élèves
Question de :
M. Christian Estrosi
Alpes-Maritimes (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Christian Estrosi interroge M. le ministre de l'éducation nationale sur la recommandation formulée dans le rapport de la Cour des comptes intitulé «l'orientation à la fin du collège : la diversité des destins scolaires selon les académies» consistant à évaluer, au regard de l'objectif de la maîtrise par tous les élèves du socle commun à la fin de la scolarité obligatoire, les dispositifs spécifiques (section d'enseignement général et professionnel adapté, découverte professionnelle 6 heures, dispositif d'initiation aux métiers en alternance, 3ème d'insertion, 3ème en alternance, etc.) et ne conserver que ceux qui répondent effectivement à cet objectif, en excluant d'en faire des filières de pré-orientation. Il lui demande son avis sur cette recommandation et le cas échéant dans quels délais elle pourrait être mise en œuvre.
Réponse publiée le 28 mai 2013
L'orientation des élèves au collège est l'objet de toute l'attention du ministre de l'éducation nationale. Actuellement, une part trop importante de collégiens est en grande difficulté. De multiples dispositifs d'aide ont été mis en place à leur attention. Comme le souligne le rapport de la Cour des comptes de décembre 2012 intitulé « l'orientation à la fin du collège : la diversité des destins scolaires selon les académies », ils ont le plus souvent conduit à créer des filières qui, loin de favoriser l'acquisition du socle commun, ont tendance à stigmatiser ces élèves. Les aménagements particuliers proposés dès la 4e qui devaient permettre aux élèves de préparer, voire d'acquérir, une première formation professionnelle, ne sont pas toujours des plus efficients. Il convient donc de remettre en cause tout dispositif ou classe d'éviction précoce qui détournerait les élèves de l'objectif de maîtrise du socle commun et les enfermerait trop tôt dans une filière. Le projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République prévoit ainsi de supprimer l'article L. 337-3 du code de l'éducation qui organisait, durant les deux dernières années de collège, les dispositifs d'« apprentissage junior » et le dispositif d'initiation aux métiers en alternance (DIMA) pour les jeunes âgés de moins de 15 ans qui n'ont pas achevé la scolarité du collège. Le dispositif est cependant maintenu pour les jeunes qui ont 15 ans révolus ou qui achèvent à 14 ans la scolarité du collège. Au delà, l'un des enjeux majeurs de la réforme du collège réside dans l'amélioration du parcours d'orientation de l'élève. Cela suppose notamment de modifier les conditions d'organisation des enseignements au collège. Le projet de loi pose ainsi le principe d'un enseignement commun au collège, nécessaire à l'acquisition par tous d'un socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Il affirme également la place centrale des approches pédagogiques différenciées et donne aux établissements la possibilité d'organiser sous leur responsabilité des enseignements complémentaires. Pour favoriser la réussite des élèves et préparer la suite de leur scolarité après la classe de troisième, ces modules d'enseignements complémentaires au tronc commun pourront être proposés afin de prendre en compte les spécificités et les difficultés des élèves. Ces enseignements pourront comporter des stages contrôlés par l'Etat et accomplis auprès de professionnels agréés. Ainsi, le collège unique sera loin d'être un collège uniforme : les besoins spécifiques de chacun seront pris en compte. Enfin, pour préparer leur orientation, les élèves se verront proposer un parcours individuel d'information, d'orientation et de découverte du monde économique et professionnel. Ce parcours leur permettra de se familiariser progressivement avec le monde économique et professionnel notamment par une première connaissance du marché du travail, des métiers et des formations qui y mènent, du rôle et du fonctionnement des entreprises ainsi que des modalités et des perspectives d'insertion professionnelle. Comme l'a annoncé le Président de la République lors de la conclusion des assises de l'entrepreneuriat, ce parcours intègrera une éducation à l'esprit d'entreprendre et à l'innovation.
Auteur : M. Christian Estrosi
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : Éducation nationale
Ministère répondant : Éducation nationale
Dates :
Question publiée le 29 janvier 2013
Réponse publiée le 28 mai 2013