Question au Gouvernement n° 3712 :
chômage

13e Législature

Question de : M. Hervé Féron
Meurthe-et-Moselle (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 1er décembre 2011

CHIFFRES DU CHÔMAGE

M. le président. La parole est à M. Hervé Féron, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Hervé Féron. Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le ministre de l'emploi.
La semaine dernière, un sondage publié dans un grand quotidien a révélé la triste image que les Français auraient de la jeunesse : " égoïstes, paresseux, intolérants ". Voilà comment les Français verraient leurs jeunes.
Mais comment les considérer comme paresseux quand les seules portes s'ouvrant à eux sont celles de Pôle Emploi ? Comment les considérer comme égoïstes quand ils constituent la classe la plus pauvre du pays et qu'ils n'ont rien d'autre à partager que leur désespoir ? En effet, 22,5 % d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Comment les considérer comme intolérants quand vous ne savez pas les entendre ?
Monsieur le ministre, en considérant la jeunesse comme un problème a priori, vous vous trompez, car la jeunesse est une chance, une opportunité pour notre société.
En matière de politique pour l'emploi, vos chiffres sont consternants. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Vos résultats sont synonymes d'un échec cuisant.
Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. C'est faux !
M. Hervé Féron. Il faut savoir que 440 000 jeunes de moins de vingt-cinq ans sont demandeurs d'emploi. Le chômage des jeunes vient d'augmenter de 0,6 % en un mois. Quelles perspectives proposez-vous aux jeunes en matière de formation professionnelle ou d'emploi ?
Depuis huit ans, vous avez beaucoup promis, mais à l'heure du bilan, votre réponse est toujours la même : récession, récession, récession !
Le 10 novembre 2010, Nicolas Sarkozy déclarait : " Le chômage reculera l'année prochaine, l'économie repart. " Un an plus tard, nous comptons 130 000 chômeurs de plus !
Nous voulons dire aux jeunes de ce pays qu'une autre politique économique et sociale est possible, qu'une véritable ambition pour la jeunesse est possible.
Les choix que vous avez faits pour enrichir les nantis ont donné les résultats que nous constatons aujourd'hui. Monsieur le ministre, vous avez sacrifié toute une génération, cette génération qui est en droit d'attendre et d'espérer. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
M. le président. La parole est à M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé.
M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Monsieur Féron, vous parlez de l'emploi des jeunes, peut-être parce que dans votre département de Meurthe-et-Moselle il a reculé de plus de 5 % depuis le début de l'année. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
C'est peut-être la raison pour laquelle vous évoquez ce sujet. Peut-être est-ce aussi parce que la situation de l'emploi en France et dans chaque département est difficile, chacun le sait. Mais c'est encore sur l'emploi des jeunes que nous avons réussi à stabiliser la situation, puisqu'il ne progresse pas depuis le début de l'année.
Peut-être parlez-vous de l'emploi des jeunes, parce que le parti socialiste n'a aucune proposition à formuler sur l'emploi des jeunes. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
Peut-être est-ce parce que M. Hollande a rejeté la proposition de Mme Aubry de remettre au goût du jour les emplois jeunes, parce que chacun avait compris qu'il s'agissait d'emplois publics pour une durée limitée, payés avec de l'argent public que vous n'aviez pas. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Peut-être est-ce là la raison qui vous amène à ne pas même écouter ma réponse et à être agressif. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Je voudrais, pour terminer, vous indiquer que nous mettons en place, vous le savez, avec Nadine Morano l'apprentissage, la formation par alternance. Les contrats de professionnalisation dans votre région sont en progression de plus de 50 %. C'est ce qui permet aux jeunes de trouver leur place dans l'entreprise, d'apprendre le métier dans l'entreprise et à l'école. Vous plébiscitez ces opérations sur le terrain, mais dès que vous entrez dans l'hémicycle, vous changez de comportement et dénoncez la politique du Gouvernement. Telle est la réalité.
Qu'avez-vous à proposer aux jeunes, hormis des discours un peu creux ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Vous voulez leur proposer de voler les heures supplémentaires des ouvriers (Protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR), de récupérer cet argent comme une sorte de Robin des Bois pour essayer de donner aux jeunes ? Vous savez bien que cela ne marche pas et qu'en matière d'emploi vous n'avez aucune crédibilité. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
Ne vous étonnez pas que les Français s'en rendent compte ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Protestations sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Hervé Féron

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : Travail, emploi et santé

Ministère répondant : Travail, emploi et santé

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 1er décembre 2011

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