. Tout va bien !
M. Xavier Bertrand, ministre. Nous avons pris un certain nombre de mesures qui nous permettent de résister à cette montée du chômage : les contrats aidés, qui permettent une sortie du chômage et un retour vers l'emploi ; les efforts faits en matière de formation par alternance dont nous mesurons, avec Nadine Morano, les premiers succès, avec une progression de 7 % des contrats de professionnalisation qui a permis à 15 000 jeunes d'échapper au chômage ; enfin, la nouvelle feuille de route de Pôle Emploi nous permet d'être plus réactifs.
M. Marcel Rogemont. Vous avez diminué les crédits !
M. Xavier Bertrand, ministre. Notre rôle aujourd'hui, c'est d'amortir au maximum les effets de la crise et de protéger les Français face au chômage.
Madame la députée, on ne choisit pas ses adversaires politiques, mais je vous ai toujours témoigné du respect. Je vous respecte plus encore lorsque vous me posez cette question. Car protéger les Français du chômage, cela veut dire ne rien faire qui puisse détruire les emplois. Or vous-même êtes titulaire d'un siège de député dont on veut vous priver au nom d'un accord électoral entre les Verts et le parti socialiste (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC) qui sacrifie des centaines de milliers d'emplois en faisant une croix sur la filière nucléaire ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Il n'est pas facile de se battre contre le chômage, mais nous, au moins, nous évitons de détruire des emplois dans notre pays ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Huées sur les bancs du groupe SRC.)
Auteur : Mme Danièle Hoffman-Rispal
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : Travail, emploi et santé
Ministère répondant : Travail, emploi et santé
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 novembre 2011