Question au Gouvernement n° 3735 :
sécurité des biens et des personnes

13e Législature

Question de : M. Guy Delcourt
Pas-de-Calais (13e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 8 décembre 2011

SÉCURITÉ DES FRANÇAIS

M. le président. La parole est à M. Guy Delcourt, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Guy Delcourt. Ma question s'adresse à M. Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration.
Les Français s'interrogent, monsieur le ministre : " Que fait le ministre de l'intérieur ? Où est le ministre de l'intérieur ? " (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Il distribue les PV de la police à la presse, il scrute les bois, il abonde la presse people de rumeurs nauséabondes. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Il instrumentalise le parquet, la police. Il fouille dans la vie privée des journalistes, de leur famille, de leurs enfants. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Il écoute les conversations téléphoniques.
M. Philippe Meunier. Vous parlez de Mitterrand ?
M. Guy Delcourt. Non seulement, il porte la parole du Front national, mais il en applique les théories ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) J'en veux pour preuve la réponse à M. Nicolas.
M. Bernard Deflesselles. C'est honteux ce que vous dites !
M. Guy Delcourt. Les policiers et les gendarmes sont en détresse, au bout du rouleau.
M. Claude Goasguen. Il ne faut pas laisser dire cela !
M. Guy Delcourt. Ce ne sont plus des gardiens de la paix que veut le ministre, mais des agents des forces spéciales comme dans les pays totalitaires ! (Vives protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Le ministre de l'intérieur affaiblit l'image des valeurs de la France. Il livre aux nationalistes les étudiants étrangers. Les Français n'ont plus de ministre de l'intérieur. Comme en 2007, ils ont à la tête du ministère chargé de leur sécurité, le directeur de la campagne du candidat Sarkozy ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Allez-vous, enfin, monsieur le ministre, assurer les charges du ministère de l'intérieur de la France ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Huées sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration.
M. Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration. Monsieur le député Guy Delcourt, vous faisiez allusion à une interview que j'ai donnée récemment. J'aurais préféré ne pas être interrogé sur la question d'un contrôle qui aurait touché M. Strauss-Kahn en 2006. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Franck Gilard. Vous saviez, à gauche, que DSK était malade !
M. Claude Guéant, ministre. J'en ai d'ailleurs donné la raison au cours de l'interview : je considère, en effet, qu'il est temps que la France tourne la page de ce trop long feuilleton. Notre pays mérite d'autres débats.(Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Cela dit, on m'a posé une question à laquelle j'ai répondu en disant la vérité, à savoir qu'il était vrai que j'avais entendu parler de cette affaire et que celle-ci n'avait pas donné lieu à une procédure. Voilà tout ! Voulez-vous que je dise des mensonges ? Voulez-vous que je dissimule la vérité lorsque l'on me pose une question ? Telle n'est pas ma conception des choses. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Je vous rappelle que c'est un article de presse qui avait fait allusion à cette question voilà plusieurs mois déjà. Il avait d'ailleurs été relayé par certains responsables...
M. Claude Goasguen. De gauche !
M. Claude Guéant, ministre. ...du parti socialiste qui s'intéressaient à la question.
Puisque vous mettez en cause l'efficacité du Gouvernement, je suis bien obligé de vous répondre, une fois de plus - puisque je le dis à peu près toutes les semaines - que, depuis 2002, la délinquance a reculé dans notre pays de 17 % (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), qu'elle recule tous les ans. Le taux d'élucidation des affaires a crû, pendant cette période, de 40 %. On retrouve, aujourd'hui, les auteurs de 37 % des crimes et délits commis, grâce notamment aux progrès de la police technique et scientifique et, singulièrement, au Fichier national automatisé des empreintes génétiques contre lequel l'opposition n'a cessé de mener un combat acharné ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Tout le monde se souvient des débats qui ont eu lieu dans cette Assemblée à ce propos !
M. Christophe Caresche. C'est faux !
M. Claude Guéant, ministre. Alors, assez de leçons, monsieur Delcourt ! Dire la vérité, ce n'est pas, pour reprendre une expression utilisée sur vos bancs, faire les poubelles ! Intéressez-vous plutôt au point de savoir qui les remplit ! (" Bravo ! " et applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. Guy Delcourt

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Sécurité publique

Ministère interrogé : Intérieur, outre-mer, collectivités territoriales et immigration

Ministère répondant : Intérieur, outre-mer, collectivités territoriales et immigration

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 8 décembre 2011

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