lait
Question de :
M. Jacques Valax
Tarn (2e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
M. Jacques Valax attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur la situation particulièrement difficile que vivent les producteurs de lait français notamment tarnais. En 2009, le secteur laitier a connu une crise historique qui a laissé des traces indélébiles et qui a eu pour conséquence la disparition de nombreuses exploitations laitières sur notre territoire. Les producteurs laitiers subissent, d'une part, l'augmentation des charges, d'autre part, la baisse du prix de vente du lait et leurs revenus sont fortement impactés par cette inadéquation. Le dispositif visant à revaloriser le prix du lait de 25 euros les 1 000 litres ne s'applique toujours pas. Bien conscient de son attachement à la production de la filière laitière française, il souhaiterait savoir quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour soutenir les producteurs de lait.
Réponse publiée le 13 août 2013
Au cours de l'année 2012, le prix du lait de vache en France, en moyenne nationale, a connu une baisse modérée par rapport à la même période de 2011 : le prix du lait standard a été d'environ 315 euros pour 1000 litres en 2012, soit une baisse de 4 % par rapport à 2011, qui constituait une excellente année en matière de prix. Les prévisions pour 2013, partagées par l'ensemble des acteurs, sont positives, l'amélioration attendue de la situation globale des marchés laitiers européens et mondiaux devant conduire à une remontée des prix du lait, d'ores et déjà amorcée dans certains pays. Cependant, ces perspectives tardent à se concrétiser. A cela, il faut ajouter la situation difficile de certaines entreprises confrontées à des difficultés de marché particulières qui les conduisent à rémunérer le lait à un niveau inférieur. En outre, la hausse tout au long de l'année 2012 des coûts de production, et en particulier celle des charges d'alimentation, pèse sur les marges des producteurs, qui demandent une meilleure prise en compte de ce phénomène dans le prix du lait. Les possibilités qu'ont les laiteries de suivre les tendances des marchés mondiaux ou de prendre en compte la hausse des coûts de production dépendent de leur capacité à négocier des tarifs correspondants avec leurs clients. Le déroulement des négociations tarifaires dans les filières agroalimentaires, et notamment la persistance de tentatives de contournement, démontre d'une part, les insuffisances des dispositifs actuels de régulation des relations commerciales résultant de la loi du 4 août 2008 de modernisation de l'économie (LME) et de la loi du 27 juillet 2010 de modernisation de l'agriculture et de la pêche. D'autre part, cela démontre la faible efficience des chartes d'engagements volontaires, en particulier de l'accord du 3 mai 2011 de prise en compte des variations excessives de prix de l'alimentation animale dans les négociations commerciales dans certaines filières de l'élevage. Le projet de loi sur la consommation, présenté en conseil des ministres le 2 mai 2013 qui est depuis soumis à l'examen du Parlement, propose diverses adaptations de la LME. La transparence de la négociation commerciale sera renforcée dans les plans d'affaires annuels, en matière de tarifs, d'engagements réciproques et de date de mise en application. Un mécanisme de prise en compte de la volatilité des prix des matières premières sera introduit dans les contrats, afin d'éviter que la situation actuelle ne se reproduise à chaque hausse de coût des matières premières. Enfin, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pourra prononcer des sanctions administratives, immédiates et dissuasives, et disposera d'un pouvoir nouveau d'injonction, troisième voie d'action possible à côté des suites pédagogiques et des suites judiciaires, contentieuses ou transactionnelles. A court terme, en l'absence de ces dispositions dans la loi actuelle, le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt a réuni tous les acteurs de la filière (producteurs, transformateurs, distributeurs) le 8 avril 2013. Le constat de la nécessité de revaloriser le prix payé au producteur a été partagé. Le médiateur des relations commerciales agricoles a été désigné afin de trouver une solution. La médiation menée depuis avec les différentes parties a permis de rallier la quasi totalité des enseignes de la grande distribution à la nécessité de revaloriser au profit du producteur le prix d'achat du lait de consommation et des produits transformés, à hauteur de 25 euros par 1000 litres. Le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt restera très vigilant concernant la revalorisation effective du prix du lait sur l'année 2013, qui est indispensable pour permettre aux éleveurs laitiers de retrouver à court terme des perspectives plus favorables.
Auteur : M. Jacques Valax
Type de question : Question écrite
Rubrique : Élevage
Ministère interrogé : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Ministère répondant : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Dates :
Question publiée le 11 juin 2013
Réponse publiée le 13 août 2013