services de la Présidence
Question de :
M. François de Rugy
Loire-Atlantique (1re circonscription) - Gauche démocrate et républicaine
Question posée en séance, et publiée le 22 octobre 2008
BUDGET POUR 2009
M. le président. La parole est à M. François de Rugy, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.M. François de Rugy. Nous discutons en ce moment un budget placé sous le signe de la rigueur. Les crédits de l'emploi et du logement sont en baisse. Les réductions d'effectif frappent tous les ministères, y compris celui de l'éducation nationale ou celui de l'écologie.
Dans ce contexte, je voudrais soumettre aux membres du Gouvernement une petite devinette : quels sont les agents de l'État qui, en 2009, se verront octroyer une augmentation de salaire moyenne de 15 300 euros ? Quels sont les heureux gagnants de ce jackpot, qui représente, pour chacun de ses bénéficiaires, l'équivalent de la progression de rémunération annuelle de 300 salariés payés au SMIC ?
Je ne vous ferai pas davantage attendre la réponse : ce sont - on l'apprend à la lecture du budget - les quatre-vingt-dix-huit collaborateurs les plus proches du Président de la République. (Exclamations sur les bancs des groupes GDR et SRC.)
M. Bernard Roman. À l'annonce de cette nouvelle, des députés de l'UMP ne se lèvent pas ?
M. François de Rugy. Je sais bien que la Française des jeux vient de lancer un nouveau loto. Mais, dans le contexte de récession économique qui est le nôtre, et alors que le reste de la fonction publique fait les frais de votre politique budgétaire, comment pouvez-vous, monsieur le ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique, justifier pareille extravagance, qui s'inscrit dans un contexte plus large encore de dérive du budget de l'Élysée ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)
M. le président. La parole est à M. Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique.
M. Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique. Monsieur le député, comme d'habitude, vous faites dans la dentelle !
Plusieurs députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. Et vous ?
M. Éric Woerth, ministre du budget. À mes yeux, le budget de l'État est chose suffisamment sérieuse pour qu'on en parle autrement.
Jamais les comptes de l'Élysée n'ont été aussi transparents. (Exclamations sur les bancs des groupes GDR et SRC.) À l'époque où vous étiez au pouvoir, ils ne l'étaient pas du tout, voilà la réalité.
Aujourd'hui, à la demande du Président de la République, le budget de l'Élysée est sous le contrôle de la Cour des comptes, ce qui n'était pas le cas à votre époque, et il n'augmente pas.
Auparavant, on finançait le budget de l'Élysée en ponctionnant les différents ministères, de manière opaque.
M. Jean Glavany. Et la question ?
M. Éric Woerth, ministre du budget. Aujourd'hui, le budget est clair, net et précis. (Protestations sur les bancs des groupes GDR et SRC.) Voilà ce que je souhaitais vous répondre, monsieur de Rugy.
M. Henri Emmanuelli. Répondez à la question !
M. Éric Woerth, ministre du budget. Je regrette votre manière d'exagérer et de tronquer la vérité pour faire croire aux Français ce qu'ils ne doivent pas croire. L'ensemble des budgets des administrations n'augmente pas, ce qui n'avait jamais été le cas auparavant, et c'est également vrai pour le budget de l'Élysée, qui est plus transparent que jamais. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. François de Rugy
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : État
Ministère interrogé : Budget, comptes publics et fonction publique
Ministère répondant : Budget, comptes publics et fonction publique
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 22 octobre 2008