pollution électromagnétique
Question de :
M. Philippe Folliot
Tarn (1re circonscription) - Union des démocrates et indépendants
M. Philippe Folliot attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la potentielle dangerosité des ondes électromagnétiques. Alors que l'Organisation mondiale de la santé a classé, en mai 2011, les champs électromagnétiques en catégorie « potentiellement cancérogènes », il semblerait que, petit à petit, on reconnaisse l'électro-hypersensibilité définie comme l'intolérance aux champs électromagnétiques. Ainsi, il lui demande si le Gouvernement a la volonté de lancer une campagne de prévention sur les risques occasionnés par les ondes électromagnétiques et si la proposition de création de zones blanches pour les personnes souffrant d'électro-hypersensibilité pourrait être une solution et prise en compte par elle.
Réponse publiée le 24 septembre 2013
Les travaux scientifiques réalisés à ce jour n'ont pas mis en évidence de relations de causalité entre l'exposition aux radiofréquences et des effets sur la santé. S'agissant des risques liés à l'exposition individuelle aux champs électromagnétiques émis par les téléphones mobiles, les études scientifiques publiées montrent que l'hypothèse d'un risque ne peut être totalement exclue pour des utilisateurs intensifs de téléphones mobiles. Des interrogations subsistent sur d'éventuels effets à long terme pour ces usages qui conduisent à des niveaux d'exposition très nettement supérieurs à ceux qui sont constatés à proximité des antennes-relais. C'est la raison pour laquelle les champs électromagnétiques radiofréquences ont été classés, en mai 2011, par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en « peut-être cancérogène », en raison d'un nombre très limité de données suggérant un effet cancérogène chez l'homme et de résultats insuffisants chez l'animal de laboratoire, rejoignant en cela l'avis publié par l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) en 2009 à la suite du rapport « mise à jour de l'expertise relative aux radiofréquences ». L'ANSES coordonne un programme de recherche sur le sujet et met régulièrement à jour son expertise, la prochaine mise à jour sera publiée au cours de l'année 2013. Par ailleurs, une étude visant à mettre en oeuvre une prise en charge adaptée des personnes se déclarant hypersensibles a été lancée en juillet 2012 par le service de pathologie professionnelle de l'hôpital Cochin à Paris. Il s'agit d'une étude pilote indépendante d'une durée de 4 ans financée dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique. Les patients sont reçus dans le centre de consultations de pathologies professionnelles et de l'environnement de leur région. Un suivi des symptômes des patients est effectué durant un an. S'agissant de l'abaissement des valeurs limites d'exposition aux champs électromagnétiques, la valeur de 0,6 V/m est souvent mise en avant par les associations. L'ANSES, dans son rapport de 2009, indique que cette valeur n'a pas de fondement scientifique, elle est issue d'une seule étude. Les publications ultérieures n'ont jamais retrouvé les effets mentionnés dans cette première étude. Cette valeur n'a pas fait l'objet d'un consensus scientifique et n'est pas reprise dans la réglementation européenne. Afin d'améliorer les conditions d'implantations des antennes-relais de téléphonie mobile et d'apporter des réponses aux inquiétudes des riverains, un comité opérationnel (COMOP) constitué de représentants de l'Etat, de collectivités locales, d'associations, d'opérateurs de téléphonie et de personnalités qualifiées, a été chargé, depuis juillet 2009, de réaliser des expérimentations afin d'étudier l'exposition du public et d'établir de nouvelles procédures de concertation et d'information locale pour accompagner les projets d'implantation d'antennes-relais de téléphonie mobile. Les conclusions des expérimentations seront connues en 2013. Le Gouvernement s'appuiera alors sur ces conclusions pour notamment améliorer les modalités de concertation et de décision lors d'implantations d'antennes-relais.
Auteur : M. Philippe Folliot
Type de question : Question écrite
Rubrique : Déchets, pollution et nuisances
Ministère interrogé : Affaires sociales et santé
Ministère répondant : Affaires sociales et santé
Dates :
Question publiée le 21 mai 2013
Réponse publiée le 24 septembre 2013