Question de : M. Jean-Jacques Candelier
Nord (16e circonscription) - Gauche démocrate et républicaine

M. Jean-Jacques Candelier interroge M. le ministre de l'intérieur sur la circulaire énonçant les critères de régularisation applicables sur l'ensemble du territoire national aux étrangers en situation irrégulière. L'application de critères uniformes et connus de tous sur l'ensemble du territoire sera incontestablement un progrès. Il lui demande néanmoins pourquoi les critères retenus pour les familles, cinq ans de résidence et trois ans de scolarisation, sont moins favorables que ceux qui avaient été choisis lors de l'opération de régularisation lancée par le ministre de l'intérieur en 2006.

Réponse publiée le 15 octobre 2013

La circulaire n° NOR INTK1229185C du 28 novembre 2012 a pour objectif de fixer des critères cohérents devant guider l'appréciation faite par les services préfectoraux des dossiers d'admission exceptionnelle au séjour pour une meilleure harmonisation des pratiques. Elle répond ainsi aux engagements pris par le président de la République lors de la campagne électorale. Cette circulaire prévoit des modalités de régularisation pérennes, fixe un cadre d'analyse indicatif qui n'exclut aucunement les possibilités d'aménagement que peuvent appeler des situations particulières et ne comporte, d'ailleurs, aucune instruction impérative. Elle prévoit la régularisation, d'abord, des parents d'enfants scolarisés qui remplissent une double condition, d'ancienneté de séjour de cinq années sur le territoire français et de durée de scolarité de l'enfant d'au moins trois ans. Ces indications répondent à la nécessité de tenir compte de l'ancienneté et de la stabilité des liens privés et familiaux que l'étranger demandeur d'une admission exceptionnelle au séjour doit avoir tissés en France et à son insertion dans la société française. La scolarisation des enfants est un vecteur important d'intégration des parents. L'objectif est de stabiliser juridiquement des situations de fait inscrites dans la durée. Par ailleurs, cette circulaire ouvre la possibilité de régulariser la situation de familles dont les deux parents sont en situation irrégulière. Elle marque ainsi une indéniable avancée par rapport aux opérations précédentes de régularisation qui n'admettaient au séjour que les conjoints, au sens large, en situation irrégulière d'étrangers en situation régulière. Enfin, les préfets sont invités à tenir compte de leur intégration attestée par une maîtrise du niveau élémentaire de la langue française. Les critères de régularisation au titre de la vie privée et familiale ne se cumulent pas avec les conditions auxquelles est subordonnée la régularisation par le travail. Il ne sera pas exigé de l'étranger salarié d'être parent d'un enfant scolarisé ni au parent d'enfant scolarisé d'avoir en même temps la qualité de salarié. Le volet consacré par la circulaire du 28 novembre 2012 à l'admission exceptionnelle au séjour d'étrangers justifiant exercer une activité salariée obéit à une logique d'insertion par le travail et marque la volonté du Gouvernement de reconnaître des droits à une main-d'oeuvre étrangère en situation irrégulière, souvent exploitée. Les jeunes majeurs, entrés irrégulièrement alors qu'ils étaient mineurs, sont pris en charge dans le cadre d'un dispositif légal, dès lors qu'ils étaient confiés à l'aide sociale à l'enfance dont la protection se prolonge au-delà de l'âge de 18 ans. La circulaire vise les jeunes majeurs non confiés à l'aide sociale, isolés ou non, qui justifient d'un parcours scolaire devant les conduire soit à poursuivre un cursus d'études universitaires soit à se professionnaliser et acquérir une qualification. Les conditions minimales de régularisation de ces situations ont trait donc au parcours scolaire réel, assidu et sérieux et à la condition d'une ancienneté de séjour d'au moins deux ans et à l'existence d'attaches familiales en France. Une marge d'appréciation est laissée quant à l'âge du mineur lors de son entrée sur le territoire. Ce dispositif a pour objet de stabiliser les situations de jeunes réellement engagés de longue date dans un parcours d'intégration par les études ou l'apprentissage d'un métier.

Données clés

Auteur : M. Jean-Jacques Candelier

Type de question : Question écrite

Rubrique : Étrangers

Ministère interrogé : Intérieur

Ministère répondant : Intérieur

Dates :
Question publiée le 11 décembre 2012
Réponse publiée le 15 octobre 2013

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