politique de l'emploi
Question de :
Mme Sylvia Pinel
Tarn-et-Garonne (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 12 janvier 2012
EMPLOI
M. le président. La parole est à Mme Sylvia Pinel, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.Mme Sylvia Pinel. Ma question s'adresse à monsieur le ministre du travail, de l'emploi et de la santé.
Combien de temps encore allez-vous vous abriter derrière la crise pour masquer l'échec de votre politique de l'emploi ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
En effet, depuis cinq ans, nous comptons un million de chômeurs de plus et, cette année, le taux de chômage devrait dépasser la barre historique des 10 %. Résultat : le nombre de jeunes et de seniors sans travail atteint des sommets.
M. Éric Diard. Posture, posture !
Mme Sylvia Pinel. Triste bilan pour un président de la République qui promettait le retour du plein emploi avant la fin du quinquennat !
M. Claude Goasguen. Quelle est la question ?
Mme Sylvia Pinel. Pourquoi cet échec ? Parce que vous n'avez pas fait de l'emploi une véritable priorité, malgré vos habituels effets d'annonce.
Ainsi, vous n'avez pas mis en place de politiques publiques efficaces et justes pour soutenir l'emploi, bien au contraire : vous avez supprimé 130 000 postes de fonctionnaires, défiscalisé les heures supplémentaires, exonéré les cotisations patronales et sacrifié le budget de l'emploi - plus d'un milliard d'euros de crédits en moins pour la mission " Travail et emploi " !
Vous n'avez rien fait pour sortir les chômeurs de la crise. Quelque 1 800 postes de conseillers de Pôle emploi ont été supprimés et les radiations se sont multipliées, faisant exploser le nombre des chômeurs en fin de droits.
Vous avez laissé se mettre en place la désindustrialisation...
M. Claude Goasguen. La question !
Mme Sylvia Pinel. ...qui nous a fait perdre des milliers d'emplois, au lieu de mener une vraie politique industrielle, passant par un soutien aux entreprises, que vous ne cessez d'abandonner aux collectivités locales, malgré les faibles ressources dont ces dernières disposent....
M. Éric Diard. Bla bla bla !
Mme Sylvia Pinel. Un énième sommet, à cent jours de la fin du quinquennat, ne résoudra rien.
Pourtant, une véritable politique de l'emploi est possible si elle est tournée vers l'innovation, vers les salariés, vers la jeunesse.
Êtes-vous prêt, monsieur le ministre, à suivre cette politique ? Sinon nous le ferons ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé.
M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Madame la députée, le moins que l'on puisse dire est que, pour faire reculer le chômage, nous ne sommes pas embarrassés par les idées de la gauche ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.- Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous pouvons toujours attendre !
Quant à vos actions, il suffit de regarder le département du Tarn-et-Garonne qui a proposé des contrats aidés cofinancés avec l'État à 6,3 % des personnes au RSA. Franchement, on peut faire mieux !
La situation de l'emploi n'est pas facile, comme chacun le sait. D'ailleurs, vous ne tenez pas forcément le même discours au niveau local où, aux côtés de l'État, vous cherchez des solutions. Voilà la réalité !
Moi, je veux bien entendre tout ce qu'on veut. Oui, je prends des avis et des conseils auprès d'élus locaux, des partenaires sociaux, de certains économistes. Mais les donneurs de leçons, ça commence à bien faire ! (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Frédéric Cuvillier. Regardez-vous !
M. Xavier Bertrand, ministre. Rappelons que c'est un président socialiste qui a dit : on a tout essayé face au chômage. Ce n'est pas vrai, nous n'avons pas tout essayé. S'il y a des idées nouvelles, nous n'attendrons pas les élections pour les mettre en oeuvre. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Pour une fois, M. Hollande a été clair. Il a dit : pour lutter contre le chômage, il faut simplifier le chômage partiel et former les demandeurs d'emploi. Il a dû écouter le Président de la République le 31 décembre (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) et écouter les propositions du Gouvernement,...
M. Albert Facon. Dix ans que vous êtes au pouvoir !
M. Xavier Bertrand, ministre. ... qui consistent à simplifier et faciliter le recours à l'activité partielle et à former les demandeurs d'emploi.
Mieux vaut tard que jamais, me direz-vous. En tout cas, cela montre bien que la façon dont nous voulons nous battre avec l'aide des partenaires sociaux va certainement dans le bon sens, même si ce n'est pas facile.
En revanche, même en période de soldes, nous ne risquons pas de trouver quoi que ce soit comme idée chez les socialistes ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.- Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Auteur : Mme Sylvia Pinel
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : Travail, emploi et santé
Ministère répondant : Travail, emploi et santé
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 janvier 2012