Question au Gouvernement n° 3794 :
chômage

13e Législature

Question de : M. Michel Liebgott
Moselle (10e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 22 décembre 2011

EMPLOI

M. le président. La parole est à M. Michel Liebgott, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Michel Liebgott. Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Le quinquennat qui s'achève était annoncé comme celui du pouvoir d'achat ; il restera dans l'histoire comme celui du nombre record de chômeurs : toutes catégories confondues, nous en sommes aujourd'hui à 4,2 millions (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC), soit 1 million de plus depuis 2007. Plus inquiétant, le rythme annuel d'augmentation est de 5,2 %.
Vous voudriez nous faire croire que la crise en est la seule cause. Eh bien non ! Vos choix politiques ont fait office de facteurs aggravants.
Pourquoi les Allemands ont-ils créé 200 000 emplois en un an pendant que nous en supprimions 130 000 durant la même période ? Tout simplement parce que le taux des travailleurs à temps partiel en Allemagne est bien plus élevé : 26 % contre 17 % en France. Oui, le partage du temps de travail est une solution qui va de pair avec une augmentation de la productivité. Pendant ce temps, en France, on incite les entreprises à faire travailler plus ceux qui travaillent déjà. Par la défiscalisation des heures supplémentaires, mesure unique au monde et farfelue (Exclamations sur les bancs du groupe UMP),...
M. Lucien Degauchy. Pas autant que les 35 heures !
M. Michel Liebgott. ...qui coûte à nos finances publiques 4,5 milliards d'euros par an, vous ne donnez en moyenne que 48 euros par mois à ceux qui en bénéficient au détriment des créations d'emplois.
Mais l'emploi et le travail ne sont pas votre priorité. Chaque année, dans le projet de loi de finances, vous en réduisez les crédits : moins 12 % encore cette année. Vous n'êtes pas meilleurs quand il s'agit de permettre aux personnes les plus éloignées de l'emploi de reprendre pied, pour les jeunes comme pour les seniors.
M. Lucien Degauchy. C'est vous qui perdez pied !
M. Michel Liebgott. Un jour, c'est oui aux emplois aidés ; le lendemain, c'est non : moins 135 millions pour 2012. Même chose pour l'allocation équivalent retraite, elle est supprimée pour ceux qui ont les annuités mais pas l'âge du départ à la retraite. Il en est de même pour les aides aux chômeurs de longue durée ou les chômeurs en fin de droits dont, que vous le vouliez ou non, les allocations sont en baisse.
On comprend pourquoi le Président de la République veut aujourd'hui convoquer un sommet sur l'emploi le 18 janvier. Le problème, c'est qu'il ne lui restera plus que trois mois pour changer de politique et sauver son propre emploi ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre chargée de l'apprentissage et de la formation professionnelle.
Mme Nadine Morano, ministre chargée de l'apprentissage et de la formation professionnelle. Monsieur le député, quelle déception d'entendre un député mosellan adopter une posture aussi partisane s'agissant de l'emploi ! J'ai répondu tout à l'heure à votre collègue du Val-de-Marne sur l'accompagnement des demandeurs d'emploi les plus en difficulté, notamment les bénéficiaires du RSA. Le département de la Moselle, dirigé par un président UMP, Philippe Leroy,...
M. Michel Liebgott. Il est indépendant, pas UMP !
Mme Nadine Morano, ministre. ...a signé une convention permettant de cofinancer les contrats uniques d'insertion pour les bénéficiaires du RSA. Les résultats sont là : 1 160 contrats ont été cofinancés sur un objectif annuel de 1 610 ; autrement dit, 72 % de l'objectif a été réalisé en Moselle.
Avec une posture idéologique de gauche, on n'accompagne pas les demandeurs d'emploi les plus en difficulté ; avec une volonté d'agir, comme celle du président UMP du conseil général de Moselle, les résultats sont là.
M. Bernard Roman. Et le taux de chômage ?
Mme Nadine Morano, ministre. Vous nous parlez de l'Allemagne, monsieur Liebgott. Vous êtes bien placé pour savoir que, depuis des décennies, les Allemands pratiquent la formation duale, que nous sommes en train de mettre en place en France. Aujourd'hui, là aussi, les résultats sont là. Les contrats d'alternance pour les jeunes ont augmenté de 8,3 % dans notre pays.
M. Jean-Paul Lecoq. Ils ont des emplois ?
M. Pierre Gosnat. Ils restent en dessous du seuil de précarité !
Mme Nadine Morano, ministre. D'ici à la fin du mois de décembre, 50 000 jeunes auront signé un contrat d'alternance. Ces jeunes ne sont pas à Pôle emploi - rappelons à ce propos que vous n'avez pas voté le budget nécessaire à son fonctionnement, qui atteint 1,3 milliard d'euros malgré un contexte difficile. Alors ne venez pas nous donner des leçons sur l'emploi ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. Daniel Vaillant. Alors là, si !

Données clés

Auteur : M. Michel Liebgott

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : Apprentissage et formation professionnelle

Ministère répondant : Apprentissage et formation professionnelle

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 22 décembre 2011

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